LE FEMINISME
Par Andrea • 6 Février 2018 • 2 225 Mots (9 Pages) • 673 Vues
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Alors que presque personne ne réagit aux propos misogynes de mai 1991, quand Edith Cresson, première femme nommée à Matignon, inaugurait son discours de politique générale et qu'un homme cria dans la salle «Est-ce qu’elle a une culotte en dessous ?», aujourd’hui, de tels propos choqueraient davantage. «L’histoire de la robe, qu’est-ce que ça a produit ? Que cela n’arrivera plus, assure Cécile Duflot. Et que voit-on lorsqu’on regarde la vidéo ? Que les députés les plus jeunes sur les bancs font la moue.» Un constat partagé par le député PS Sébastien Denaja : «Chaque incident sexiste a provoqué une réaction forte et partagée.»
c) Un combat pour se réapproprier son corps.
En 1810 sous Napoléon, l'IVG n'est pas considéré comme un infanticide. Néanmoins, l'avortement est considéré comme un crime. Le Code Napoléon condamne à la prison ou aux travaux forcés tous ceux qui provoquent l’avortement d’une femme par n’importe quel moyen. Puis, en 1820 Le code pénal met dans le même sac les avortés et les avorteuses. En effet, selon l'article 317, l'avortement est un crime passible de la Cour d'assises (réclusion d'un à cinq ans aussi bien pour la femme qui avorte que la personne qui l'a avorté.) Le praticien opérant l'avortement peut également se voir punir d'une amende et d'une interdiction d'exercer de cinq ans minimum.
En 1920, la contraception et l'avortement sont interdits. Le 31 juillet, dans le contexte de la politique nataliste à la suite de la Première Guerre mondiale, la loi réprime très fortement l'avortement défini comme un crime, et interdit la propagande pour les méthodes anticonceptionnelles, appelées « contraception ». C'est en 1923 que le délit passe dans la juridiction des magistrats de correctionnelle, et le 27 mars que le code pénal fait de l'avortement un délit, afin de mieux poursuivre les avorteurs et avortées devant les cours d'assises.
A lieu en 1939 la création de brigades policières chargés de traquer les « faiseuses d'anges ». Le code de la famille accroît la répression de l'avortement et une prime à la première naissance est créée. Madeleine Pelletier, une féministe qui défend le droit à l'avortement, est arrêtée le 29 juillet. Puis, en 1942, l'avortement est reconnu comme un crime d'état qui est puni de mort. Plus de 15 000 condamnations à des peines diverses sont prononcées jusqu’à la Libération.
Pour montrer l'exemple, une avorteuse est exécutée en 1943. Marie-Louise Giraud, née le 17 novembre 1903 à Barneville est guillotinée au matin du 30 juillet dans la cour de la prison de la Roquette à Paris. Elle est condamnée pour avoir pratiqué 27 avortements illégaux dans la région de Cherbourg. Elle fut la seule « faiseuse d'anges » à être exécutée pour ce motif. Un homme fut également guillotiné la même année pour trois avortements.
Cette longue période répressive qui causa la mort de bien des femmes, ne prendra fin qu’à partir de la loi Neuwirth autorisant la contraception en 1967 et la loi Veil autorisant l'IVG en 1975.
Pour décliner cette révolution au féminin, le féminisme a été[pic 2]
déterminant. Son objectif : libérer le corps des femmes des préjugés,
de la honte, de l'ignorance et du refoulement. Il fallait délivrer la
sexualité des femmes des représentations inspirées du désir
masculin, coincé entre la figure de la Maman et celle de la Putain.
Faire stopper la peur continuelle de « tomber » enceinte.
Dans les années 1970, on voit apparaître des acquis fondamentaux pour la femme, dont l'accès à la contraception et surtout le droit à l'avortement grâce à la loi Veil de 1975. C'est Simone Veil qui fera voter cette loi. Née le 13 juillet 1927 à Nice, elle est une femme politique.
L'avortement se définit comme l'interruption avant son terme du processus de gestation, c'est-à-dire du développement qui commence à la conception par la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde formant ainsi un oeuf, qui se poursuit par la croissance de l'embryon, puis du foetus, et qui s'achève normalement à terme par la naissance d'un nouvel individu de l'espèce.
Le terme d'avortement concerne toutes les espèces vivipares. Il peut entraîner, ou non, la mort du fœtus et son expulsion immédiate.
Simone Veil devient magistrate après des études de droit et de politique et s'illustre en portant un intérêt particulier aux femmes en prison dont personne ne se soucie, ou encore aux dossiers des algériennes du FLN (Front de Libération Nationale) torturées par les soldats français. En 1974, elle est nommée Ministre de la Santé par Valéry Giscard d'Estaing. C'est alors qu'elle agit publiquement pour les femmes en faisant voter la loi sur l'interruption volontaire de grossesse, dite IVG.
En 1979 elle devient la première femme présidente du Parlement européen, puis la première femme à accéder à un ministère d’État en 1993. Elle soutient parallèlement plusieurs associations comme le Fonds européen pour la liberté d'expression ou encore la Fondation de l'Europe des sciences et de la culture.
En 2008, après avoir reçu plusieurs prix d'honneur, elle est élue à l'Académie française et publie une biographie dans laquelle elle raconte son expérience de déportée (elle a été déportée à Auschwitz en 1944).
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« Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui chaque année mutilent les femmes dans ce pays, bafouent nos lois et humilient ou traumatisent celles qui y ont recours. »
- Simone Veil.
« Celui qui changera la loi de 1920 n'est pas encore né ! » avait déclaré en 1947 le maire de Saint-Etienne, Alexandre de Fraissinette à son jeune adjoint Lucien Neuwirth, chargé des affaires sociales. 20 ans plus tard, ce dernier devenu député fait sauter les digues de cette loi qui réprimait sévèrement l'avortement et la propagande contraceptive. Jusqu’aux années 60, les méthodes de contraception demeurent interdites en France. La femme n’a d’autre recours que l’abstinence
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