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Le temps dépend-il de nous ?

Par   •  25 Novembre 2018  •  4 542 Mots (19 Pages)  •  467 Vues

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La notion de dépendance au temps importe, elle permet de chercher de quoi ou de qui il dépend, et ce qui le fait exister et si il retire à l'homme son libre-arbitre. Est-ce le temps qu'on subit ou le temps désigne-il seulement la mesure humaine de ce que l'on subit ?Il est un concept que notre entendement d'être mortel ne peut saisir clairement et distinctement. En effet Platon déclarait dans le Timée: « Le temps est la mesure mobile de l’éternité immobile ». Le temps ne peut influer que sur ce qui a un début et une fin. Sans considérer un être mortel, esclave du temps, le temps reste immobile et rien n'y est soumis. Si l'on s'imagine un être éternel, il est aisé de constater que son existence ne peut être enveloppée ou modulée par le temps, le temps n'existe que pour ce dont l'existence est finie. L’éternité diffère du temps humain en ce qu'elle échappe à la succession. Elle représenterait même son contraire. Le temps s'apparente au mouvement du monde de l'existence alors que l'éternité qui englobe ce temps est figée. Le temps ne peut être senti à que par ses effets, hors ils ne peuvent se faire sentir qu'â un être limité. Le temps retrouve donc une substance dans sa différence avec l'éternité, qui est pas essence insaisissable, le temps est le mesure mortelle de l'infini. Il ne peut donc pas être pensé indépendamment de nous. Il est le propre de la nature humaine.

En outre, notre soumission au temps pose la question de la liberté humaine. Comment être libre si nous sommes soumis à un temps sur lequel nous n'avons aucun contrôle ?Notre mortalité nous rend passifs face au temps. Notre seule appréhension de la mobilité du temps est notre existence mortelle. Il semble que le temps objectif ne nous laisse que peu de liberté ou de choix. Il est ce qui nous gouverne tous avec égalité, la puissance supérieure qui régule nos vies. Tout-puissant, il s'avère difficilement concevable. Tenter de comprendre et définir le concept de temps en soi ne semble pas tâche aisée et plus on y réfléchit, plus la notion se complexifie et nous indique que l'on ne peut le penser hors de la conscience humaine si l'on cherche une quelconque influence de l'homme sur lui. De cela nous conclurons qu'il est nécessaire de sortir de cette impasse en considérant le temps par rapport à l'individu dans un premier moment puis au monde. Le temps de l'existence est le propre de ce qui est mortel, il désigne l'opposé de l'éternité, un temps abstrait, immobile. Pour saisir le temps qui engendre des effets sur les êtres, il faudra donc non pas s'interroger sur le temps comme concept en soi mais sur la sensation de l'individu ainsi que son lien avec le réel.

Afin de sortir de cette impasse philosophique, il faut passer du point de vue de l'universel à celui de l'individu pour dégager l'influence de l'homme sur son temps vécu, puisque le temps objectif ne peut être pensé en dehors de la finitude. Il s'agira ainsi d'examiner la possibilité de liberté malgré l'effet de temps qui semble la rendre inconcevable.

La problématique du temps et plus particulièrement de son manque rythme toute existence humaine. En effet, il semblerait que la maîtrise de sa vie, de ses actions soit nécessairement subordonnée à la maîtrise du temps dont l'individu dispose pour s'accomplir. Tout homme cherche à optimiser le temps imparti, alors que la mort le menace en permanence et que la vie lui commande chaque jour d'agir. Le temps et l'action sont intimement liés. Lorsqu'il s'agit de s'interroger sur l'influence de l'individu sur le temps, on peut en effet considérer que l'action est le seul moyen pour l'individu de maîtriser consciemment le temps, dans la mesure où il est maître du seul temps qui lui appartient pleinement : le présent. Ce sont ses actions qui engendre alors son futur et qui deviendrons ses souvenirs du passé. Le présent s'impose comme l'arme suprême de l'individu sur le temps qui lui échappe en permanence, il est l'expression de notre liberté face au temps qui nous contrôle. En modulant notre temps, nous devenons responsables de nos actions, afin d'exercer notre libre- arbitre, l'homme doit nécessairement atteindre la maîtrise de son temps. Il doit faire preuve de qualités comme l'organisation et la patience afin de réussir ce qu'il a entreprit. Il doit composer avec le temps et parvenir à le dompter. En outre, la mesure du temps et la création d'un cadre de vie déterminé semble représenter une forme de libération pour l'individu, qui au lieu de laisser simplement le temps le contrôler, choisit de quelle façon il va le faire. Dans le cadre de la religion, cette pratique est commune, nous pouvons notamment citer la vie monastique, rigide et régulée selon une création des hommes. De cette façon, le sujet prend conscience du temps dont il dispose et le maitrise, ou plutôt est maitrisé par un temps dont il a décidé. Il parvient à une illusion de liberté par une maitrise de son temps, qui lui permet d'optimiser la durée de ses jours, de perdre le moins de temps possible et de ne pas être esclave d'une temporalité aléatoire. Il semble ainsi que l'homme ne soit pas impuissant face au temps et possède des moyens de le maîtriser. Nous allons maintenant étudier la possibilité de l'homme de dilater le temps et si cette possibilité représente une maîtrise consciente.

En voulant maîtriser son temps et ne pas le perdre, l'homme se trouve pris au piège par ses passions qui, nous allons le voir engendrent une dilatation du temps ressenti. Lorsque nous cherchons à tout prix à profiter d'un moment, il arrive que ce dernier se mette à passer très vite et ne nous laisse pas le temps de le vivre pleinement.Le temps nous échappe, même lorsque nous essayons de le contrôler. La conscience qui tente de maîtriser le temps trouve donc un obstacle dans les affects qui chamboulent sa perception du temps.

« Le temps dont nous disposons chaque jour est élastique : les passions que nous ressentons le dilatent » déclarait Proust dans A la Recherche du temps perdu. En effet, il dégage l'idée selon laquelle le temps vécu s'apparente au reflet de la conscience de l'homme et de ses états d'âmes.

Le temps varie en fonction de la disposition mentale et physique du sujet, il est changeant et soumis aux passions de l'homme. Dans ce cas, celui du temps vécu par le sujet conscient, il apparaît comme évident qu'il dépend grandement de nous et est même

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