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Croissance et globalisation financière

Par   •  18 Mai 2018  •  2 129 Mots (9 Pages)  •  491 Vues

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d’un Etat ( essentiellement dans la zone euro : Grèce, Espagne, etc ) les ont en fait renforcés. Là encore, un cercle vicieux s’est mis en place : par l’augmentation du taux d’intérêt les charges de l’Etat ont augmenté c’est à dire que le déficit public s’est agrandi. Les Etats se sont retrouvés obligés de comprimer leur dépenses ce qui a pesé sur le pouvoir d’achat des consommateurs et donc sur la croissance.

Nous avons pu voir que le développement des marchés financiers n’est plus en étroite relation avec l’évolution de l’économie réelle. D’une part, La hausse des cours boursiers ne s’explique pas par les perspectives de profit des entreprises mais par leurs faibles investissements qui leur permettent de dégager des ressources financières qu’elles placent. D’autre part, la chute des investissements a ainsi pour effet de ralentir la croissance. Il peut alors y avoir la formation d’une bulle financière, phénomène de hausse des résultant de l’agrégation des comportements de mimétisme ou moutonniers (Keynes) des agents sur le marché financier. En effet, toujours dans une recherche de profits à court terme, les agents prennent de plus en plus de risques. Or, la déréglementation des marchés financiers opérée durant les années 70 empêche une intervention…

II) Une prise de conscience des Etats des effets déstabilisateurs d’une finance dérégulée

Dans le cadre de la globalisation, les bulles ainsi formées peuvent s’avérer très dangereuses pour l’économie mondiale si elles éclatent. Depuis le milieu du XIXème siècle nous avons d’ailleurs connu de nombreuses crises et la question se pose de savoir si nous n’en vivons pas une nouvelle à l’heure actuelle. De ce fait, Les Etats tentent difficilement de re-réglementer la finance globalisée pour reprendre la main et leur pouvoir économique sur les agents économiques privés mais aussi les firmes multinationales.

A) Un nouveau système financier international propice aux crises mondiales

On ne peut que reconnaître l’existence d’une corrélation entre l’approfondissement de la globalisation financière et la récurrence des crises financières (crises de change, crises bancaires, krachs boursiers,…). Les risques financiers dans un pays donnent naissance à de véritables crises systémiques par le jeu des phénomènes de contagion. La globalisation financière est à l’origine de réelles interdépendances tant nationales qu’internationales. Les différents acteurs financiers internationaux sont totalement imbriqués les uns aux autres. Une crise dans un secteur à des conséquences sur l’activité réelle et assez souvent sur l’économie internationale et fait apparaitre un risque qui touche tout le système économique. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé durant la crise des subprimes. La globalisation financière est à la fois un facteur et un amplificateur de la crise et ce dans n’importe quelle région. Avant la crise de 2008 démarré aux Etats Unis, de nombreuses crises se sont déclenchées dans des pays en développement notamment dans les années 90 au Mexique, puis en Asie ( Thaïlande ), en Russie en 98, au Brésil en 99, en Argentine en 2001, etc.

Les pays perdent ainsi en autonomie pour ce qui est de leur politique économique. Certaines mesures sont rendues obligatoires pour empêcher les capitaux de fuir ou les attirer. Si certaines sont bénéfiques à la sphère réelle comme la formation des salariés, la construction d’infrastructures etc; certaines sont plus controversées comme par exemple la flexibilité du travail ou la compression des coûts salariaux.

B) Une nécessaire régulation tardive difficile à mettre en place

En période de croissance, se lassant de profits modérés, les investisseurs, commencent à prendre des risques plus importants, mettant en péril la stabilité du système. L’intervention d’acteurs est alors nécéssaire pour limiter la spéculation et prolonger la croissance. C’est une des théories mise en avant par Hyman Minsky dans son oeuvre Stabilizing an Unstable Economy publiée en 1986. Cependant ce n’est réellement qu’à l’occasion de la crise des subprimes que les différents états ont réellement pris conscience des problèmes posés par le manque de règlementation au niveau du système monétaire et financier international.

On assiste de facto depuis quelques années à une réformation des structures et des mécanismes. Pour prévenir des risques, en plus d’études publiées fréquemment, les banques centrales ont la possibilité d’intervenir de manière rapide et massive. De manière conventionnelle, elles peuvent jouer sur le taux directeur principal, de dépôt ou de prêt marginal pour inciter ou non les banques de second rang à octroyer des crédits. Elles ont ainsi la possibilité d’injecter des liquidités dans l’économie. Néanmoins, face à une consommation et des investissements en baisse en Europe, ces mesures ne sont pas suffisantes et d’autres mesures moins conventionnelles comme le « quantitative easing » ont vu le jour.

Il y aussi une surveillance continue des marchés financiers qui se met en place depuis le début des années 2000 avec la création au niveau international de forums et conseils de stabilité financière comme le G20 et plus précisément au niveau européen d’un conseil du risque systémique. En ce qui concerne les banques, qui ont tendance à avoir des comportements de plus en plus risqués se sachant « too big to fail », certains règlements ont été mis en place. Ces règles sont définies dans ce qu’on appelle le comité de Bâle sur le contrôle bancaire ( sous l’égide de la Banque des Règlements Internationaux ).

Cependant, le rôle des institutions financières reste controversé. Le Fonds Monétaire International se voit contesté quand à ses prêts accordés aux pays en difficulté. En effet, il renforce le phénomène d’aléa moral introduit au XVIIème siècle par Adam Smith. C’est à dire que se sachant en dernier ressort aidé par le FMI, les pays en difficulté ne vont pas toujours cherché à s’en sortir seul. Ce type d’asymétrie d’informations a été particulièrement mis en lumière ces dernières années, notamment pour expliquer les origines de la crise des subprimes où, non concernés par le risque systémique qu’ils créaient, des opérateurs financiers ont permis à des ménages à faible capacité de remboursement de s’endetter massivement.

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