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Lien entre autisme, synesthésie et créativité

Par   •  19 Septembre 2018  •  3 257 Mots (14 Pages)  •  538 Vues

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de la créativité. Cependant lors de cette étude il n’y avait pas de mesure objective de la synesthésie des individus. C’est pourquoi les chercheurs plus contemporains utilisent maintenant une grande variété de tests étant vus comme plus objectifs, qui font la différence entre les synesthètes et d’autres individus, tout comme les mesures « Stroop-like interference in colour naming » (d’Interférence de type Stroop dans la désignation des couleurs ) (Mattingley, J.B., Rich, A.N., et Bradshaw, J.L., 2001 ; Mills, C.B., Boteler, E.H., et Oliver, G.K., 1999), ou les mesures psychophysiques (Hubbard, Manohar, et Ramachandran, 2006; Palmeri, Blake, Marois, Flanery, et Whetsell, 2002). ainsi, une étude récente qui elle, utilise une mesure objective de la synesthésie, parle d’une prévalence de 4,4 %, bien qu’ils estiment à 25 % le nombre de participants aillant initialement présenté des expériences assez similaires à la synesthésie, où ce qu’on peut appeler des associations multimodales (Simner, J., Mulvenna, C., Sagiv, N., Tsakanikos, E., Witherby, S. A., Fraser, C., et al., 2006).

Dailey, Martindale, et Borkum (1997) ont quand à eux préféré une approche un petit peu différence que celle adoptée par Domino en 1989. Tous les participants de leur étude ont été regroupés en fonction de leur niveau de créativité, puis évalué sur leurs traits de synesthésie (plutôt que d’être regroupé par rapport à leur synesthésie, puis évalué sur leur créativité). La mesure qui a été utilisée pour juger la créativité était la Remote Associates Test (Mednick, 1967), dans lequel on donne aux participants un triplet de mots, leur demandant ainsi un quatrième mot de liaison. Par la suite, les participants de score élevé et bas ont reçus une série de tonalités, de sons, de voyelles, et de mots d’émotions, et chacun d’eux devaient décider de l’efficacité d’une couleur donnée avec ce stimulus. Ainsi, le groupe de haute créativité a montré un degré élevé de consensus par rapport à la couleur qui devrait aller avec tel stimulus.

Cependant, peu de ces études ont pris en compte tous les facteurs de créativité pour faire le lien en synesthésie et créativité, que ce soit les différences de créativité, de cognition, d’imagerie mentale, et de personnalité, tous ces facteurs n’ont pas été examinés simultanément dans un échantillon de synesthètes systématiquement recrutés. Pour comprendre et expliquer la relation entre synesthésie et créativité trois composantes de la recherche sont nécessaires : tel qu’une procédure systématique de recrutement, une grande batterie de tests et une grande cohorte.

La synesthésie n’est pas le seul lien que l’on puisse faire avec la créativité. Le trouble du spectre de l’autisme se voit bien souvent associé à la créativité, tout comme il l’est avec la synesthésie.

Autisme et créativité

L’autisme se caractérise par une triade de déficiences dans les domaines du comportement social, de la communication et de l’imagination (Wing 1981). Ainsi le déficit de l’imagination d’une personne avec autisme va se manifester sous la forme de comportements, d’intérêts ou d’activités restreints et répétitifs. Mais si une déficience de l’imagination des individus avec autisme semble être une caractéristique essentielle de l’autisme, comment se fait-il qu’il existe tant de cas de personnes avec autisme présentant des talents créatifs ?

Pour comprendre ce paradoxe, il faut se dire que l’autisme ne peut pas être expliqué uniquement par un modèle déficitaire, mais exige que nous expliquions tous ses îlots de capacités qui sont parfois préservés ou grandement supérieurs (Happe 1999).

C’est pourquoi le concept d’idées divergentes a été exploré chez les personnes avec autisme. Turner, Craig et Baron-Cohen (1999) ont constaté que leurs participants avec autisme on montrés une fluidité manifestement plus faible sur les tâches de créativité, dans le sens où leur quantité de réponses était inférieure. Alors si ce n’est dans la fluidité de la pensée divergente qu’on trouve le lien positif entre autisme et créativité, où peut on le trouver ? Il existe des études qui démontrent que les individus avec autisme ont de grandes capacités dans la génération de réponses dites originales. Kasirer et Mashal (2014) ont trouvé que les participants avec troubles du spectre de l’autisme étaient supérieurs que le groupe contrôle, dans la génération de métaphores nouvelles. Tout comme Liu, M.-J., Shih, W.-L., et Ma, L.-Y. (2011), qui constatent eux aussi que les participants avec le syndrome d’Asperger sont supérieurs dans la complexité et la singularité de leurs réponses sur les tests de créativité. Nous pouvons donc imaginer que, bien qu’il y ait une déficience de la production de réponses, ce qui est obtenu peut être qualitativement supérieur.

C’est pourquoi Catherine Best, Shruti Arora, Fiona Porter et Martin Doherty (2015) ont basés leur étude sur le lien entre la fluidité ainsi que l’originalité de la réponse à une tâche de pensée divergente, et le niveau des traits autistiques d’une population. Leur conclusion est la suivante : lorsque la maîtrise de la langue est en partie contrôlée, les personnes possédant des niveaux élevés de traits autistiques sont plus aptes à produire des réponses inhabituelles.

Tout comme la synesthésie, ce lien entre autisme et synesthésie peut s’étendre à toute la population. En effet, un certain nombres d’études se sont penchés sur les traits autistiques chez un population dite « typique » au lieu de se focaliser sur des échantillons cliniquement définis. Constantino (2011) pense que les carences que l’on retrouve dans l’autisme peuvent être retrouvées dans la population globale. Dans le sens où les différences entre les personnes diagnostiqués ayant un trouble du spectre de l’autisme et les personnes avec des traits autistiques vont être quantitatives et non pas qualitatives. Il a été dit (Happe et Vital 2009) que pour qu’un trouble génétique aussi complexe que l’autisme reste dans la population, il doit y avoir des avantages conférés aux individus qui héritent de certains des traits de ce trouble. Nous pouvons donc supposer que cet accrue artistique dû aux traits autistiques fait partie de ces avantages, ainsi ce lien entre autisme et créativité ne se réduirait pas à un échantillon définit, mais à toute la population.

Mais si nous retrouvons tant de synesthètes ou d’individus avec autisme chez les gens créatifs, nous pouvons nous questionner sur le lien entre autisme et synesthésie,

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