Équitan : courtoisie et chevalerie à deux côtés
Par Christopher • 6 Juin 2018 • 1 947 Mots (8 Pages) • 458 Vues
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Finalement, nous analyserons la discourtoisie et l’anti-chevalerie à partir du monologue et du dialogue. Lors de son premier monologue, lorsqu’Equitan se questionne sur le bien et le mal de la situation, il se dit : « Mes nepurquant pis iert asez / que jeo pur li seie afolez » (LMF vers 81-82). Il se dit qu’il serait pire si la dame lui fait mourir de douleur que s’il trahit le sénéchal. Il dit aussi : « Que devendreit sa curteisie, / s’ele n’amast de druërie ? » (LMF vers 85-86), en disant qu’elle ne sera courtoise que quand elle connaîtra l’amour du roi, qui en réalité, la ferait une femme non courtoise. Selon Le code de la chevalerie, quelques-unes des vertus chevaleresques sont la loyauté : un chevalier doit être loyal à tous[6], et la justice : un chevalier doit toujours choisir le droit chemin sans être encombré par des désirs personnels[7]. L’amour qu’Equitan croit courtois entre lui et la dame va contre ces codes de chevalerie, puisqu’ils ne sont plus loyaux au sénéchal et le roi laisse ses désirs pour la femme triompher sur son bon jugement. Dans son dialogue avec la dame, il lui dit : « Cil ki d’amur sunt novelier / e ki s’aturnent de trichier, / il sunt gabé e deceü » (LMF vers 167-169). La traduction dit que ceux qui sont infidèles dans l’amour vont se faire tromper à leur tour, puisque cette action est discourtoise. Cette phrase que dit le roi est un grand signe de préfiguration, puisqu’à la fin, la dame et le roi ont étés infidèles et ceci leur mène à leurs morts.
En synthèse, le lai « Equitan » de Marie de France fait preuve d’éléments courtois et chevaleresques ainsi que d’éléments discourtois et anti-chevaleresques. Le roi ainsi que la dame étaient vus comme des personnages courtois et chevaleresques, mais leurs actions d’infidélité et d’anti-chevalerie ont rapidement prouvé l’inverse. L’amour interdit et secret a qui allait contre la courtoisie et la chevalerie a mené à leur mort comme amants tragiques. À l’aide d’actions des personnages, de choix de mots dans la narration et dans le dialogue ainsi que de forme des paragraphes dans le lai, Marie de France montre comment des personnages peuvent être présentés comme bons, mais qui y sont complètement l’inverse. Alors qu’une preuve de préfiguration fut présentée, il y en avait encore quelques-unes qui n’ont pas eu la chance d’être incluses. D’abord, il serait intéressant de voir si d’autres lais ou même si tous les lais de Marie de France se composent d’éléments d’indices qui font des clins d’œil à leurs terminaisons.
Bibliographie
Chevalier, Jean, Gheerbrant, Alain, Dictionnaire des symboles, Paris, éditions Robert Laffont /
Jupiter, 1982 [1969]
Marie de France, Lais de Marie de France, Paris, 2016 [1990]
http://vivre-au-moyen-age.over-blog.com/article-21143326.html [Vivre au Moyen Âge – Le code de la chevalerie], consulté le 19 novembre 2016
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