Les femen : une nouvelle forme de féminisme ?
Par Andrea • 20 Novembre 2018 • 6 774 Mots (28 Pages) • 654 Vues
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« L’Ukraine est un pays dominé par des hommes, où les femmes sont passives »[]. Au départ, le groupe voulait empêcher le pays, qui attire des publicités pour des « fiancées à commander par correspondance » et des « week-ends de plaisir» dans les recherches Google, de glisser plus profondément entre les mains des touristes sexuels et des trafiquants d’êtres humains.
D’autres parts, []le mot « FEMEN » provient du latin et signifie « cuisse » et non « femme » car d’après elles « cela sonnait bien ». [][]En 2009, elles innovent en manifestant seins nus contre la pornographie en ligne[]. Anna Hutsol dit qu’elles étaient plutôt « mal à l’aise » lors de leurs débuts mais face à l’écho médiatique de leur action, elles se sont habituées à cette technique de manifestation[]. Elles choisissent ainsi de mettre à nu leur poitrine, en effet le « topless » symboliserait la condition des femmes ukrainiennes, à savoir : « pauvres, vulnérables et seulement propriétaires de leurs corps ». Anna Hutsol déclare que ce mouvement a permis « d’inventer une façon unique de nous exprimer, basée sur la créativité, le courage, l’humour, l’efficacité, sans hésiter à choquer ». Elle ajoute : « les gens ne s’intéresseraient pas à notre message si nous n’étions pas habillées de cette façon » et que « Pour la cause, nous n’avons pas peur de nous mettre seins nus ou de porter des bikinis »[]. Le mouvement est né dans une société qui ne connaît pas la démocratie car elle évolue sous une république parlementaire, l’Ukraine étant encore imparfaitement affranchie du communisme soviétique. Leur logo est à l’image de leur devise « Sors, déshabille-toi et gagne ! » puisque ce dernier représente une poitrine féminine portant les couleurs de l’Ukraine. Elles expriment l’idée, très limitée, que se montrer nu est un moyen de donner une signification à la nudité, qui ne soit plus synonyme de prostitution ou d’exploitation sexuelle.
Par ailleurs, les Femen peuvent être considérées comme un mouvement social (L’ensemble des événements au cours desquels certains groupes ou classes sociales cherchent à modifier l’organisation de la société en fonction de leurs idéaux) car elles militent pour leurs idéaux, à savoir la condition des femmes. C’est également une action collective (Action commune et concertée des membres d’un groupe pour atteindre des objectifs communs) car ce ne sont pas des individus isolés qui protestent mais une multitude de militantes unies dans un même objectif.
Ce mouvement est très organisé puisque les quatre instauratrices ont chacune une particularité et une fonction différente. En effet, Anna Hutsol s’occupe de la partie juridique du mouvement ainsi que de sa couverture médiatique. C’est également elle qui a favorisé les relations publiques de FEMEN. Oksana, quant à elle, est l’artiste du groupe, prenant en charge le côté visuel des actions. Pour finir, Sacha et Inna sont pour leurs parts, "les chasseuses de têtes". En effet, elles cherchent les activistes, les forment et les dirigent lors des actions. Sacha est vue comme le symbole du groupe tandis que Inna est en quelque sorte, la meneuse, c’est elle qui dirige FEMEN en France et qui participe à la majorité des actions à travers tous les pays. Cette dernière est d’ailleurs à la tête du mouvement en France depuis Septembre 2012.
Quant à l’investissement, les Femen sont en général très discrètes sur leurs moyens de financement. Cependant, nous savons que le mouvement est sponsorisé de différentes manières, à la fois par des dons privés, notamment de milliardaires, comme le célèbre homme d’affaires Jed Sunden qui est le fondateur d’un groupe de presse ukrainien, ou par des anonymes. En outre, la vente de produits dérivés de leur boutique en ligne, tels que des vêtements par exemple, financent également le mouvement. Elles déclarent que FEMEN serait « financé à 44% par des dons ».
La présence des Femen dans le monde.
Les Femen n’agissent cependant pas que dans leur pays natal. Depuis la création du mouvement, elles sont présentes dans plus de 10 pays dans lesquels elles ont parfois même un centre de formation comme à Paris et au Brésil, mais elles agissent aussi en Allemagne, aux Etats-Unis, en Suisse, en Belgique, en Italie et même dans le monde arabe. Cependant, leurs présence est majoritairement en Europe. Malgré cela, leur bureau principal réside toujours à Kiev dans leur pays d’origine et est bien entendu dirigé par Anna Hutsol la fondatrice de FEMEN. L’organisation compterait à ce jour plus de 1000 membres dans le monde, et continue d’ailleurs de s’internationaliser.
En effet, en étendant leurs actions à l’internationale, l’organisation va avoir un impact sur un nombre de pays qui ne cesse de croître : la lutte des Femen devient petit à petit un phénomène mondiale. Leur notoriété va entraîner un accroissement d’adhérentes, le groupe va donc être présent sur tous les continents.
La présence des Femen dans le monde (au moins une action réalisée en 2015)
II- Le journal intime d’une Femen
Inna Shevchenko a rejoint le mouvement à ces débuts en 2009 lorsqu’elle n’était encore qu’une étudiante classique en journalisme. A travers son personnage emblématique, nous avons donc choisi de vous présenter les combats et les actions que les Femen mènent d’abord en Ukraine puis en France mais également dans le monde. Nous avons ici imaginé son journal (en anglais) dans lequel elle exprime ses plus profonds sentiments en tant que Femen en s’inspirant de ses nombreux témoignages et interviews pour les mettre en relation avec le contexte historique des actions réalisées par les Femen.
Le premier "véritable" combat des Femen s’intitule "L’Ukraine n’est pas un bordel" et lutte donc principalement contre la prostitution en Ukraine. En effet, l’Ukraine est un pays où la prostitution et le tourisme sexuel sont malheureusement très courants : on y compte plus de 100 000 prostitués. Par ailleurs, l’harcèlement sexuel d’étudiant est fréquent et tabou dans ce pays. Pour lutter contre cela, les Femen ont réalisé leur première action marquante de ce combat qui eu lieu le 16 novembre 2009 devant le Ministère de l’Education à Kiev. Ces dernières se sont déguisées en écolières dénudées (jupes et hauts très courts, chaussettes montantes) pour dénoncer le harcèlement sexuel des professeurs d’Universités sur plusieurs étudiantes à travers le pays. Par le biais d’une mise en scène théâtrale
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