Espèce invasive: les écrevisses

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par exemple. On peut donc les qualifier de bioindicateur, leur présence indiquant une très bonne qualité de l’eau.

Autrefois, elles peuplaient les rivières de cours moyen, c’est-à-dire les zones à barbeau par exemple, ainsi que la partie littorale des grands lacs. Elles vivent aujourd’hui dans les têtes de bassins, dans les zones à truites. Elles ne se rencontrent que dans des plans d’eau de très bonne qualité, peu profondes. Leur répartition dépend de la température des eaux ainsi que de la force du courant. Elles ont besoin d’eau fraiche, inférieure à 20°C, afin de bien grandir. Elles peuplent les eaux vives, les torrents et ruisseaux. Elles se trouvent dans les cours d’eaux claires, de grande qualité, bien oxygénés et non pollués, d’une eau neutre à alcaline (pH compris entre 6.8 et 8.2, correspond à un pH idéal) l’espèce étant très fragile. Animaux nocturnes, pendant la journée, elles sont à la recherche de caches. Un milieu de vie comportant de la végétation aquatique leur est donc nécessaire, comme des élodées*, des myriophiles* ou des characées* par exemple. Elles creusent elles même des terriers dans les berges en hiver. Elles préfèrent les eaux calcaires, leur permettant de muer plus facilement, contrairement aux eaux acides, ne permettant pas la reconstitution rapide de leur carapace.

Leur milieu est donc assez restreint, des nombreuses conditions sont requises pour pouvoir accueillir ces espèces, très affectées dès qu’une modification sur leur milieu vient à se produire.

Après avoir exposé les caractéristiques de l’écrevisse française, nous allons parler de sa rivale américaine.

2) … et sa rivale américaine …

Les écrevisses américaines sont une espèce invasive, également appelée espèce envahissante. Mais qu’elle est la signification de ce terme employé, presque systématiquement lorsque l’on parle de celles-ci ?

Il existe plusieurs définitions de ce mot. Cependant, nous pouvons proposer celle-ci : 3-4 critères principaux interviennent pour définir une espèce invasive :

- l’introduction de l’espèce

- les impacts qu’elle exerce

- sa reproduction, sa vitesse de prolifération

L’introduction de cette espèce peut se révéler intentionnelle (par l’horticulture, l’aquariophilie ou par la lutte biologique…), mais elle peut aussi être non-intentionnelle, dû aux transports de marchandises, des coques de bateaux... Les espèces invasives ont un impact avéré sur les activités humaines, au niveau économique par exemple. Avant tout, elles bouleversent de manière significative les écosystèmes, se nourrissant des espèces autochtones, ou de leurs ressources. Cela engendre une réduction de la biodiversité. Ces espèces, ont une reproduction rapide et efficace. Elles se multiplient et s’adaptent sans difficulté. Elles ne rencontrent pas souvent de concurrents pour limiter leur développement dans leur nouveau milieu, et présentent souvent une résistance impitoyable face aux produits phytosanitaires.

Une espèce envahissante, est donc un réel problème pour l’environnement, la faune et la flore locale ainsi que pour les activités humaines. C’est la deuxième cause de diminution de la biodiversité à l‘échelle mondiale. Préserver la biodiversité devient primordial face à cette situation.

Introduction des écrevisses américaines.

Comme leurs noms l’indiquent, les écrevisses américaines, sont originaires d’Amérique. Elles sont aussi bien originaires du Nord-Est des Etats-Unis que du Mexique. Elles ont été introduites en Europe pour diverses raisons et par plusieurs évènements.

Tout d’abord, vers la fin du XIXème siècle, elle est introduite en Allemagne et en Suisse par des scientifiques, afin de remplacer les écrevisses autochtones, sujettes aux maladies de la peste de l’écrevisse, et la maladie de la porcelaine. Un repeuplement de sites dévastés par celles-ci est alors nécessaire. C’est un pisciculteur allemand (un éleveur de poissons) qui a commencé à y remédier en plaçant une centaine d’individus dans des étangs d’Allemagne, où elles ont colonisé le bassin de l’Oder, jusqu’à l’ensemble des bassins versants européens. Puis, afin de tester leur adaptation à de nouveaux milieux, environ 2000 spécimens ont été introduits en France, dans le Cher en 1911. Cette introduction constitue le point de départ de la propagation de l’espèce en France. Dans la deuxième moitié du XXème siècle, l’espèce connait un fort succès culinaire en Amérique, entraînant une introduction pour l’élevage d’Europe. En ce qui concerne la France, les écrevisses américaines ont été importées, de divers pays comme le Kenya ou l’Espagne. Plusieurs pisciculteurs commencent alors à proposer des spécimens à la vente. Cependant, de nombreuses écrevisses se sont échappées de leurs élevages, même si des précautions avaient évidemment été prises. Elles se sont alors répandues dans la nature, par migration naturelle, par les aquariophiles (personnes qui s’occupent d’animaux