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Dissertation sur la raison et le désir

Par   •  15 Avril 2018  •  2 654 Mots (11 Pages)  •  400 Vues

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pas opposés a ceux d’autrui, je ne pourrais m’y soustraire comme je ne peux me soustraire de désirer ce que d’autres désirent aussi, et ce dans le but profondément inconscient de devenir leur désir, en reflétant ce qu’ils avait d’abord désiré. En effet nombre de nos désirs le deviennent car désirés par d’autre. Le problème est que nous aspirons tous a être désiré. Et parfois le conflit d’interêt peut prendre des proportions dramatiques, comme dans le pire des cas, une guerre. Etant sujet a des regrets, je ne serais de ce fait pas heureux, et le bonheur m’échapperais alors. Je serais un être indissociable de l’animal en ce sens que j’agirais sous la seule force de mon instinct en permanence, bien qu’en réalité nous en soyons incapable. Il est donc primordial de ne pas suivre ses désirs coute que coute car eux seuls ne mènent pas au bonheur véritable. Et puis comme disait d’Alembert, « la raison finira par avoir raison. » et ce, a notre insu.

Montesquieu a dit ceci : « Remarquez que la plupart des choses qui nous font plaisir sont déraisonnables » et la pensée moderne, tend justement au raisonnable. Contrairement au désir qui dans le fond n’est centré que sur nous même -car quel qu’il sois une fois accompli, il nous procure de la satisfaction- la raison elle, prime sur le collectif, l’impartialité et l’égalité entre humains dans le sens ou elle prend toujours en considération le collectif dans lequel l’individu vit. Elle soutient entre autre que la liberté des uns commence la ou s’arrête celle des autres. Suivre ce raisonnement est supposé nous éviter les dangers potentiels des conflits d’intérêts et les remords du cas précédent, car respecter des règles permettant de discerner ce qui est bien de ce qui est mal doit nous abstenir de mal agir, et nous offrir la satisfaction d’être un homme de bien. On doit donc se sentir heureux d’être bon et de ne faire offense a personne. De plus, c’est grâce a cela que l’on peut vivre en société, dialoguer, débattre, et vivre en paix. La raison nous permet d’aspirer a être des hommes meilleurs et a faire le bien, quand l’instinct lui peut faire le mal. Toute société qui aspire a la prospérité se doit d’instaurer des règles, il en vas de même pour l’individu. Sans cela, il ne peut aboutir au bonheur. Néanmoins, il nous faut par conséquent nous contraindre, et empêcher certains désirs d’advenir, ce qui est moteur de frustration, de tristesse, de colère, de regrets, en clair, est source d’émotions négatives. On se trouve alors -sur le plan individuel- pris entre deux; a la fois satisfait d’être une bonne personne, et en même temps, insatisfait de ne pas pleinement exprimer nos pulsions. On n’est pas complètement ce que l’on est, puisque l’on s’abstient d’être cette part animale de nous, qui est l’essence de ce que nous sommes et est la source de nos actions. Notre nature s’oppose a la raison. On ne peut se sentir libre en restreignant nos choix, quand bien même l’on défendrais qu’en l’humain est plus qu’un corps a la merci de son instinct et que c’est ce qui fait son unicité, et sa valeur. Puisque notre liberté n’est pas totale, nous ne pouvons être heureux.

De plus, il faut bien attribuer au désir la grandeur de l’humanité, car c’est le désir des hommes de s’exprimer qui est la source de l’art et du langage, le désir de comprendre qui est la source de la science et la philosophie, et nous a permit de transmettre et faire perdurer notre savoir et nos valeurs. Sans désir, il n’est de réflexion ou d’innovation. Vient en plus la contradiction suivante ; la raison est poussée par un désir de mieux vivre. C’est donc bien par désir que l’on se censure, ce qui est assez paradoxal au vu du fait que c’est donc le désir qui est le père de la sagesse, la sagesse prônant la mesure, et donc s’opposant d’une certaine façon a son géniteur. Ainsi, lorsque de notre propre volonté, on agit raisonnablement, on ne tend en vérité qu’a s’auto-satisfaire, et notre démarche reste égoïste, quand bien même elle serait louable. Ne pas satisfaire un désir de notre propre volonté, c’est satisfaire le désir opposé de ne pas l’avoir satisfait. La raison est donc en sois une forme alambiquée de désir, visant a apaiser notre conscience tracassée par le nombre mirobolant de règles de vie commune qu’on lui impose et qu’il ne cesse de vouloir transgresser, car c’est dans sa nature.

Dans une certaine mesure, on peut dire que ce que l’on nomme désir, est une extension du Ca qui est commun au vivant, mais qui de plus se sait être un élément a part entière au sein du monde qui l’entoure et ce qui le compose, contrairement au Ca du reste du monde du vivant -du moins d’à ce que l’on en sais pour l’instant- et ce que l’on nomme raison, une extension du Ca transformée par la rencontre avec le Surmoi. La raison, c’est le Moi -J’ai ici fit référence aux significations freudiennes de ces termes- La est donc la différence entre l’un et l’autre. Toujours est-il qu’ils sont tout deux l’émanation du Ca, et donc de nos désirs primitifs. Néanmoins, exprimer sa raison frustre quand l’expression du désir ne le fait pas, car la raison est un désir que nous exprimons au détriment du désir originel. La est la deuxième différence.

Alors quelle forme de désir est-il bon de suivre ? Faut-il aveuglément suivre la passion, ou bien la raison, sachant que ni l’un ni l’autre ne mène seul a la liberté et/ou au bonheur ? La réponse semble évidente, il faut faire preuve de nuance. Ne suivre que le désir sans peser le pour et le contre n’amène pas au bonheur et nous rabaisse au rang de l’animal, et s’obliger a ne jamais rien faire de déraisonnable afin de ne pas déroger a notre étique ne l’est pas non plus. Passion et raison ne sont pas antithétique, bien au contraire. Ils sont un tout. Une opposition constante et inaltérable, qui est le propre de l’homme. Il n’est pas pour autant dit que nuancer est la solution pour atteindre le bonheur et la liberté. Pascal le dit d’ailleurs bien mieux que moi ; « Guerre intestine de l’homme entre la raison et les passions. S’il n’avait que la raison sans les passions… S’il n’avait que la raison sans les passions… Mais ayant les deux, il ne peut être sans guerre, ne pouvant avoir la paix avec l’un qu’ayant guerre avec l’autre : ainsi il est toujours divisé, et contraire a lui-même. » Bien qu’il ne puisse y avoir de raison sans passion, mais bien passions sans raison comme nous le montrent les animaux, pour l’humain, la contradiction est inévitable. Il est aussi le propre de l’homme que de

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