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Commentaire de texte sur Pascal, les Pensées

Par   •  28 Septembre 2018  •  2 249 Mots (9 Pages)  •  479 Vues

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II.

Pascal ne s’adresse pas à un homme véritablement malheureux, il s’adresse à un libertin qui, avant sa conversion, est dans un ennui profond, une forme de mélancolie, un sentiment pesant. Rien n’a plus de sens à ses yeux.

a) Pascal vient démontrer que le libertin vit dans une sorte de déchirement permanent, selon l’auteur c’est le bon moment pour débuter la conversion. De cette manière, Pascal peint le déchirement du libertin.

- « ceux qui vivent sans songer à cette dernière fin de la vie, qui se laissant conduire à leurs inclinations et à leurs plaisirs sans réflexion et sans inquiétude » (l.16)

- sans → répété trois fois → l’homme vit dans le déni le plus complet

- laissant, inclinations → expressions passives → l’homme subit sa propre vie, il n’y a aucun effort de son âme, ce qui rajoute au caractère scandaleux de la vie du libertin

- « Si je n’y voyais rien qui marquât une divinité, je me déterminerais à la négative ; si je voyais partout les marques d’un créateur, je reposerais en paix dans la foi. Mais, voyant trop pour nier et trop peu pour m’assurer, je suis en un état à plaindre. »

- rythme binaire → traduit le balancement, l’incertitude du libertin

- discours direct → par la voix du libertin, l’auteur donne du crédit à son propos et le rend plus authentique. C’est une sorte d’aveux du libertin.

- système d’opposition, parallélisme de construction avec conditionnelle et principale (irréel du présent) → le libertin est déchiré entre deux pôles : la raison et la foi.

- Opposition entre la négation et l’affirmation, trop ou trop peu → cela prouve l’éloignement radical entre les deux pôles. Le libertin est dans la carence ou dans l’excès, il ne trouve pas de juste milieu

→ Le libertin est écartelé et déchiré entre la foi et la raison au cours de sa vie ici-bas. Pascal tente donc de convertir les libertins pleins de doutes qui hésitent sur la conduite à tenir.

b) Alors qu’on détient le choix entre une vie éternelle et une vie finie, seul un être fou choisirait la vie finie. Ainsi, Pascal veut démontrer la folie de l’aveuglement des libertins.

- « et comme s’ils pouvaient anéantir l’éternité en en détournant leur pensée, ne pensent à se rendre heureux que dans cet instant seulement. »

- anéantir l’éternité → Pascal associe des termes de sens contraires (oxymore) pour démontrer cette idée paradoxale, l’absurdité de la chose prouve que cette action est irréalisable.

- Pouvaient → imparfait ajouté à la proposition conditionnelle « comme si » → Indique que cela ne sera pas rempli, cette idée est irréelle. Selon l’auteur, il n’est pas de vrai bonheur.

- « Ils les ont devant les yeux ; ils refusent d’y regarder, et dans cette ignorance, ils prennent le parti de faire tout ce qu’il faut pour tomber dans ce malheur au cas qu’il soit, d’attendre à en faire l’épreuve à la mort, d’être cependant fort satisfaits en cet état, d’en faire profession et enfin d’en faire vanité. »

- « yeux », « regarder » → champ lexical de la vue → thème du regard mis en scène pour dresser un portrait satyrique voir sarcastique du libertin.

- Propositions juxtaposées sans liens logiques (asyndète) → Cette absence de liaisons renforce l’opposition.

- « ignorant »

- « d’en faire profession et enfin d’en faire vanité » → Complément circonstanciel de but → Il constitue une chute et apporte un caractère inattendu à la phrase. L’homme fait tout pour être vaniteux.

- Répétition anaphorique de « de » → Prouve l’enchaînement de l’attente à la vanité.

→ Le libertin est à la recherche d’une preuve indubitable, un juste équilibre entre foi et raison, cependant le libertin est complètement aveugle devant la réalité de la vie et de l’éternité. Pascal suggère ainsi que la pensée libertine n’a pas de but. L’auteur démontre aussi qu’elle va à l’encontre de toute raison.

III.

On sent bien que Pascal met en scène un personnage qui semble prendre à cœur la conversion du libertin. Il est complètement impliqué dans son texte. Cela se ressent avec deux éléments essentiels au texte. La certitude de l’auteur, témoignage d’une foi inébranlable et la présence de Pascal lui-même dans le texte, rempli de charité, il se soucie de sont prochain.

a) La certitude de l’auteur est en elle-même une preuve qui peut convaincre son lecteur emplis de doute.

- « je trouve nécessaire »

- je → emploi de la première personne

- trouver → expression de l’opinion

→ Idée d’une initiative de Pascal, exprimée aussi par l’adjectif « nécessaire », qui revient dans ce contexte au terme indispensable.

- « sans doute »

- locution conjonctive

- = il n’y a pas lieu de douter

→ Expression qui balaie tout doute chez l’auteur

- « le plus de folie », « le plus facile » et « les sentiments de la nature »

- superlatifs et expressions qui généralisent.

→ Ces expressions sont la manifestation que le but de Pascal est de montrer aux libertins une évidence, afin qu’ils soient contraints d’être d’accord.

- « il est indubitable que », « il n’y a rien de plus visible que »

- expressions impersonnelles

→ Cela traduit la conviction de Pascal enfouie au fond de son cœur et la certitude ancrée de sa foi.

- « celles qui, étant trop obscures d’elles-mêmes, ont un fondement très solide, quoique caché ». (l.31)

- opposition avec « quoique » → la vérité ne se manifeste pas immédiatement mais a des fondements solides.

→ Les propos de Pascal sont d’autant plus persuasifs par la propre

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