Ronsard, Les Amours, Les Amours de Cassandre, Sonnet XLII (42)
Par Matt • 19 Septembre 2018 • 1 189 Mots (5 Pages) • 2 095 Vues
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C’est une manière de nous séduire par un portrait qui ne nous assène pas une beauté froide et rigide mais qui donne une souplesse dans le temps. La forme de cette coiffure est toujours changeante et mouvante.
La deuxième strophe passe un autre élément du visage, les lèvres, « ses coraux* en voûte repliés ». Nous passons à un autre paysage, la mer. Cette beauté fait aussi naitre l’univers marin. Nous allons voir tout un paysage susciter quelques mots, une métaphore pour produire des formes secondaires dans notre imagination.
Nous avons la figure de Vénus, l’Aphrodite. Cette image de la naissance de Vénus est un cliché de la poésie du XVIème siècle, le poète renvoie Cassandre en écho, juste une évocation subtile. Sans parler de Vénus il nous la donne à percevoir en quelques mots, avec toute cette délicatesse du vers qui donne cette image « en voûte repliés ».
Il n’y a plus que le plaisir sensuel qui existe. La présence de Cassandre fait oublier tout le mal, par l’amour.
Le « rire » est à la fois vu et entendu.
À partir de cette communication par la joie, le quatrain se poursuit sur la silhouette de Cassandre. La silhouette donne un aspect champêtre.
Elle crée et transforme la poésie de Ronsard. Cette femme qui avait le pouvoir d’être plus que les éléments naturels, peut aussi les transformer.
Il emploie la première personne sans introduire le pronom.
Elle est la maitresse de Jupiter, des dieux qui se font maitre. Elle emporte sur Jupiter et prend sa place. Elle domine tout l’Olympe, mais Jupiter lui-même.
Par la dernière image, la beauté devient divinité et devoir tout puissant sur le monde des dieux et mythologisé qui entoure le poète. Nous sommes dans un monde transformer par la culture mythologique du poète, imaginaire, modifié. Le poème est nourrit de multiples influences. Cet univers poétique de Ronsard, Cassandre emporte sur tout, les divinités
au-dessus de toutes les divinités et se fait obéir d’un simple regard et tout le ciel. Par le fait de cette vue, il mentionne cette anecdote de la vision comme un fait remarquable qui fait culminer l’expression de la fascination qu’il a pour Cassandre.
Il est donc sous le coup de Cassandre, sous la domination de ses yeux, ses yeux qui l’ont rendu amoureux, le serviteur de Cassandre, l’amant transite de Cassandre et qui font qu’il en est maintenant à chanter son caractère exceptionnel.
Au cours de ce sonnet, Ronsard nous a montré la valeur et la supériorité de celui qu’il aime, sous le coup de foudre, que son propre regard c’est attaché au regard et à la figure de Cassandre, à la foudre sous les yeux de Cassandre. Il nous a bien montré que cette femme dominait son univers poétique et pour lui le monde entier.
Il relance la tension de son lecteur par une amplification progressive de son image au milieu des sonnets par cette présence intempestive de la vision, d’un témoignage direct et particulièrement étonnant (tonnerre). L’habilité du poète dans un recueil de sonnets.
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