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La morale n'est elle pas une forme d'angoisse

Par   •  3 Avril 2018  •  1 629 Mots (7 Pages)  •  716 Vues

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psychique souvent liée à la sexualité ou à l’agressivité, dans le but final d’atteindre le plaisir immédiat. Enfin, le surmoi représente l’agent critique, l’intériorisation des interdits et les exigences parentales, sociales et culturelles. Il est en partie inconscient, et se forme durant l’enfance et l’adolescence. Le Surmoi découle de la résolution du complexe d’Œdipe, à savoir que l’enfant assume les interdits du parricide et de l’inceste et s’identifie au parent du même sexe....

L’angoisse sartrienne nous engage dans une épreuve. Pour Sartre, cette épreuve est celle de la liberté, dont le sentiment d’angoisse est le révélateur. L’angoisse est, en elle-même, chez Sartre, à l’origine d’une remise en question de soi. Certes, l’angoisse sartrienne n’a rien à nous dévoiler par elle-même. Pour Sartre, la question phénoménologique de l’angoisse se concentre précisément sur cette question de la liberté humaine qui, engageant également une disposition permanente, ne déclenche jamais à proprement parler un ébranlement – c’est-à-dire une crise –, mais est l’expression d’une appréhension à affronter ses possibilités. La « vraie vie », nous dit Sartre, n’est pas ailleurs ; elle est dans la conscience, elle est dans notre rapport aux autres ; elle est dans cette liberté inconditionnée que l’on reçoit en héritage dès notre arrivée au monde. Il convient sur ce point d’élucider cette interprétation phénoménologique de l’angoisse.

« Pour (la conscience), nous dit Sartre, mettre hors de circuit un existant particulier, c’est se mettre elle-même hors de circuit par rapport à cet existant. En ce cas elle lui échappe, elle est hors d’atteinte, il ne saurait agir sur elle, elle est retirée par-delà un néant. Cette possibilité pour la réalité humaine de sécréter un néant qui l’isole, Descartes après les Stoïciens, lui a donné un nom : c’est la liberté. »

Ce passage de L’Être et le Néant est absolument capital. D’abord parce que Sartre y introduit l’idée fondamentale de la liberté humaine. Mais également parce qu’il justifie cette liberté qui s’impose à l’homme comme sa seule essence. La liberté étant néantisante selon Sartre, il faut la comprendre comme un « petit lac de non-être » offrant les moyens à l’homme de s’arracher à soi et à l’être. La liberté de la conscience pour Sartre, se fond avec son existence. Or cela veut précisément dire que la conscience en tant que liberté doit être conscience de soi comme telle. Elle est une conscience consciente de sa liberté dans l’angoisse.

Pour Sartre, l’angoisse est angoisse de ma liberté , ce signifie explicitement que l’homme ne pourrait prendre conscience de sa liberté sans être immédiatement pris d’angoisse. Et il ne serait pas excessif d’affirmer que l’angoisse sartrienne est le mode de révélation de notre liberté. Pourquoi ? Parce qu’au moment où je réalise que suis absolument libre, cette prise de conscience subite est aussitôt sujette à une angoisse.

En revanche, l’angoisse étant angoisse devant soi, elle est, selon Sartre, une sorte de vertige devant notre liberté essentiellement.

L’homme agit. Il est pris dans l’action, et ne saurait se substituer à celle-ci, car elle n’est déterminée par rien si ce n’est par lui-même. Ni déterminisme, ni cause extérieure ne sauront donc venir contrecarrer ma liberté. Certes, en fonction de la difficulté de la tâche qu’il m’aura été confiée par exemple, ou de l’étroitesse du chemin qui longe le précipice, une certaine conduite m’est imposée, un certain degré de déterminisme pèse sur mon action, mais ça ne saurait être suffisant pour être totalement la cause de mon échec dans ma mission ou de ma chute dans le précipice. Je peux par exemple avoir horreur du vide, ce qui me rendra très prudent ; je peux également choisir de me jeter dans le vide, c’est-à-dire de me suicider. Cette possibilité toute offerte de mettre librement fin à ma vie, fait le sel de cette existence, lui confère son caractère unique, à la fois capitale et élémentaire, puisque ma liberté inconditionnée me donne la possibilité à chaque instant d’accepter ou de refuser ma situation dans le monde. C’est d’ailleurs la peur de la mort, mon horreur du vide qui crée cette « contre-angoisse ». Tel un garde-fou, cette dernière transmue ma liberté inconditionnée en « indécision ». Mais « l’indécision, à son tour, appelle la décision : on s’éloigne brusquement du bord du précipice et on reprend sa route ».

Voilà exposé l’objet de mon angoisse : je m’angoisse devant tous les possibles qui s’ouvrent à moi. Car, quoi que j’en dise, il me faudra bien choisir. Or si au moment de choisir je suis pris de vertige, c’est justement parce que le moi qui aura choisi ne dépend pas du moi qui est là entrain de choisir, ni de celui qui a précédemment choisi. Il y a au milieu la manifestation de la liberté qui s’exprime dans ce rien qui sépare le moi du présent du moi de

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