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Le meutre de laios

Par   •  18 Décembre 2017  •  1 655 Mots (7 Pages)  •  391 Vues

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Chez Pasolini, Jocaste rit quand on accuse Œdipe du meurtre, peut-être parce qu’elle croit son fils mort, et sans doute parce qu’elle a éloigné les preuves. En effet, c’est elle qui a accepté le départ du témoin après le meurtre de Laïos. Dans les deux œuvres, et plus précisément dans le troisième épisode de la pièce, lorsqu’Œdipe apprend que sur le Cithéron, un nouveau-né ligoté par les pieds avait été donné au Corinthien par un berger de Laïos, nous n’avons plus une Jocaste destinée à rassurer son mari sur les accusations portées contre lui. En effet, Jocaste laisse place au silence, d’ailleurs, chez Sophocle lorsque le Coryphée exprime l’idée que le berger de Laïos n’est autre que le témoin du meurtre du roi, la reine n’intervient pas pour le confirmer, elle se fait discrète mais est désespéré devant la révélation. Chez Pasolini Jocaste se fait aussi discrète mais elle est plutôt frustrée de perdre son bonheur. Elle joue et se divertit alors que l’enquête est en cours. C’est surtout elle qui dit à Œdipe « Après tout, qui n’a pas fait l’amour avec sa mère en rêve ? », Jocaste ne se soucie ni de politique, ni de morale et ni de religion, elle veut garder son fils en amant. De plus dans le film et la pièce, tous les détails que donne le Corinthien parlent à Jocaste, en effet, c’est elle qui a remis le nouveau-né au berger en lui donnant des instructions. Tous ces détails désignent pour elle, le fils qu’elle a mis au monde, ce qui fait que Jocaste est la première à connaitre la vérité sur le meurtre de Laïos et les origines d’Œdipe.

La recherche du meurtrier de Laïos n’est pas seulement une affaire politique. Elle revêt une valeur tragique. En effet, il est courant de voir le fils d’un homme assassiné ayant le devoir de venger le meurtre. En s’initiant vengeur de Laïos, dans une affaire politique, Œdipe s’identifie au fils que le roi était supposé ne pas avoir. Ce qui est révélateur de son propre destin. Dans le prologue de Sophocle et le film de Pasolini, Œdipe évoque la lumière « je ferai la lumière », à travers cette citation nous pouvons y voir une multitude de symbole sur le destin du roi. D’une part chez Sophocle nous apprenons qu’Œdipe a su éclaircir le mystère du Sphinx et nous avons pu voir que dans les deux ouvres Œdipe finie par connaitre ses propres origines. D’ailleurs lorsqu’Œdipe évoque la lumière toujours dans le prologue de Sophocle, inconsciemment il évoque un épisode important de la pièce et du film, c’est-à-dire, lorsqu’il arrive trop tard pour empêcher le suicide de Jocaste, et qu’il se crève les yeux pour ne pas voir la lumière du jour. Le meurtre de Laïos revêt ainsi le destin d’Œdipe mais permet également à Sophocle de développer de l’ironie tragique.

Chez Sophocle l’hypothèse du complot émise par Œdipe révèle de l’ironie tragique. En effet, en unissant sa cause d’étranger à la cité et en évoquant le fait que le meurtrier pourrait se trouver à Thèbes, Œdipe ne fait qu’anticiper sans le savoir, sur ce que l’enquête qu’il lance, dévoilera. Cette hypothèse du complot prépare aussi l’accusation qu’Œdipe lancera contre Créon et contre Tirésias dans le premier et le deuxième épisode afin de repousser les révélations du devin. De plus Œdipe ne fait encore une fois qu’anticiper sur son destin car les sentences très graves prises pour les meurtriers « périr ou exiler du pays », lui arrivera. En effet, dans Œdipe à Colonne Œdipe quittera la cité de cette manière-là. De plus entre Corinthe et Thèbes Œdipe est coupé de la communauté familiale. En développant des éléments significatifs du destin d’Œdipe et l’ironie tragique Sophocle se moque d’Œdipe car il refuse de voir les choses telles qu'elles sont alors qu’elles tous justes à portées de mains : il ne fait d'abord aucun rapprochement entre ce qu'il a fait et ce qui s'est passé.

Chez Sophocle le meurtre de Laïos revêt une colère fréquente et soudaine d’Œdipe, chez Pasolini c’est un refus de se plier aux contraintes. Cette violence c’est la relation difficile qu’il a avec son père. Dans la psychanalyse, le meurtre revêt l’hostilité pour l’autre parent pour s’assurer de l’exclusivité de l’amour du parent voulu, pour Pasolini c’est l’hostilité de son père. Dans les deux œuvres Jocaste apparait tendre, se voulant rassurante sur les accusations qu’on porte sur son mari. Cependant chez Pasolini Jocaste ne semble pas se soucier de la religion : elle veut garder son bonheur, garder son fils en amant. Par ailleurs Chez Sophocle l’ironie tragique Sophocle se moque d’Œdipe car il refuse de voir les choses telles qu'elles sont, il s’engouffre toujours s’engouffre dans la moindre petite faille le faisant lutter contre la vérité.

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