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Nicolas Duvoux

Par   •  29 Avril 2018  •  2 420 Mots (10 Pages)  •  377 Vues

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Il est vrai que la prise en charge des populations bénéficiant des aides sociales est une question délicate qui soulève un grand nombres d'interrogations. En effet, il est primordial de ne pas rester sur ces « préjugés », mais d'avoir une vision plus large et de connaître les causes qui sont à l'origine de la stigmatisation des pauvres. C'est en effet ce qu'illustre Nicolas Duvoux dans son ouvrage. Il aborde le fait qu'il y ait de multiples facteurs qui peuvent expliquer ce déséquilibre et cette méfiance autour de la question de la prise en charge de cette population.

Argumentation:

Parler de la pauvreté, c'est s'exposer à de grandes difficultés car l'expression et utilisée dans des sens très divers. Une chose est certaine, le terme de « pauvres » a toujours désigné les plus démunis, ceux qui occupent la caste la plus basse de la société.

On pourrait alors s'interroger sur la place qu'occupe les pauvres aujourd'hui dans le paysage français. Pour cela, il est important de rappeler dans un premier temps la prise en charge historique des « assistés » en France. Puis du nouveau visage de la pauvreté, des différents bouleversements socio-économiques qu'a connu la France jusqu'à aujourd'hui. Et enfin, les solutions que l’État pourrait prendre afin d’améliorer la prise en charge de ces populations et ainsi d'éviter une trop forte stigmatisation.

Il est important de déterminer la prise en charge des personnes bénéficiant des aides sociales au cours de l'histoire. Il est vrai que notre passé historique influe sur les mesures qui ont été mises en place au cours des siècles. Au cœur de la pauvreté se loge la question des inégalités. Pendant très longtemps, le sort des pauvres était laissé à la responsabilité de la charité chrétienne. Celle-ci ne cherchait pas à viser l’égalité entre les pauvres et les riches, mais plutôt à maintenir une certaine cohésion sociale, afin d'éviter que les pauvres ne s'en prennent aux plus riches.

Il faut attendre la Révolution française qui va modifier cet ordre de fait, puisqu'elle tend à instaurer une société égalitaire. Elle supprime la charité pour inventer l'assistance. C'est à dire, le passage d'une solidarité privée à une solidarité publique. Même si cette période a permis de donner les prémisses d'une nouvelle société, il a fallu attendre la France d’après guerre pour connaître de réels bouleversements socio-économiques. Par exemple avec la création du minimum vieillesse en 1956, ou encore du RMI en 1988, qui deviendra la RSA en 2009.

Cependant, les aides proposées posent une nouvelle problématique celle de la stigmatisation des pauvres et du fonctionnement des aides.

Le paysage économique français a changé. Aujourd'hui, nous nous trouvons confrontés a de nouvelles donnes économiques : chômage de masse, précarisation des contrats, difficulté des jeunes à obtenir un premier emploi, mais aussi la recrudescence des familles monoparentales qui accentue d'avantage ce problème. Par exemple, de nombreuses mamans sont obligées de cesser leur activité professionnelle pour un soucis d’organisation.

Aujourd'hui, le visage des personnes bénéficiant des aides sociales a changé. Ce ne sont plus seulement des personnes exclues de la société ou fortement éloignées du monde du travail, mais beaucoup d'entre eux sont des chômeurs arrivant en fin de droits, des familles monoparentales, des jeunes qui ont des difficultés à s’insérer dans la vie professionnelle.

Suite à ces changements sociétaux, si le RMI a été salué comme une grande avancée sociale et voté à la quasi-unanimité à l’Assemblée Nationale, le RSA apparaît comme nettement moins consensuel. De nombreuses figures politiques se sont élevées contre cette nouvelle taxe sociale, et on peut s'interroger sur le bien fondé des effets d'une éventuelle reprise de travail et sur l'image que ces travailleurs « assistés » entraîne. En effet, si le RMI avait d'avantage l'idée que l'insertion devait être considérée comme multidimensionnelle, le RSA réduit ses allocataires à la seule dimension professionnelle. De ce fait, un sentiment d’inégalité grandit entre les bénéficiaire du RSA eux mêmes. Cela amène par exemple à une distinction entre les « bon pauvres » qui travaillent, et les « mauvais pauvres » qui selon certains sont associés à des profiteurs du système social en France. Certain suspectent les assistés et traquent les faux chômeurs ou les faux allocataires. L'exclusion n'est pas la responsabilité des individus, mais c'est le résultat d'un processus qui révèle les dysfonctionnements de notre système économique et social. Ainsi, la pauvreté touche des individus qui ne sont pas nés pauvres mais qui le deviennent. Cela représente une réelle rupture, un déclassement dans la société.

De plus, la notion de ressource pour bénéficier du RSA est fortement critiquable. C'est une notion

assez floue qui manque réellement de transparence. Il est en effet calculé en fonction des ressources du foyer et non pas de la situation individuelle de chacun. Par exemple, une personne en situation de handicap ne touchera pas les mêmes aides si elle est en couple ou non. Les institutions devraient effectivement approprier les aides par rapport à la problématique de chaque bénéficiaire. Il est important également de souligner la complexité de la mise en œuvre de ces aides. Il est vrai que prés des deux tiers des allocataires potentiels du complément d'activité destiné aux travailleurs modestes n'y ont pas recours. L'importance de ce non-recours peut se traduire par un manque réel d'information, ou tout simplement par la peur de la stigmatisation voir une honte de bénéficier des aides sociales. En ce sens, la mise en place du RSA est un échec, et cet échec suffirait à justifier une réflexion générale sur l’état et l’avenir de la protection sociale en France.Face a cette problématique, de nombreuses solutions peuvent être mises en œuvre comme par exemple, une meilleure prévention de l'entrée dans l'assistance. Pour cela, il est primordial de retrouver l'esprit fondateur du RMI c'est à dire de concevoir l'assistance comme une manière d'identifier les zones de fragilité. Cela va de fait, qu'il est essentiel d'instaurer une meilleure prise en charge des personnes et d'investir d'avantage

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