Y a-t-il bonne et mauvaise musique?
Par Ramy • 15 Septembre 2018 • 1 805 Mots (8 Pages) • 710 Vues
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Puisqu’il y a deux classes de spectateurs, l’une comportant des hommes libres et de bonnes éducations, et l’autre, la classe des gens grossiers […], chaque catégorie de gens trouve son plaisir dans ce qui est approprié à sa nature, et par suite on accordera aux musiciens professionnels, en présence d’un auditoire aussi vulgaire, la liberté de faire usage d’un genre de musique d’une égale vulgarité. Mais en ce qui regarde l’éducation, on doit employer parmi les mélodies celles qui ont un caractère moral et les modes musicaux de même nature.
La musique éducative ne doit admettre que des chants et des modes qui portent un caractère moral, le mode dorien est donc recommandé. Selon Aristote, le ton est plus male, plus viril. De plus, la vertu pour Aristote est synonyme de juste milieu, le mode dorien est un mode du juste milieu. Les philosophes et les enseignants en musique ont la possibilité de proposer d’autres modes.
La mauvaise musique de Platon n’est pas vraiment mauvaise pour Aristote. En effet, elle ne va pas toujours salir l’âme et la rendre mauvaise. Il s’agit ici de la musique orgiastique. Aristote ne la condamne pas, au contraire il la rend utile dans son concept de la catharsis. La catharsis peut se traduire de deux façons en français, elle peut vouloir dire purification ou purgation. Dans la théorie d’Aristote, la catharsis désigne la purification des âmes par la représentation dramatique et par l’expression artistique en général. Les spectateurs se libèrent de leurs pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers les héros ou les situations représentées sous leurs yeux. Donc, si l’on est déjà triste, le fait d’entendre une musique triste, loin de nous abimer l’âme, permet de se purger de ce sentiment de tristesse et de retourner à une émotion plus neutre sinon plus joyeuse. La musique peut être une thérapeutique de l’âme, elle soigne l’âme comme la médecine soigne le corps. Pour répondre donc à notre question, Aristote dirait « On ne peut pas vraiment parler de bonne ou de mauvaise musique, il y’a de la musique noble et de la musique populaire »
Platon et Aristote se ressemblent beaucoup en ce qui concerne la nature de la musique. Ils s’entendent pour dire que c’est une mimèsis près de la réalité morale c’est-à-dire que c’est presque la réalité, ce qui lui donne une force impressionnante. Là où leurs opinions divergent, c’est dans la division de la musique en deux catégories. Platon pense qu’il y’a une bonne musique que tous les citoyens devraient entendre afin qu’ils puissent être disposés à la vertu et une mauvaise musique qui quand elle est entendue pousse au vice. Aristote par contre pense qu’il s’agit plutôt de musique éducative et de musique populaire. La musique éducative pour éduquer et pousser à la vertu et la musique populaire pour détendre, atténuer les effets négatifs qu’a le manque d’éducation sur les citoyens au train de vie plus modeste. Personnellement, je pense que oui, il convient de parler de bonne et de mauvaise musique. Pour moi une bonne musique est celle que je comprends et qui à avoir assez de pouvoir pour déclencher des émotions en moi. Je ne parle pas forcement d’émotions positives. J’aime par exemple Say Something de A Great Big World et Christina Aguilera parce que ça me rend triste. Ce n’est pas que j’aime être triste, mais j’apprécie une musique qui me fait ressentir quelque chose. À l’opposé, une mauvaise musique pour moi est une musique que je lutte pour comprendre, c’est-à-dire qui n’a pas vraiment de sens et qui me laisse indifférente émotionnellement parlant. Bien qu’en général j’aime les morceaux de cet artiste, un exemple de mauvaise musique pour moi est Pretty Sweet de Frank Ocean. Je trouve que ça part dans tous les sens et j’aurais même des difficultés pour la chanter. Cependant, je ne pense pas qu’il existe des critères généraux, universaux pour décrire une bonne ou une mauvaise musique. Tout se passe dans le subjectif. J’aime beaucoup Hungry Heart de Bruce Springsteen parce que c’est une musique dansante, joyeuse et qui exprime selon moi une vérité. Mon ami Aristide par contre pense que c’est un mauvais morceau parce qu’il est vieux. J’aime aussi If You Wait de London Grammar parce que la musique est douce, relaxante et me fait me sentir légèrement insouciante. Encore une fois, mon ami Aristide trouve que c’est une mauvaise musique parce qu’elle est justement trop douce et qu’elle lui donne envie de dormir. Tout ça pour dire que de la même manière que chaque être humain est unique, a sa propre personnalité et ses gouts, c’est de cette même manière que nos conceptions de bonnes ou de mauvaises musiques sont divergentes.
L’enjeu de notre travail a été de déterminer s’il est possible de classer la musique en deux catégories, bonne ou mauvaise. Pour cela, nous avons choisi de nous intéresser aux opinions de Platon et d’Aristote sur le sujet. Nous avons essayé de répondre à leur place et sommes arrivés à la conclusion que Platon aurait été affirmatif, mais Aristote n’aurait pas vraiment été d’accord. Mon opinion personnelle a été que oui, on peut dire de la musique qu’elle est bonne ou mauvaise. Seulement, on ne sera jamais d’accord en ce qui concerne les critères. Mais en partant du principe qu’il y’en a une bonne et une mauvaise, la musique peut-elle vraiment définir un être humain ? Sommes-nous vraiment ce que nous écoutons ?
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