L'Equipage de Kessel
Par Ramy • 21 Août 2018 • 951 Mots (4 Pages) • 729 Vues
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Le déterminant numéral « deux » évolue alors vers une unité absolue, symbolisée dans le texte par l'adjectif numéral « un » : « une cellule à deux coeurs » (l.95-96). On note a ce propos l'emploi d'un lexique amoureux : « coeurs », « Ils n'avaient fait que s'aimer. Ils se complétèrent » (l.99-100), « accord mystérieux » (l.103).
Leurs destins sont désormais liés après l'annonce du pacte énoncé par Herbillon : « Je deviens votre passager perpétuel » (l.68), « Nous formons équipage » (l.70). Cette association donne son titre au roman (il est répété deux fois dans le passage) et prendra tout son sens dans la violence des combats puisque les deux hommes se définissent avant tout comme des guerriers.
2. L'aventure quotidienne
1. Le récit met en valeur les qualités chevaleresques des deux personnages. En effet, ils sont présentés comme de valeureux guerriers : ils mènent des « combats » (l.83) périlleux, connaissent des « chutes brusques » (l.85), attendent sans frémir « l'approche de l'ennemi » (l.87).
Le texte expose également leur qualité de pilote et d'observateur : « Claude et l'aspirant volaient beaucoup » (l.78), « Ils partagèrent [...] la joie mathématique des acrobaties » (l.84-86) nous montre l'extrême précision des manœuvres de vol.
Ils sont présentés comme les héros protégeant leur pays en danger : « du haut des avions, la cathédrale de Reims semblait moins meurtrie. » rappelle les dangers de escouades ennemies. (l.77-78). Ils vivent l' « ivresse « et le « péril » (l.104) dans leur chair : « bruire leurs tempes » (l. 84), « émotion physique » (l.85)
2. L'héroïsme des protagonistes s'inscrit dans la répétition et le quotidien : l'énumération de verbes au passé simple et d'imparfait à valeur itérative (= répétition) : « connurent » (accentué par la valeur de vérité générale du présent « éveille »), « partagèrent », « apprirent » et « volaient « (accentué par l'emploi de l'adverbe « beaucoup »), « descendaient », « faisaient », « étouffait », « pouvaient », « trouvait » montre qu'une routine s'installe entre eux, ponctuée par les vols en duo.
3. Le récit de ces faits héroïques est porté par un souffle épique. On retrouve le champ lexical du combat comme dans les grandes épopées antiques ou chevaleresques. Les nombreux pluriels et les énumérations relèvent également du registre épique.
De même, on peut noter des personnifications : « la voix sauvage des appareils » (l.80) démontre la puissance et la complicité des avions avec leurs pilotes ; « la lumière dansait » (l.77) illustre la connivence des forces naturelles rattachées à la cause des soldats. Cette fusion avec les éléments naturels est reprise dans l'expression : « ils descendaient avec la lumière » (l.81-82).
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