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Commentaire littéraire Don Juan aux Enfers

Par   •  3 Mai 2018  •  1 323 Mots (6 Pages)  •  987 Vues

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Par conséquent ce poème est une réécriture du mythe de Don Juan, de par la réutilisation d’éléments propres à la pièce originale mais également grâce au dépassement de l’œuvre originale. En effet Baudelaire ne se limite pas à nous raconter ce qu'il s'est déjà passé dans la pièce originelle mais nous raconte ce qui s'en suit, en faisant référence à la mythologie antique non présente dans l’œuvre de Molière.

Dans ce poème Baudelaire fait référence à la mythologie antique. En effet le titre même du poème Don Juan aux Enfers, contient une référence à la mythologie antique dans laquelle on pensait qu'il existait non pas un mais plusieurs enfers. De plus « l'onde souterraine » (v.1) fait évidemment référence au fleuve Achéron que doivent traverser les morts pour aller en enfer, dans la mythologie antique. D'ailleurs Don Juan pour traverser ce fleuve doit payer une « obole à Charon » (v.2) pour pouvoir monter sur son embarcation. Ce qui bien évidemment fait également référence à la mythologie antique dans laquelle Charon est chargé de faire traverser l’Achéron aux âmes des morts en échange de pièces. De surcroît, Baudelaire fait également référence ici au célèbre philosophe grec Antisthène appartenant à l'école des cyniques, le comparant à un « sombre mendiant ».

Ainsi Baudelaire réécrit les mythes antiques et particulièrement le mythe des enfers, qu'il transpose dans le mythe de Don Juan. Or il ne fait pas uniquement une réécriture du mythe de Don Juan, il le crée en quelque sorte.

Ici, Baudelaire nous raconte plus que l'entrée aux Enfers de Don Juan, il nous raconte son entrée dans la mythologie. En effet l'utilisation de mythe antique dans la narration de son poème permet à l'auteur de placer Don Juan à la même auteur que les mythes de l'antiquité. Il est d'ailleurs qualifier « de calme héros » ce qui n'est pas sans rappeler les héros de la mythologie antique. D'ailleurs ceci constitue un paradoxe, car il est qualifié par l'adjectif « calme » alors qu'il se dirige en enfer, ce qui accentue l'idée qu'en réalité il n'entre pas en enfers mais qu'il rejoint la mythologie. De plus on peut noter l'utilisation de la valeur durative de l'imparfait à de nombreuses reprises comme dans le dernier vers ; « regardait », « daignait », mais également « semblait » (v.15) ou encore « montrait » (v.11) qui ont pour effet de figer le personnage dans le temps et de lui donner ainsi un aspect intemporel et donc mythique. En outre, le fait que Don Luis le pointe du doigt et le montre aux morts ; «Don Luis avec un doigt tremblant montrait à tous les morts errant sur les rivages le fils audacieux qui railla son front blanc » (v.10-13) donne de la prestance et une envergure particulière au personnage de Don Juan, qui lui créé une réputation presque mythique. D'ailleurs cette allure de héros nous est confirmée ou du moins supposée par l'antithèse dans le dernier vers ; « Regardait le sillage mais ne daignait rien voir. » qui souligne le contraste entre la situation et la personnalité de Don Juan, qui permet de consolider la réputation du personnage.

En somme, ce poème est bien une réécriture car il réécrit les mythes de l'antiquité et les réinvente en en créant de nouveaux comme celui de Don Juan.

En conclusion, ce poème est donc bien une réécriture car il reprend et réinvente Don Juan de molière, mais également car il réinterprète les mythes de l'antiquité tout comme le mythe des enfers, tout en en créant de nouveaux comme Don Juan qu'il sublime au rang de mythe de l'antiquité. Cet exercice qu'est la réécriture est d'ailleurs executé par plusieurs auteurs, on peut penser notamment à La Fontaine qui réécrira lui aussi sous forme de fable les textes d'Esope.

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