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Féminisme et antiféminisme

Par   •  18 Septembre 2018  •  2 870 Mots (12 Pages)  •  436 Vues

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Finalement, Théodore Joran et Henri Bourrassa suivent la même trajectoire que les deux auteurs précédents quant aux attributs physiques de la femme, sans toutefois autant s’attaquer au sujet que l’a fait Proudhon : la femme, selon eux, doit être vaniteuse, charmantes et agréable à regarder. Pour sa part, Joran rejette le ‘masculinisme’ de la femme qui « est une sorte de suicide », notamment en termes d’apparence[16], et craint « une génération de femme garçonnière, cheveux court, mollet au vent, enfermé dans leurs culottes »[17]. Celui-ci admet ainsi que les femmes ne possèdent pas les attributs physiques pour faire correctement des métiers d’hommes[18]. Cependant, il rejette l’idée que la femme est par nature destinée physiquement à l’homme, mais aussi qu’elle soit diminuée physiquement à l’homme : Joran affirme que ces idées sont largement dépassées pour son temps, mais que toutefois, la servitude et la dépendance de la femme à l’homme est un phénomène naturel. Finalement, celui-ci s’attaque à l’égalité des genres, et démontre que la femme n’est en réalité pas l’égale de l’homme, de par la nature de son sexe.

Bourassa pour sa part, suivra la pensée de Proudhon, quant au devoir naturel « d’épouse-mère » de la femme : selon lui, la femme a pour objectif principal la procréation et le maintien de la famille. Celle-ci ne peut donc pas participer à autre chose que ses taches personnelles.

Elle délaisse alors des charges sociales, civiques, etc., qui seront prises en charge par l’homme et s’orientera vers ses privilèges de « mère ». Par cela, si Bourassa admet qu’il y a une inégalité de sexes basée sur la maternité de la femme, celui-ci confirme qu’elle se traduit dans la sphère sociale, car cette inégalité obligerait à renoncer à son rôle public. Bourassa nous dit que cette réalité est ‘normale’ et propre à la femme : celles qui se rangent dans ces critères sont des vraies femmes.

Par ailleurs, pour ce qui est du thème du féminisme, Rousseau dans son ouvrage Émile ou de l'éducation, expose une aversion du féminisme et du changement de la position de la femme dans la société, en présentant un portrait diminuant les femmes ainsi que leurs fonctions sociopolitiques. Ainsi il affirme que si elle émet un besoin égalitaire entre les genres et qu’elle « se plaint là-dessus de l’injuste inégalité qu’y met l’homme, elle a tort »[19] : la femme doit prendre soin de son apparence, de posture et ne doit pas s’axer sur le féminisme qui est vain à l’oreille de la société et è celle des hommes.

Proudhon suit la pensée de Rousseau en affirmant que le féminisme, la recherche de l’égalité et de droit entre les hommes et les femmes sont des notions insignifiantes et utopiques, basées sur le libertinage et la folie: cette poursuite du féminisme est juste une « source intarissable de divisions, de luttes intestines, de trahisons et de honte »[20]. Proudhon voit le féminisme comme un mouvement désuet, non seulement parce que la femme est inférieure intellectuellement, mais aussi parce que celle-ci n’a pas accès à une éducation qui lui a proprement développé ses capacités de raisonnement. Par cela, pour Proudhon « la femme savante parle sans raison ni conscience » [21] et n’est donc pas l’égale de l’homme, autant dans le domaine de la justice, qu’elle ne l’est dans la production, la découverte, etc. Ainsi, comme « sa conscience est plus débile, de toute la différence qui sépare son esprit du nôtre […] la femme peut être qualifiée un être immoral », si elle s’obstine à se plaindre sur sa position sociale et si elle se tourne vers le féminisme. Le dernier argument que Proudhon admet, est qu’il est du devoir de la femme, de se tenir loin de la politique, du droit, mais aussi de la sphère publique; car ces actes mettraient non seulement en péril son mariage et l’image de sa famille, mais créeraient aussi une « confusion de sexes » qui serait néfaste à la famille et à la société. Finalement, Proudhon termine son argumentation, en exposant la femme comme une charge à l’homme, qui ne pourrait finalement amoindrir sa charge qu’en restant sans la soumission et « à des fonctions purement domestiques » au sein du mariage : celles-ci doivent donc se porter loin activités viriles, et qui sont impossible à son genre.

Par ailleurs, contrairement à Rousseau et Proudhon, Theodore Joran percevait le féminisme non pas comme une chose vaine, mais bien comme un mouvement qui « est un pur produit de la Révolution » et qui est donc néfaste à la société française[22] : celui-ci refuse dès lors, les requêtes féminines à posséder des droits semblables à ceux des hommes, et donc le principe de l’égalité universelle. En outre, Joran critique les féministes « qui travaillent activement à un renversement du rôle respectif des sexes» et qui tendent à « dépasser l’homme, le supplanter, l’écraser à leurs tours » : celui-ci les décrit d’ailleurs comme des êtres qui présentent des « traits hommasses » et laids, car celles-ci se masculinisent[23]. Joran démontre que le féminisme crée des désagréments sociaux, et change de manière négative les mœurs: selon lui, le féminisme qui « est aussi factice qu’il est impétueux » tend à convaincre les femmes qu’elles puissent faire des métiers d’homme[24]s. Cette orientation à ainsi des conséquences néfastes, et traduisent non seulement l’incapacité à celles-ci de professer correctement, mais accroît le célibat, l’union libre et autres actes qui sont contre les vertus de famille, qui sont chères à la France. Le féminisme pour Joran crée alors des conflits sociaux, et divise: il est malsain, car « il vient se briser contre le bon sens de la nation française »[25]. Finalement, Joran nous dit d’une par que le féminisme s’appuis sur la lâcheté de l’homme pour se développer, mais que ses revendications ne devraient pas être portées face aux hommes, car ils ne s’y opposeraient pas, mais bien contre la Nature. Seulement, les femmes ne peuvent pas échapper à la nature de leurs corps et de leurs esprits, qui ne leurs permettent pas avoir accès à ces droits et égalités : la nature a fait de la femme un Être inégal à l’homme, et on ne peut le changer ce fait.

Finalement, Bourassa, comme les trois auteurs précédents, admet que le rôle public de la femme est « incompatible avec les fonctions d’épouses de mère » dont elles sont naturellement prédisposées : pour l’auteur montréalais, la femme ne peut imiter l’homme dans sa participation à la vie publique. Dès lors, celle-ci ne mérite pas le droit « d’exercer un rôle politique identique

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