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Argumentaire sur le langage entre Searle et Putnam

Par   •  8 Juillet 2018  •  2 100 Mots (9 Pages)  •  665 Vues

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Ormes et hêtres

Les ormes et les hêtres sont deux sortes de grands arbres qu’on peut voir dans l’Est des États-Unis. La connaissance de Putnam sur ce sujet se limite à ces informations. Pour lui, il s’agit du même concept[6]. Puis, il affirme que pour toute personne se trouvant dans la même situation que lui, les représentations mentales des ormes et des hêtres sont les mêmes. Mais, il n’exclut pas qu’ils dénotent deux choses différentes. Dans ce cas, la représentation mentale ne montre pas la différence entre les deux références. C’est de cette façon que Putnam démontre par l’absurde que la représentation mentale ne détermine pas nécessairement la référence, contrairement à ce qu’affirme Searle. Selon Putnam, c’est seulement la division du travail qui nous permettra de distinguer les deux références. Les personnes étant compétentes dans ce domaine fourniront à la communauté les bonnes références à appliquer sur les termes. Donc, la distinction entre ormes et hêtres ne se trouve pas dans les représentations mentales.

« Ignorance linguistique factuelle »[7] : c’est la réplique que donnera Searle face à l’argument de Putnam. Selon Searle, ce n’est pas parce que certaines personnes ignorent la différence entre ces deux termes, que la représentation mentale ne détermine pas la référence. Il reprend l’argument de Putnam en affirmant que même ceux qui ne savent pas la différence entre ormes et hêtres, peuvent avoir accès aux images mentales des experts, celles-ci étant communicables, pour acquérir les connaissances nécessaires afin de les distinguer et donc d’avoir des références distinctes. Il ajoute que si on sait qu’il y a une différence entre les références des deux sortes d’arbres, alors on possède un minimum de connaissances conceptuelles pour savoir qu’il y a une différence entre les deux.

On constate alors, dans cette opposition, que les deux ont une conception de la représentation mentale différente. Selon Searle, elle serait communicable et donc, tous auraient les mêmes représentations mentales pour chaque chose et celles-ci détermineraient les références. Alors, ceux qui sont ignorants sur certains sujets pourraient se fier aux images mentales des autres ce qui leur permettrait de déterminer les références. Tandis que pour Putnam, il est clair que les représentations mentales sont différentes pour tous et ne peuvent donc pas être l’élément qui permette de distinguer deux choses et que celles-ci ne montrent pas non plus la référence. Par exemple, la représentation mentale que l’on peut avoir du mot « or » ne détermine pas la référence exacte du mot, elle ne fait que nous donner des caractéristiques générales sur le terme « or »[8].

Terres jumelles

Le deuxième argument de Putnam fait référence à deux terres identiques où les deux collectivités parlent exactement la même langue. L’exercice de pensé nous amène en 1750, lorsque on ne savait rien sur le composé chimique de l’eau. Ce qui est le plus important dans cet argument et la raison pour laquelle il est plus important que l’autre argument est qu’il n’y a aucune déférence aux experts, puisque ceux-ci sont dans le même état d’ignorance que la communauté. Sur la terre, le composé chimique de l’eau est H2O tandis que sur la terre jumelle le composé chimique de l’eau est XYZ. Putnam amène l’argument que les habitants des deux planètes ont la même représentation mentale concernant le terme eau, mais ils ont deux extensions différentes. Donc, il conclut que « les états psychologiques ne déterminent pas l’extension »[9] . Pour mieux expliquer cette théorie, il explique que les habitants des deux planètes ont exactement la même représentation mentale, car les deux composés ont la même définition indexicale ; elles étanchent la soif, sont incolores et inodores. Mais cette représentation mentale réfère à deux choses différentes puisque les substances sont différentes[10]. C’est donc encore une fois l’importance de l’environnement qui vient appuyer son argument, car c’est à cause des deux environnements différents que le référant n’est pas le même.

Searle tentera par la suite de prouver que ce que dit Putnam n’enlève pas le fait que les significations ne sont pas dans notre tête[11]. Il insistera sur le fait que dans notre expérience intentionnelle, il y a un dédoublement de la conscience et de l’expérience. Donc, même si les représentations mentales des personnes sur les deux terres sont identiques, ça ne veut pas nécessairement dire que les états mentaux des deux communautés sont les mêmes, contrairement à ce que dit Putnam. En d’autres mots, les expériences sensibles sur les deux terres sont différentes.

Putnam réfute le fait que tous aient des expériences sensibles différentes et donc des représentations mentales différentes, car si c’était le cas plusieurs représentations mentales mènerait au même référent ce qui empêcherait tout savoir commun dans une communauté. C’est donc, pour Putnam, l’indexicalité des critères[12] qu’on a pour l’eau, qui rendra possible l’universalité de la représentation mentale de l’eau dans les deux communautés. En effet, l’eau sur les deux planètes à une définition qui se base sur un échantillon d’eau en particulier provenant de leur environnement. Donc, toute substance se comportant comme l’échantillon est considéré comme de l’eau, sinon elle n’est pas considérée comme telle. Alors, si l’échantillon d’eau qu’une personne a pris comme point de repère sur la terre a les mêmes caractéristiques que l’échantillon repère de la terre jumelle, alors ils auront la même représentation mentale de l’eau. Alors, on revient sur le fait qu’il y a une représentation mentale qui réfère à deux choses différentes et qui appui la thèse comme quoi ce n’est pas la représentation mentale qui amène à la référence mais plutôt la définition indexicale.

Conclusion

En conclusion, Searle défend bien sa thèse qui se veut internaliste et qui dit que la référence est déterminée par les représentations mentales. Putnam lui, au contraire, défend la position externaliste en affirmant que c’est la définition indexicale qui, à l’aide de la division du travail linguistique et du phénomène sociale, détermine la référence d’une expression. Puis, le premier argument concernant les ormes et les hêtres permet de distinguer les deux façons de concevoir les représentations mentales. Searle affirme que celles-ci sont communicable, donc détermine la référence

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