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Leçons Koltès

Par   •  9 Mai 2018  •  3 913 Mots (16 Pages)  •  389 Vues

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Kant définit le rire comme une attente qui se résout en rien. Dans la pièce il y a une longue attente d’un combat qui n’arrivera jamais. Par effet de mise en abime cette pièce qui raconte une palabre ne débouchant sur rien, elle débouche elle-même sur rien. L’ironie de Dans la solitude des champs de coton est peut être le fait que cette pièce simplement ne veut rien dire.

La pièce déclenche chez le spectateur une recherche d’une interprétation de la pièce.

Une lecture politique va interpréter cette pièce comme une réflexion sur la société marchande et libérale.

Une lecture philosophique elargirà la réflexion à la question de l’échange et de la relation humaine en général.

Ces deux lectures se rapprochent, parce que le trait commun de la société libéral et des relations c’est qu’elles sont des violences dissimulées, elles contiennent de la violence de manière latente même si elles retardent aussi l’expression la plus brute de cette violence. C’est la raison pour laquelle dans Koltès il n’y a manifestement pas de coupure entre l’humain et l’animal, qui exerce une forme de violence brute, puisque la relation humaine comporte déjà elle-même la virtualité d’une violence brute. C’est aussi la raison pour laquelle «il n’y a pas de règle» (p.60) la loi sociale et la loi liberale sont des vraies violences où l’animal est dans l’humain et il risque de se manifester et s’il n’y a pas de séparation entre le règne animal et le règne humain c’est que la rationalité qui devrait faire la distinction entre homme et animal, c’est toujours une fausse rationalité arbitraire. (p.39) «il faut suivre la règle sans savoir pourquoi».

Dealer = image de la société

Client = individu dans la société

Quelle est la violence de la société libérale? C’est d’invoquer une liberté qui cache une contrainte, elle force a désirer des choses comme le Dealer, elle pousse l’individu à exprimer des désirs qui peuvent être les siens, mais ne le sont pas nécessairement, comme dans le cas du Client; en même temps la société refuse certains désirs que l’individu peut avoir, à commencer par le désir de ne pas répondre à ses sollicitations. (Client p.51) «Car des désirs j’en avait…». Il desiderio del Client era di non parlare con il Dealer. La société libérale accepte tous type de désirs sauf celui de vouloir vivre en dehors d’elle-même, de ne pas entrer en commerce avec elle. Dans ce sens la société libérale est une société repressive, une sorte de prison. Elle reprime tout ce qui lui est étranger, tout ce qui ne rentre pas dans son système. Mais on peut pas lui faire dire ce qu’elle est (une société repressive) ni ce qu’elle offre (parce qu’elle a pas grand chose à offrir finalement) .

Elle perdrait sa crédibilité.

Figures de style qui dominent : périphrase , euphémisme

Elles sont toutes les figures de la circonlocution qui fait la poésie du texte. Et de l’évitement de la société libérale qui ne permet pas à l’individu de dire qu’il est. C’est pourquoi le texte est dramatique.

Le style de Koltès est caractérisé par des riches sinuosités.

Tous les échanges et toutes les relations supposent une contrainte. Notre liberté s’arrête où commence celle des autres. (p.46) «Ainsi vous prétendez que le monde sur lequel nous sommes, vous et moi, est tenu à la pointe de la corne d’un taureau par la main d’une providence ; or je sais, moi, qu’il flotte, posé sur le dos de trois baleines ; qu’il n’est point de providence ni d’équilibre, mais le caprice de trois monstres idiots.» Chaque individu propose sa conception du monde et ses valeurs. Des systèmes de croyance peuvent s’opposer et créer un conflit et une violence aussi parce que chacun est complètement convaincu de sa vision du monde. Ce conflit se manifeste aussi dans les plans différents sur lesquels circulent les personnages qui représentent les deux visions du monde. (p.18) «Nous bougeons selon deux plans distincts»

Les identités de chacun sont variables et ne sont irréductibles au nom qu’on pourrait leur donner. (p.35) «La douce hésitation des choses» Les choses hésitent, elles sont flottantes, et elles ne se réduisent pas au nom qu’on voudrait leur donner. Le langage est lui-même une violence puisqu’il renvoie l’individu à une identité qui n’est pas la sienne; donc il l’aliène. Dans ces conditions, la rencontre ne peut avoir lieu que comme une forme de violence masquée.

Le nom renvoie toujours à un inné contre lequel l’individu se construit. (p.56) « La seule justice, [d’un homme] c’est son vêtement », la seule chose choisie par l’individu et qui n’est pas prénommée. La définition des 2 personnages ne correspond pas forcement à leur vraie identité et la pièce n’est pas forcement l’exemple de la citation. Dans ce sens le langage peut être vu comme une violence contre l’individu.

La loi sociale ne supporte pas la solitude de l’individu, et le dealer ne supporte pas le fait que le Client puisse ne pas avoir fait un écart vers lui. La littérature fait justement toujours penser contre les idée reçues. La société ne supporte pas que le plan de l’individu ne rencontre pas le sien et donc elle le force à rentrer dans son plan propre. La société est faite par des individus donc elle en a besoin pour exister. Une société peut donc tout permettre à l’individu sauf de ne pas être un être sociale elle ne tolère pas ce qui ne fait pas partie d’elle, l’étrangeté, l’inconnu. La contrainte faite par le Dealer vers le Client fait penser à la contrainte faite par la société vers l’individu.

Une forme d’étrangeté pour la société est la violence brute, parce que la société est en apparence une forme de paix.

La derniers réplique engagerait une nouvelle palabre parce que le but de la société est justement de différer la violence brute.

La douceur apparente des rapports sociaux est en soi une violence. (vedi p.40)

Pourquoi la douceur est si violente? C’est une ipocrisie, elle cache la violence qu’il y a derrière, c’est une violence qui reste toujours étrange donc elle fait tout le temps peur. Cette violence cachée est plus violente que la violence brute

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