Explication de texte, Kant Vers, la paix perpétuelle
Par Matt • 11 Novembre 2018 • 1 498 Mots (6 Pages) • 685 Vues
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la question de savoir si des Etats régis par des lois pourraient brider la nature de l’homme et éviter la tyrannie. Il se penche alors sur le fonctionnement des Etats européens, ce qui l’amène à se poser plusieurs questions : Vivre dans un Etat bien policé assure-t-il réellement la liberté, l’égalité et la sécurité de tous ? Ces peuples européens qui se trouvent supérieurs aux autres car ils obéissent à des lois, le sont-ils vraiment et ne sont-ils pas eux aussi des sauvages assoiffés par le pouvoir ?
Kant répond à ces questions en soulignant que chaque Etat définit ses propres lois. Des lois qui par définition obligent les hommes à se soumettre à des droits et des devoirs pour le bien de tous et les empêchent donc d’agir uniquement pour leurs propres intérêts. Elles contraignent donc les hommes à faire abstraction de leurs désirs qui nuiraient à autrui, leurs prochains pour vivre en paix, libres et en sécurité ensemble. En cela, les peuples européens font appels à leur raison pour abandonner leurs libertés individuelles au profit d’une liberté collective, raisonnable. Ils confient alors leur sécurité à un souverain. Instaurer des lois semble donc positif pour les hommes. Mais est-ce bien raisonnable ? Kant nous fait remarquer que ces lois ne sont décidées que par une seule personne, une majesté, qui seule à le droit de choisir ce qui est bon pour le peuple. Le peuple à alors l’obligation d’obéir aveuglément à cette majesté, ce souverain qui représente l’autorité, le pouvoir et qui détient à lui seul entre ses mains le devenir d’un peuple entier. Mais ce souverain n’est rien d’autre qu’un homme avec ses propres désirs, qui oblige son peuple à annihiler ses propres désirs au profit des siens. Le peuple est alors soumis et devient l’esclave de cet homme pour défendre des causes qui ne le concerne en rien, mais servent l’intérêt de leur majesté. Majesté, qui comme tout homme est à la recherche permanente de la puissance et de la gloire. En effet, comme le disait Montesquieu « c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. » En pouvant laisser libre cours à sa nature, il n’a pas de « garde fou », « il va jusqu’à ce qu’il trouve des imites » comme le disait Montesquieu et peut alors devenir dangereux et nuire au peuple qu’il est censé protéger. Ainsi pour satisfaire ces désirs de puissance il use de son monopole de puissance légitime mais injuste pour utiliser le peuple comme simple chose, objet, instrument au service de ses propres intérêts. Le peuple devient alors une arme de guerre dont il se saisit pour tenter d’élargir son autorité et sa puissance aux Etats voisins. Kant nous fait comprendre que les Etats européens vivent en paix à l’intérieur de leur Etat mais au détriment de la liberté du peuple. Cependant, ils ne sont en réalité pas en paix puisque les souverains de chaque Etat pour répondre à leur soif de pouvoir et de domination mènent des guerres contre les Etats voisins par tous les moyens. Les Etats ne connaissent alors entre eux que la loi du plus fort. Ils sont donc comme les individus à l’état de nature en guerre perpétuelle. En ce sens, on peut aussi qualifier les Etats européens de sauvages. L’homme est-il alors voué à rester « sauvage » ?
Kant, par l’étude comparative des indiens d’Amérique et des Etats européens nous fait comprendre que les lois imposent une conduite à chacun, obligent les hommes à répondre à des exigences morales et évite donc une sauvagerie « barbare » qui mènent à des actes de cruauté et à la mort mais elles réduisent l’homme en esclavage lorsqu’elles ne sont dictées que par un seul homme qui n’est soumis à aucune autorité supérieure et qui n’a pour but que d’accroître sa domination et d’imposer sa volonté au plus grand nombre.
Ce texte nous fait comprendre que l’anarchie ou le despotisme ne peuvent conduire l’homme à vivre libre et en sécurité. Les lois sont nécessaires pour assurer l’ordre mais elles doivent être érigées pour assurer la liberté et la sécurité de tous les hommes. Elles doivent donc être justes, dépassées les intérêts de chacun pour servir l’intérêt de tous.
L’homme évolue et prend conscience qu’il doit vivre avec les autres et non contre les autres. Cela nous invite à réfléchir sur l’importance de la tolérance et du respect d’autrui dans un monde encore empli de violence.
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