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Peut-on se passer d'autrui ?

Par   •  5 Mars 2018  •  1 934 Mots (8 Pages)  •  2 299 Vues

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Est-ce dans l’absence d'autrui que l'on parvient à la connaissance de soi mais pour autant, n'avons-nous pas besoin d'autrui pour avoir conscience de nous-mêmes ? Puis-je avoir conscience de ma propre existence dans la solitude, voir le solipsisme ?

Nous sommes donc confronter à plusieurs situation où nous pensons qu'il est nécessaire de nous éloigner d'autrui voir même de penser qu'autrui ne nous est pas nécessaire. La solitude donc ce moment privilégié où nous pourrions enfin nous retrouver.

Mais un monde sans autrui est-il possible ? Sommes-nous capable de vivre éloigné d'autrui ? Faut-il vraiment désirer se passer d'autrui ?

Confrontons-nous à l'idée d'un monde sans autrui. Ce monde est inhumain, voir même impossible, puisque d'après Heidegger nous sommes constitutivement des « êtres pour autrui ». Cela nous explique que nous ne pouvons exister que pour d'autres consciences et que nous devons être reconnus par elles.

Tout d'abord, nous avons besoin d'autrui pour avoir conscience de nous-mêmes puisque toute prise de conscience de soi s'effectue dans le langage qui peut aussi impliquer l'altérité d'autrui. Le dialogue fait penser. Un monde sans autrui ne serait pas seulement inhumain comme nous avons pu le dire précédemment, c'est aussi un monde où il serait impossible de penser. Nous pouvons prendre l'exemple des enfants sauvages. Lucien Malson nous explique qui si un homme, durant son enfance est privé de rapport avec autrui, il développera alors un comportement de bête ce qui nous prouve que l'homme n'est pas fait pour vivre seul. C'est grâce à sa mère qu'un enfant pourra se reconnaître dans un miroir, cette étape est essentiel pour qu'il comprenne la séparation entre soi et les autres. En effet, l'enfant pourra se distinguer des autres grâce à son aptitude à dire « je ». Ce « je » du sujet n'est possible que dans un rapport à autrui. Autrui nous est donc nécessaire à la constitution de soi comme sujet et au sentiment d'être soi sinon l'humanité ne pourra donc se révéler.

Aristote disait : « L'homme est un animal social ». Nous apprenons avec cette affirmation qu'il est dans la nature des hommes d'être sociable puisque cette expression veut signifier que l'homme vit parmi les autres hommes, que l'animal humain est un animal vivant dans une société avec d'autres humains. Un homme qui ne vit pas en cité -le terme de société est plus convenable à notre époque- est soit un Dieu ou soit une bête. Or l'homme est le seul animal pouvant utiliser le langage. Cela est donc tout à fait normal que nous soyons quotidiennement en rapport avec autrui puisque cela en vient de notre propre nature. Le simple fait d'être dans une société définit déjà un mode d'existence de l'animal humain. Toute société suppose donc un lien entre les individus qui la composent. Ce lien, selon Aristote, est l'amitié. Pensez-vous avoir des amis ? Connaître l'amitié ? Un ami c'est quelque chose de précieux, de rare, qui peut nous renvoyer l'image de la personne que nous voudrions être voir même de ce que nous pensons être. L'amitié peut alors nous révéler mutuellement, elle est donc nécessaire à notre bonheur puisque se sentir aimer, important pour quelqu'un d'autre que soi-même nous mène vers le bonheur. Mais toujours est-il que nous n'existons pas sans le regard d'autrui, nous ne faisons que vivre, comme tous les autres êtres vivants. Si nous pouvons, être assuré que nous vivons, il est donc plus compliqué d'être assuré d'exister. Cette connaissance passe forcément par autrui. Être en présence d'autrui est donc important au bonheur et à l'existence de l'homme.

Mais nous sommes seuls. Nous ne pouvons partager notre conscience avec autrui, nous ne pouvons nous détacher de notre corps. Nous sommes donc seuls avec nous-mêmes. Mais puisque nous sommes seuls, nous sommes amenés à être avec autrui, à interagir avec lui. Abordons maintenant les termes de solitude et d'isolement. Nous avons dit précédemment que c'est dans la solitude que nous pourrions enfin nous retrouver mais que je le veuille ou non autrui hante toujours la solitude où je suis censé penser puisque j'ai besoin d'autrui pour pouvoir penser. La conscience de soi ne peut être privée de toute altérité puisque pour prendre conscience de soi il nous faut relation à autrui, et donc le langage, dans laquelle je vais pouvoir penser. Mais si cet isolement se prolonge, qu'il m’oppresse et me pèse, c'est justement parce que nous pensons finalement avoir besoin d'altérité et donc d'autrui. Si je n'avais pas besoin des autres, si ma conscience était indépendante et qu'elle se suffirait à elle-même alors être seul ne me pèserait pas. En effet, la solitude peut être destructrice quand elle est subit, involontaire, puisque autrui permet de nous rassurer. L'homme n'est donc pas fait pour vivre dans la solitude, il a besoin de vivre en société pour ne pas être détruit.

Nous avons finalement de multiples raisons de vouloir s'isoler par exemple par peur de souffrir, par peur du danger que peut nous amener l'autre, ou encore par peur de perdre notre liberté. Mais si il nous viendrait à s'isoler, nous finirions par revenir un jour ou l'autre vers autrui puisque l'homme a dans sa nature de vivre en société. Nous pouvons aussi revenir sur le fait que certes il est possible de perdre notre liberté lorsque nous sommes confronter à une définition donner par autrui de nous-mêmes mais il ne faut pas oublier que nous ne pouvons exister sous le regard d'autrui. Nous pouvons aussi affirmer que désirer n'est qu'une passion et que les passions sont éphémères, cela nous amènera encore une fois à nous isoler pour finalement revenir puisque nous auront compris l'importance que autrui a pour nous-mêmes mais aussi pour notre conscience de soi.

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