Les Awà du Brésil
Par Junecooper • 1 Avril 2018 • 3 170 Mots (13 Pages) • 379 Vues
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Causes et Conséquences :
L’arrivée des colons, l’exploitation du bois sur le territoire qui est sensé être protégé et l’insouciance du gouvernement face à cet enjeu entrainent des répercussions importantes au sein de la communauté Awa. Les membres de cette tribu souffrent du combat inéquitable contre les colons, de l’empreinte écologique causée par les activités illégales des colons et par les intérêts que le gouvernement a envers les mines, plus particulièrement celle de Carajas.
Premièrement, le combat entre les indigènes et les colons est sans merci; les colons et les bucherons ont des armes à feu pour se défendre des arcs à flèches et des lances des Awa et ils ne se gênent pas pour les utiliser. De plus, la fragilité et la vulnérabilité des Awa les limitent, comme l’histoire l’a démontré, seul un rhume pourrait anéantir une grande partie de la population. Dans les années 1980, lors des débuts de la construction du chemin de fer reliant les grandes mines de Carajas à l’océan Atlantique, certains représentants des autorités brésiliennes sont allés avertir les populations avoisinant la future ligne de fer pour qu’ils prennent les précautions nécessaires ou qu’ils s’établissent dans un endroit protégé, mais en faisant ainsi, ils auraient transmis quelques maladies facilement traitables. Une des tribus Awa, comptant environ 91 membres, a souffert de la malaria et de la grippe à cause des autorités qui ne voulaient que les déplacer. Cet essai entraina beaucoup de décès et leur population s’abaissa à 25 membres en seulement 4 ans. La contraction d’une maladie pour un Awa est quasiment aussi mortelle que de croiser un bucheron ou un colon. Les affrontements entre ceux-ci s’avèrent souvent mortels et sont sans pitié. Prenons par exemple le meurtre d’une jeune fille de cette tribu en janvier 2012 : celle-ci aurait été agressée et ensuite brulée vivante par des bucherons alors qu’ils opéraient à 400 mètres du campement des Awa. Un organisme non gouvernemental brésilien CIMI, l’association brésilienne des procureurs et la société des droits de l’homme du Maranhão rapportent qu’ils auraient trouvé quatre foyers et des bandeaux servant à grimper dans les arbres pour récolter du miel sur les lieux du crime. Surement que les Awa étaient sur le processus de récolter de la nourriture. Malheureusement, il y a beaucoup de membres de cette tribu qui n’osent plus sortir pour chasser et cueillir et certains membres de la tribu décident même d’adopter des animaux orphelins pour assurer leur survie puisqu’ils ont perdu leur mère lors des déforestations dans ses environs.
Deuxièmement, les activités reliées à l’industrie minière et l’industrie forestière ont un impact signifiant sur l’écologie des forêts amazoniennes et la faune présente dans celle-ci. Les terres exploitées par les bucherons sont complètement détruites et transformées en plaines désertes et mortes, en plus de cela, les terres convoitées par les mines occupent une grande proportion du territoire brésilien. On compte environ 27 territoires habités par des dizaines de tribus différentes qui sont affectés par les mines de Carajàs, l’une des plus grandes du monde. Cette mine à elle seule, affecte une totalité de 12 310 indigènes brésiliens dont les Awa (Treece) et elle coupent annuellement 6100 km2 de forêts pour subvenir aux besoins des usines de fontes (WWF) . Malgré qu’elles n’affectent pas la déforestation autant que les activités des bucherons, les mines de Carajas ont un impact environnemental grandement signifiant : l’exploitation des mines peut avoir une incidence sur l’écoulement des eaux de la région, elle peut polluer l’eau avec le ruissellement de la mine et affecter la qualité de l’approvisionnement alimentaire des populations environnantes. Certains Awa vont même jusqu’à adopter et allaiter des animaux dans le besoin de leurs propres seins tellement que l’étendue des dégâts est vaste. D’ailleurs, la présence des animaux, élément de survie chez ce petit peuple, se fait de plus en plus rare à cause des bruits de la destruction du territoire causés par les compagnies forestières et minières.
La présence des industries qui exploitent les territoires brésiliens est expliquée par les retombés économiques qu’elles obtiennent. L’industrie minière est la plus importante pour les envahisseurs des territoires indiens. À elle seule, la mine de Carajas appartenant à Vale (CVRD) est la plus grande mine de fer au monde et le plus grand exportateur de minerai de fer. Elle détient environ 7,2 milliards de tonnes de minerai de fer (2009) et produit plus de 200 tonnes métriques de minerai de fer annuellement. Vale rapporte que sa production annuelle a battu des records en 2011 avec une production de 322.6 millions de tonnes de minerai de fer, une augmentation de 4,8% par rapport à l’année 2010. De plus, les mines de Carajas composent 34% de la production totale de Vale (Mining Technology). Avec des chiffres comme ceux-ci, on peut très bien comprendre l’absence ou l’échec de la protection du territoire et le peu de nombre d’actions au sein du gouvernement. L’industrie ramène beaucoup à l’état et c’est surement dans le but d’assouvir des intérêts privés que les exploiteurs sont toujours présents, et ce, malgré l’ordonnance d’un juge de faire évacuer tous les bucherons et les colons des territoires supposément protégés en 12 mois. Les autorités brésiliennes ne peuvent même plus garantir les droits au territoire accordés aux indigènes par leur constitution, car ils se soucient peu de leur survie et préfèrent accorder de l’importance à l’économie. L’ordonnance du juge n’aura eu aucun effet sur la présence des colons, on estime qu’ils ne les surpassent de 10 colons pour 1 indien et que l’ordonnance n’aurait jamais été appliquée ni renforcée par les autorités brésiliennes.
Bref, l’enjeu que les Awa ont à affronter provient majoritairement d’un problème de priorité politique, de respects envers les droits des autochtones brésiliens, envers la préservation de la nature et de la culture. La vie de plusieurs indigènes innocents et la déforestation d’une grande partie de la forêt amazonienne ne sont que le début des problèmes pour les Awa si aucune décision n’est prise chez le ministre de la justice brésilienne comme le dit Survival International.
Solutions et Prospectives
À l’approche de la coupe Euro cet été et les Olympics l’été prochain, le Brésil devient une destination qui va attirer des miliers de touristes prochainement. Cela pourrait bien servier pour
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