Bienvenue sur ce chantier
Par Christopher • 10 Juin 2018 • 1 164 Mots (5 Pages) • 572 Vues
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Strasbourg.
Ces géniaux bâtisseurs allaient de chantier en chantier, ils étaient libres de travailler où bon leur semblait. Ce seront les premiers Francs-Maçons, on les appellera « des opératifs », ils possédaient le secret des constructions et se le transmettait de maître à apprenti.
On les appellera des Maçons, puis des Francs-Maçons, ils bénéficiaient de franchises pour se déplacer dans l’Europe entière. Georges Duby écrit : « Les maîtres des maçons, la règle et le compas en main connaissent leur métier admirablement bien. Ils vivaient en familiarité avec des docteurs en théologie, leurs pairs, qui leur faisaient partager leur science des nombres et des ordonnances dialectiques. Leurs victoires consistaient à dominer la résistance du matériau, ceux qui avaient l’esprit incliné vers la logique plaçaient leur réussite dans la rigueur des géométries ».
A noter toutefois que cette thèse, communément admise, se retrouve fortement remise en question par de nombreux experts. En effet, selon des spécialistes, l’origine et l’évolution de la Franc-Maçonnerie ne sont pas forcément liées à ces « opératifs ». Une analyse qui n’est cependant pas le sujet de ma planche. Je vous laisserai donc juger par vous même si vous souhaitez faire des recherches plus approfondies sur la question.
A cette époque, les Francs-Maçons bénéficiaient donc de privilèges, ils étaient libres et vivaient dans un local, sur le chantier, tout proche de la cathédrale en construction, ce sera la Loge. Les ouvriers y mettent leurs outils et s’y réunissent alors que les apprentis reçoivent leur formation. Dans la loge, dirigée par un maître, l’apprenti y entre à l’issue d’une cérémonie, il doit respecter les devoirs qui lui sont donnés et il doit prêter serment de ne rien révéler des secrets de construction qui lui sont fournis.
Ainsi, au XIIIe siècle, les Francs-Maçons sont sur les chantiers, il y a la Loge, les apprentis, le secret et le travail bien fait.
Mais cette Franc-Maçonnerie ne va pas franchir ainsi les siècles, il n’y a plus beaucoup de cathédrales à construire, et au fil du temps, cette Franc-Maçonnerie opérative va péricliter.
C’est ainsi que nous autres, frères et sœurs de la Franc-Maçonnerie spéculative que certains qualifient de « philosophique », avons repris le flambeau en trouvant une filiation symbolique bien que la réalité historique de cette filiation soit contestée.
Le chantier se retrouve donc un lieu de réunion, de travail mais sa mission première est avant tout un rôle potentiel créatif. Une sorte de lieu d’échanges d’idées mais dans un but de réaliser un projet. Un lieu de débat, certes, un lieu de progrès, certainement, mais avant tout un lieu de réalisation d’un projet bien déterminé.
Le chantier est donc un cheminement individuel et une démarche qui est bien personnelle. Ce chantier, mes chers frères et mes chères sœurs, je le conçois aujourd’hui comme étant notre loge qui est, pour ma part, mon point de repère. Alors oui, je dis bienvenue sur ce chantier. Bienvenue sur ce lieu qui nous emmène d’atelier en atelier, de voyage en voyage et qui, personnellement, me stimule depuis maintenant plusieurs années à vouloir me surpasser, à vouloir apprendre toujours plus. Considérons donc le chantier comme une incroyable chance et opportunité pour devenir un homme meilleur. Non pas des « supers hommes » mais simplement pour nous aider chaque jour à s’approcher un peu plus de ce qui nous semble à tous bien loin : « la perfection ». Un peu comme un frère voyant qui guide son frère aveugle vers le droit chemin.
J’ai
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