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Crise et progrès technique

Par   •  19 Mars 2018  •  3 521 Mots (15 Pages)  •  686 Vues

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technique change la nature des emplois: le processus de déversement des emplois entraîne une tertiarisation progressive des emplois.

- Enfin, le progrès technique peut être source d’exclusion: ceux ayant perdu leur emploi du fait de l’introduction d’un progrès technique dans leur secteur productif n’ont en effet pas nécessairement les qualifications requises pour postuler aux nouveaux emplois créés. On parle alors de chômage structurel. Ce chômage est le plus souvent de longue durée, et peut même devenir irréversible –et donc être source d’exclusion du marché du travail- sans la mise en place d’un processus de formation continue.

A court terme, il est évident que le progrès technique détruit l’emploi. Certaines invention comme le fordisme, le taylorisme ont supprimé plusieurs millions d’emploi en quelques années. Le progrès technique a un effet négatif sur l’emploi car il élève la productivité du travail, ce qui réduit les besoins en main-d’oeuvre (toutes choses égales par ailleurs, c’est-à-dire à durée du travail et à production inchangées).

A long terme, le progrès technique crée du chômage structurel, éloignant durablement de l’emploi ceux qui n’ont pas les qualification requises et qui n’ont pu s’adapter.

b) Progrès technique et tertiarisation

1.3.1. L’influence du tertiaire.

La tertiarisation est le développement du secteur tertiaire dans une économie. Elle est souvent présentée comme l’un des facteurs à l’origine du ralentissement de la productivité.

Aujourd’hui, le secteur tertiaire emploie 89% de la population active française.

L’augmentation de la part du secteur tertiaire a donné naissance au terme “tertiarisation” de la population active. On assiste à une secondarisassions du secteur tertiaire (emploi croissant de machines dans le secteur tertiaire) ainsi qu’à une tertiarisation du secteur secondaire (importance de l’activité de service -marketing, communication, transport, etc.- dans le secteur secondaire, c’est-à-dire dans les entreprises industrielles).Le secteur tertiaire correspond à toutes les activités qui ne font pas partie du secteur primaire ni du secteur secondaire. Il regroupe l’ensemble des activités qui constitue les services.

La population se répartie en trois secteurs : le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Le secteur primaire est en déclin du a la diminution des effectifs dans l’agriculture, le secteur secondaire est en hausse avec l’arrivé de la population dans l’industrie, mais diminue ensuite au profit du secteur tertiaire, où les effectifs diminuent dans le secondaire et augmente dans les services. Ce phénomène est dû à l’évolution de l’offre et de la demande de produit. L’offre et la demande sont respectivement la quantité de biens ou de services que les agents économiques sur un marché sont disposés à vendre ou à acheter en fonction du prix.

Le progrès technique est tout d’abord apparu dans le secteur primaire, ce qui a détruit des emplois dans ce secteur, et en a créé dans le secteur secondaire. Puis, le progrès technique s’est développé dans le secondaire, ce qui a entrainé selon le même processus un accroissement des emplois dans le tertiaire.

Cette tertiarisation a pour conséquence la féminisation de l’emploi c’est-à-dire l’augmentation de la proportion de femmes dans la population active. Longtemps, la femme était destinée à rester au foyer mais l’activité féminine n’est pas quelque chose de nouveau puisqu’au début du 20ème siècle les femmes représentaient 36% de la population.

On voit donc une forte baisse du secteur primaire, et une forte augmentation du secteur tertiaire. Quant au secteur secondaire, lui reste à peu près stable, entre les année 1890 et 2008.

2. Le théorie du déversement de l’emploi

La théorie du déversement est une théorie économique qui montre que les progrès techniques qui améliorent la productivité engendrent un transfert (déversement) des emplois d’un secteur d’activité vers un autre. Cette théorie est formulée par l’économiste et démographe français Alfred SAUVY. La mise en œuvre du progrès technique désigne l’amélioration de l’efficacité productive des facteurs de production (capital ou travail).

La "nouvelle" demande s’oriente vers la consommation de biens produits par les autres secteurs (secondaire ou tertiaire). D’où la création dans ces secteurs, de nouveaux emplois. Ce mécanisme explique le mouvement dit de "déversement" puisqu’il y a transfert des emplois :

depuis les secteurs où ceux-ci sont détruits (résultat de la pression de la productivité)

vers les secteurs qui en créent (résultat de la pression de la demande)

Selon cette théorie, le progrès technique, lorsqu’il est introduit dans un secteur d’activité ou une branche, détruit des emplois dans ce secteur, on parle de substitution capital/travail : les  machines  remplacent les hommes. C’est l’effet direct, qui est négatif.

Ce mécanisme est à l’œuvre depuis le début de la Révolution industrielle. Dans le cas français :

depuis deux siècles, l’emploi du secteur primaire s’est renversé dans le secondaire, faisant passer de 65 % à 3 % la part de la population active travaillant dans ce secteur.

depuis une trentaine d’années environ l’emploi du secteur secondaire se déverse dans celui du tertiaire.

Le déversement d’un secteur à l’autre n’est pas instantané, ni systématique : Jean FOURASTIE nuançait cette théorie en soulignant par exemple qu’un ouvrier peinera à se reconvertir dans l’informatique. Les destructions/créations d’emplois ont aussi lieu à l’intérieur d’un même secteur.  L’essentiel des emplois des pays développés appartient aujourd’hui au tertiaire.

Les gains de productivité dans le tertiaire sont généralement faibles ou nuls, et en tout cas négligeables au regard de ceux de l’industrie et même de l’agriculture. Il y a une différence de productivité entre les trois secteurs.

La création d’emplois dans chacun des secteurs dépend des évolutions associée à la demande et des gains de productivité. Selon la relation établie par Jean FOURASTIE (Le grand espoir du XX° siècle, 1949)

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