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Médias

Par   •  24 Janvier 2018  •  28 274 Mots (114 Pages)  •  369 Vues

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Le sociologue des médias et de la communication Eric MAIGRET nous rappelle que l’expression mass media désigne les techniques de communication à grande échelle - la presse, le cinéma, la télévision, Internet - appelées aussi moyens de communication de masse, et les industries qui les élaborent. Les micro médias ne mettent en relation que quelques individus (comme le téléphone).

Si l’on pousse plus loin l’analyse, et qu’on ne se limite pas à l’aspect purement techniciste, on constate que les mass media sont également des institutions sociales ayant pour fonction centrale la collecte et/ou l’élaboration, puis la transmission de messages prenant la forme d’un bien immatériel et marchand, l’information. Information que les médias émettent et diffusent en direction d’un public large de récepteurs.

L’information communiquée par les mass media (en français mass médias) possède une caractéristique particulière : informer, c’est communiquer un savoir que le récepteur n’a pas. Cette information a pour objectif de se rapprocher le plus possible de la vérité. Cette recherche de la vérité fonde ce qu’on appelle « l’éthique du discours médiatique ».

C’est sur cette éthique que repose une large part de la légitimité de l’action médiatique. Cet impératif de vérité place l’information dans une « problématique de la preuve » (Valéry SACRISTE) : il s’agit de présenter et de tenter de valider les faits que l’on rapporte.

Le journaliste moderne, en tant que pratique professionnelle, repose dans son organisation sur les règles et principes directeurs de la vérification, mais aussi le principe de la mise en lumière, de l’explicitation des sources (mais pas automatiquement dévoilement des sources).

Le média est donc dans une relation de communication particulière, celle de l’acte d’information. Mais le média est aussi l’acteur de cette relation.

Selon Patrick CHARAUDEAU, « l’information n’est pas un objet matériel dont l’existence serait indépendante de l’action humaine ». L’information n’existe que parce qu’elle est énoncée est formulée.

- Un fait est quelque chose de construit, l’énonciateur fait l’information, il la compose. Une sélection est opérée. Il pioche dans la masse des évènements survenus, des « nouvelles ». Mais le journaliste ne se contente pas de recevoir l’information. Il effectue en principe un travail de vérification, il cherche à la compléter, à la développer. Il peut même aller au devant de cette information en réalisant une enquête appuyée sur des pratiques d’investigation, en effectuant un reportage. Le journaliste peut être un « pourvoyeur de nouvelles » (Sacriste).

A l’issue de ce stade de sélection, l’activité médiatique (selon Charaudeau) suppose aussi un traitement, càd la façon dont l’informateur décide de rapporter les faits qu’il a sélectionnés, en fonction de la cible qu’il a prédéterminée avec les faits qu’il a choisi de donner.

On est dans une relation de communication : à côté de l’information, il y a aussi des objectifs. L’énonciateur se fait une idée de ceux qui le liront/regarderont. Il anticipe les réactions de son public, et ce dès l’énonciation.

L’étape du traitement conduit à une hiérarchisation de l’information, en fonction de critères et d’impératifs propres aux médias et journalistes, selon la priorité de l’actualité, l’importance du sujet, le temps et la place dont l’énonciateur dispose.

Ces choix sont soumis à des contraintes : de pagination pour le journal, de durée de diffusion pour la télé et la radio, le classement en rubriques, les pavés et encarts publicitaires.

- L’action médiatique repose sur une diffusion, qui implique une adaptation de l’information à ses cibles. Il s’agit de faire en sorte que le public de récepteurs puisse y accéder, que la diffusion corresponde aux pratiques de consommation.

La diffusion suppose une mobilisation de moyens technologiques et l’existence d’un support d’information. Le mode de diffusion a un impact important sur le format et le contenu du message communiqué.

Ex : un message politique abstrait, complexe, sans images à l’appui ne passe pas par la télévision de la même façon qu’il passe dans les pages d’un journal papier. Un message de sensibilisation à une cause politique nouvelle n’a pas le même impact si il s’efforce de cibler d’abord une catégorie de la population/d’un public par le biais d’un hebdomadaire spécialisé ou d’un réseau social sur Internet, que s’il est diffusé pour tous et de la même façon sur les ondes d’une grande radio généraliste.

Les médias ne sont pas les seuls à agir dans la relation de communication à laquelle ils participent. D’ autres acteurs ont une capacité d’action : les sources d’information, le public de récepteurs ne sont pas passifs. Ils participent à chaque stade de la relation de communication ; on assiste à un échange.

Le processus de communication médiatique ne part pas d’un point/acteur/source d’information A pour atteindre un point/public de récepteurs C en passant simplement par l’intermédiaire médiatique B.

Il s’agit d’une relation de communication basée sur un échange quasi-permanent : chacun des acteurs interagit, anticipe, interprète, réagit aux positionnements des deux autres acteurs.

Le public lui-même interprète l’information, réagit à partir de ses propres grilles de lecture et références. Sa réaction a un impact sur l’information, sur la façon dont les médias vont hiérarchiser les sujets d’information disponibles. L’objectif du journaliste est aussi de tourner, de s’assurer un nombre de ventes. Pour cela, il doit voir comment réagit le public, s’il recherche un type d’information plutôt qu’une autre,…

Les médias orienteront leur sélection et leur traitement en fonction de ce qu’ils supposent être les attentes de leurs récepteurs.

Le message médiatique que reçoivent les récepteurs n’est pas reçu directement. Entre la transmission et la réception du public, se situent d’autres acteurs sociaux qui ont un impact sur la façon dont nous comprenons l’information. Le message médiatique fait lui-même l’objet d’une médiation, par le biais des « leaders d’opinion » = acteurs sociaux qui se distinguent par le rôle qu’ils peuvent exercer auprès d’une partie du public sur telle ou telle question. Ils contribuent à notre effort d’interprétation. Leur

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