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Les États-Unis et le monde depuis les "14 points" du président Wilson

Par   •  31 Août 2018  •  5 275 Mots (22 Pages)  •  468 Vues

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- Après 1945, comme en 1919, les tentations isolationnistes resurgissent aux États-Unis. Toutefois, la situation n’est pas la même. D’abord, les États-Unis, plus qu’en 1919, ont donné l’impulsion du nouvel ordre mondial. Ils ont adhéré à l’ONU, dont le siège est à New-York.

- Un certain nombre d’engagements pris avant la paix obligent les États-Unis à rester actifs et à ne pas se replier après 1945, en particulier dans la reconstruction de l’Europe. Or, ce rôle, ils le partagent avec l’URSS, considérée comme l’autre grand vainqueur de la guerre.

- La diplomatie mondiale repose alors sur les accords que doivent trouver les deux nouveaux Grands, remplaçant des puissances européennes alors dans l’incapacité de jouer le rôle qu’elles s’étaient arrogé jusque-là.

- Les nombreuses divergences sur la façon d’organiser les relations internationales et sur leur modèle respectif conduisent à la rupture et à l’éclatement de la Guerre froide, affrontement permanent mais jamais direct. L’engagement américain se fonde sur ses obligations d’après-guerre : reconstruire la démocratie en Europe. C’est au nom de la démocratie que les États-Unis s’opposent à l’expansion du communisme soviétique et prennent le flambeau de la défense du monde libre. Le sentiment de « Manifest Destiny » s’en trouve encore plus accru, les États-Unis se considérant désormais comme le modèle de la démocratie achevée à porter au monde. Ils acceptent ainsi de prolonger en temps de paix leur rôle mondial et mettent leur puissance au service de cet idéal.

Les instruments de la puissance

- L’armée reste un instrument privilégié de la politique de puissance, fût-elle menée au nom d’objectifs idéologiques. En 1960, les dépenses militaires américaines représentent un tiers du budget fédéral, environ 10% du PIB. L’armée intervient régulièrement, y compris en combattant, dans les crises de la Guerre froide, bien plus que l’Armée Rouge : pont aérien lors du blocus de Berlin, guerre de Corée (1950-1953, intervention sous couvert de l’ONU), guerre du Vietnam (1961-1973)…

- D’autres interventions plus indirectes visent à aider les régimes hostiles au communisme, quelle que soit la nature de ceux-ci, y compris quand il s’agissait de dictatures : soutien aux derniers régimes fascistes d’Europe (l’Espagne de Franco notamment) ; mise en place de dictatures militaire en Amérique latine, restée sphère d’influence privilégiée, en particulier dans les années 1970 face à la menace d’une répétition de la révolution cubaine : au Brésil, en Argentine, en Uruguay, au Chili…

- L’organisation de la défense est profondément remaniée et centralisée dans les mains du président et du Conseil national de Sécurité (NSA). La CIA est créée pour mener les opérations de contre-espionnage. Le pouvoir fédéral, et notamment exécutif, sont ainsi renforcé.

- En outre, les besoins militaires sont un puissant incitatif au développement technologique : il s’agit de maintenir le rang, voire dépasser les capacités soviétiques, dans une véritable course à l’armement le plus sophistiqué. Or, nombre d’innovations initialement à usage militaire sont réexploitées à des fins plus commerciales. Le réseau Internet, ouvert au public en 1992, a pris naissance en 1969 dans la volonté de relier les bases américaines à travers le monde. Des alliages utilisés pour la conquête spatiale ont été réemployés par l’industrie. Le nombre de prix Nobel attribués à des chercheurs ou membres de laboratoires américains n’a cessé d’augmenter depuis 1945.

- L’économie accompagne donc la politique de puissance. C’est bien par des moyens économiques que l’endiguement du communisme, annoncé par la doctrine Truman (mars 1947), commence avec la mise au point du plan Marshall, plan d’aide (prêts et dons) à l’Europe (dès juin 1947). La conséquence est effectivement d’ancrer le modèle du capitalisme libéral, menacé par la tentation communiste, en Europe de l’Ouest.

- Le plan Marshall sert de base à la mise en place d’alliances d’abord européennes, puis généralisées par une véritable « pactomanie » qui permet aux États-Unis de disposer d’un réseau d’organisations alliées dans divers domaines – diplomatiques, économiques, militaires – et couvrant l’ensemble de la planète : OECE (1948), OTAN (1949), Traité de Rio (1947), ANZUS (1951), OTASE (1954), Pacte de Bagdad (1955). C’est dans le cadre de ces alliances qu’ils parviennent à installer des bases militaires et à faire circuler leur flotte sur toutes les mers et océans.

- Enfin, prenant le relais des Britanniques, les États-Unis s’immiscent dans les affaires du Moyen-Orient et tente, là aussi, d’y construire un système d’alliances. Il s’agit d’y permettre une stabilité politique propice à approvisionner l’économie américaine en hydrocarbures indispensables à son développement.

- Dans cette zone géographique, le jeu des alliances ne cesse cependant d’évoluer : l’allié iranien fait ainsi défection après une révolution en 1979 ; l’allié irakien qui le remplace échappe au contrôle américain en 1990, ce qui déclenche une première intervention dans la guerre du Golfe ; seul l’allié saoudien semble stable depuis 1945. Dans les années 1980, les Américains s’allient au mouvement islamiste pour contrer l’influence soviétique, en particulier dans le conflit en Afghanistan.

- La Guerre froide se traduit donc par une accélération du développement économique et technologique, dans le cadre d’une compétition permanente avec l’URSS pour démontrer la supériorité du modèle de chacun. Le symbole en est la conquête spatiale, d’abord dominée par les Soviétiques avant d’être rattrapée par l’élan donné par le président Kennedy ? qui propulse les Américains sur la Lune le 21 juillet 1969.

- Plus généralement, la puissance des États-Unis se traduit dans le poids que retrouve la bourse de New York, première place financière mondiale et dans la multiplication de firmes transnationales capables de diffuser leurs produits à travers le monde, et avec eux, le mode de vie du modèle américain, l’American Way of Life. La propagande communiste accuse les États-Unis de « coca-colonisation » de l’Europe. Hollywood produit à plein régime des films qui vantent la réussite du modèle américain ; après le jazz, c’est le pop-rock qui formate la création musicale populaire (et commerciale).

- L’immigration est continue à partir de 1945, signe encore une fois de l’attractivité d’un pays à la fois première puissance économique mondiale et à présent

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