Le pardon
Par Laurent Roux • 6 Février 2025 • Dissertation • 3 304 Mots (14 Pages) • 23 Vues
Le Pardon , planche au 3ième D
Très Respectable Maître, et vous tous mes Sœurs et mes Frères VM,
Lorsque notre V.M. m’a demandé de présenter également ma planche sur le Pardon au 3ième degrés, j’ai accepté avec beaucoup d’enthousiasme.
Comment vais-je pouvoir aborder ce sujet dans le cadre de mon cheminement initiatique ? Où se situe rituellement le Pardon ? Qui a-t-il à pardonner ? Qui pardonner ? Peut-on évoquer le Pardon à ce grade ? Mon enthousiasme retombé, je vais plutôt essayer de partager fraternellement avec vous mon ressenti sur le sujet.
Mon questionnement sur le pardon a pris un forme différente du premier degrés, il ne s’agit plus de chercher les raisons en moi qui pourraient m’amener à pardonner une faute si grave soit-elle. Mais plutôt de rechercher au travers de la légende d’Hiram ce qui a transformé mon jugement de manière à progresser dans mon questionnement et au-delà du Pardon. S’interroger, n’est-ce pas le travail essentiel et inlassable du F.M. ?
Le point de départ de mon travail est la mort de notre Maitre Hiram ce crime perpétré par trois mauvais Compagnons. Une terrible injustice, une épreuve qui va également tous nous faire accéder à un autre monde, c’est avant tout une épreuve de transformation de soi qui va nous permettre d’aborder une autre manière de voir ce monde. Peut-être même de voir le pardon sous une autre Angle. N’avons-nous pas tous vécu cette épreuve comme une transformation alchimique, à la fois exotérique et ésotérique ?
Le rituel d’élévation au 3ième degrés au travers de la légende d’Hiram nous apprend que le Temple n’étant pas encore achevé, « quelques Compagnons sont mécontents de n’être pas en possession des mots du Maitre » (Ils étaient apparemment plus de trois). Mais trois des plus corrompus sont résolus à obtenir les mots jusqu’à commettre un crime. Que s’est-il passé pour qu’ils en viennent à se séparer des autres, ont-ils été aveuglés par l’orgueil et l’ambition au point d’en oublier leurs devoirs et leurs responsabilités et surtout la fraternité qui les unis ? Comment ont-ils pu être aveuglés par leur ambition et leur fanatisme ? Peut-être leur ignorance c’est elle transformée en fanatisme au point de ne plus pouvoir discerner les conséquences de leurs actes. Ou bien est-ce leur manque de connaissance, leur manque de maîtrise, ou leur manque de travail et de persévérance qui les a précipités dans ce chaos. Car aucun des trois coups n’a été donné « correctement », ils n’avaient pas le geste juste. Aucun des trois coups n’a atteint sa cible, aucun n’a été mortel à lui seul. Avec quels outils ont-ils perpétré leur forfait ? les nôtres ! Les outils que leurs Maitres leur avaient confiés. C’est indéniablement par ignorance ils en ont détourné le sens symbolique. La Règle faisant référence à l’Ordre à travers la rectitude et la régularité n’atteint que l’épaule droite, le Levier, symbole de la force, du courage et la résistance n’atteint que l’épaule gauche, le Maillet, de l’intelligence, de la persévérance finissant de déconstruire le triangle sacré du Maitre.
Le rituel à ce moment, nous met face au maniement de nos propres outils, ce mythe nous amène à prendre conscience des vices qui sommeillent en nous et que l’on retrouve en tout être humain. C’est, cette mort initiatique complète qui permet la renaissance. Le nouveau Maitre doit travailler à reconnaitre et comprendre comment combattre les trois mauvais Compagnons qui sont en lui. Sans ce meurtre d’Hiram, pas de quête de la parole perdue, pas de substitution, pas de renaissance, pas de nouveaux Maitres, pas d’initiations, pas de fraternité, pas de Francs-Maçons, pas de questionnement sur le pardon.
S’interroger sur le faits et les circonstances de ce Mythe fondateur, peut-il nous permettre d’aborder la question du Pardon ? je dirai -pourquoi pas-
-Qui sont ces mauvais Compagnons ?
Avant tout on ne peut pas nier qu’ils représentent la trahison du serment, la trahison des fondements d’amour et de fraternité de la Franc-Maçonnerie.
-Que sait-on d’eux ?
On sait que ce sont des Compagnons. Qu’ils se prétendaient assez instruits pour obtenir le mot du Maitre. Qu’ils ont pris la fuite. N’y avait-il personne capable de se rendre compte de leur illusion ? Où étaient les surveillants chargés de les aider à combattre et à déceler leurs faiblesses ?
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