Dissertation: peut-il y avoir un amour de la vérité?
Par Ninoka • 13 Juin 2018 • 1 324 Mots (6 Pages) • 822 Vues
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En effet la vérité est un travail intellectuel constant de remise en question mais toutefois n’est-elle pas un horizon inatteignable voire une illusion décevante? N’est-elle pas alors le lieu de désirs plus obscures et indigne d’être estimée et d’être aimée ?
L’amour de la vérité est une chimère, en effet la vérité est inatteignable. La vérité est basé sur la démonstration mais il faudrait prouver également ces démonstrations la vérité est donc suspendue. L’évidence des principes de la démonstration est discutable. L’amour de la vérité peut entraîner des défauts que présentent les découvreurs, c'est à dire l’orgueil, de la vanité, fier d'être le premier à avoir découvert, être le précurseur. Ainsi nous sommes ici loin des idéaux de la science et de la recherche. Par conséquent, l’amour de la vérité paraît faible, et nous nous rendons compte que la vérité a peu de chance qu'elle soit recherché pour des fins pérennes. C'est à dire qu'on aimerait non pas la vérité, mais ce qui nous procure de la joie, du bonheur. De plus nous croyons souvent ce que nous désirons pour vrai, de ce fait notre sois disant but de la recherche de la vérité est complètement faussé. La phrase « L’homme n’est favorable à la vérité que lorsqu’elle lui est profitable sinon il lui est indifférent ou même hostile » de Nietzsche dans Etudes théorétiques, traduit cette pensée. Bien qu'il y ai des exceptions comme les philosophes par exemple, les hommes, semble-t-il, recherchent moins la vérité que le désirable. Mais un amour sincère pour la vérité exigerait de tout sacrifier pour cette valeur: comme l'ont fait Socrate où Aristote par exemple qui leur ont valu la peine de mort.
Même si les sciences expérimentales n’apportent que des modèles de compréhension de la réalité, ceux-ci sont efficaces pour atteindre le bonheur au moins matériel de l’homme. Faut-il alors aimer la vérité en dépit des méfaits qu'elle peut instaurer ?
La recherche pure de la vérité est donc accompagnée d'une certaine forme d'amour supérieur de la vérité c'est à dire celui qui veut vraiment la connaître y est plus attaché et fait preuve d'un détachement et d’abnégation. Si la vérité laissait indifférent, alors personne ne la rechercherait ou s’efforcerait de la connaître. Elle ne laisse pas indifférent les humains faisant preuve de cette amour supérieur. Nous remarquons que les grands génies de l’humanité ont fréquemment été de fortes personnalités par exemple. L’amour de la vérité trouve vraisemblablement sa source dans ce que rejette la vérité c'est à dire haine de l’hypocrisie et du mensonge, comme de l’ignorance ou de l’aveuglement des hommes, volonté de lutter contre tous les préjugés ou croyances infondées. Il conviendrait alors de suivre le modèle des grands savants et philosophes, amoureux de la vérité au point de se sacrifier pour elle, c'est ce génie même qui permet d'exclure les faiblesses ou le scepticisme. Cet amour acharné ne doit jamais être aveugle sous peine de dérives alors que la vérité est l’objet d’une recherche incessante. Cet amour doit donc être raisonné et raisonnable (philia) et pas impulsif ni passionnel (eros). Et c’est à cette condition qu’il peut faire l’objet d’un devoir moral. Ainsi nous comprenons la passion de ces grands génies : Hobbes, Descartes, Pascal, pour les mathématiques, qui sont pour Descartes la « science de l’ordre et de la mesure », c’est-à-dire le seul moyen d’ordonner ses propres pensées pour la recherche d’une vérité pure.
La vérité n’exclut pas ainsi la passion. En effet il est nécessaire d'aimer la vérité par-dessus tout et faire preuve de persévérance et ténacité pour la rechercher. Cependant la plupart des humains n'ont pas la volonté suffisante pour atteindre la vérité et s'égarent dans des aspects superficielles comme le mal que la vérité peut engendrer. Ce ne sont que les génies que l'histoire connaît, dotés d'un fort caractère qui arrivent à entrevoir la vérité car elle n'est pas vraiment atteignable du fait que la démonstration n'est pas prouvée.
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