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Dissertation, le joueur d'échec, Stefan Zweig

Par   •  1 Octobre 2018  •  1 237 Mots (5 Pages)  •  1 037 Vues

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pour Monsieur B, bien qu’il puisse imaginé un échiquier mentalement et même jouer contre lui-même.

Dès le début du récit Czentovic s’impose dans nos esprits comme étant Le joueur d’échecs mais petit à petit, l’arrivée et les prouesses de Monsieur B sèment le doute dans nos esprits, et puis la moitié du livre nous raconte son histoire à lui, comme si Zweig nous poussait à croire que c’était lui Le joueur d’échecs. On nous explique qu’il s’est tellement imaginé des parties dans sa tête qu’il en devient possédé, il anticipe constamment les mouvements, tout ce qu’on attendrait d’un joueur d’échecs. Surtout en contraste avec Czentovic, qui, lui est totalement perdu quand il s’agit de visualiser une partie sans cette matière physique - qu’est l’échiquier - sous ses yeux, ce qui est plutôt surprenant pour le champion du monde. Alors qui est finalement Le joueur d’échecs ? Et bien, nous supposons que la réponse, bien qu’elle soit subjective, nous soit donnée lors de la dernière partie. Lors de celle-ci Monsieur B et Czentovic s’affronte, se jauge. Même si lors de la première partie Monsieur B impose un match nul à Czentovic, alors qu’il n’avait pas touché à un échiquier depuis 20 ans… Czentovic le bat. Mais est-ce que cette victoire, cette revanche fait de Czentovic Le joueur d’échecs ? Intéressons-nous, non pas au dénouement de la partie mais plutôt à son déroulement. La durée de temps maximum autorisée entre chaque coup est de 10 minutes. Monsieur B commence à divaguer, et à s’enfoncer dans sa torpeur, il s’impatiente et anticipe les coups à une vitesse fulgurante. Czentovic transforme la supposé force de son adversaire en faiblesse : il décide de faire exprès de prendre son temps. Monsieur B en devient fou, le jeu qui se joue dans sa tête et celui qui se joue sur l’échiquier ne correspondent plus, le rythme n’est pas le même. Il est pris au piège dans sa prison d’échecs imaginaire, perd son sang-froid et retombe dans la folie de son obsession, tel une machine qui se dérègle. Ainsi Czentovic remporte la partie.

Comme il est dit précédemment Czentovic grâce à ses qualités -nous dirons- morales, sa froideur, son machiavélisme, ressort victorieux de la dernière partie jouée. Les deux caractères des joueurs diffèrent beaucoup : Monsieur B est sympathique, serviable, fragile suite à son internement alors que Czentovic est froid, manipulateur et vaniteux. En effet, Czentovic a su retarder la partie, afin de semer la discorde et d’impatienter l’esprit de Monsieur B. Le joueur d’échecs se doit d’être impitoyable sur l’échiquier et ne serait se permettre un moment de répit, de compassion. Le joueur d’échecs est celui qui perçoit l’échiquier mais c’est aussi celui qui ne s’arrête pas aux simples limites de l’objet en lui-même, c’est celui qui sait adapter son jeu en fonction de la personnalité de son adversaire. Le jeu d’échecs est bien un jeu de manipulateur, de calculateur, d’ailleurs si le joueur compte bien, il arrive à obtenir une information complète et parfaite, selon la Classification des Jeux. D’ailleurs, c’est ce que Czentovic fait. Czentovic a vu les deux échiquiers ; premièrement le plateau, soit le palpable, et puis celui qui reflète le monde, l’abstrait, celui qui dessine les relations humaines, quand Monsieur B reste coincé dans sa prison, et se perd dans cet échiquier, dans cet univers clos qu’est une simple planche de bois. Il s’est laissé emporté et embrouillé par cet univers à la fois minuscule, et à la fois aussi vaste que le monde. C’est ainsi que Czentovic s’est finalement imposé comme étant Le véritable joueur d’échecs.

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