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Une charogne LA

Par   •  13 Mai 2018  •  1 039 Mots (5 Pages)  •  986 Vues

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Alors que la rencontre avec la charogne se présente comme un souvenir aux images fuyantes («Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve», v. 29), de nombreuses comparaisons permettent de rendre l’image de la charogne nette et vivante : «comme une femme lubrique» (v. 5), «Comme afin de la cuire à point» (v. 10), «Comme une fleur s’épanouir» (v. 14), «Comme l’eau courante et le vent» (v. 26-27), etc.

-La scène racontée s’anime petit à petit : on passe de la fixité («rayonnait», v. 9; «regardait», v. 13) au mouvement («sortaient», «coulaient», v. 18-19; «s’élançait en pétillant», «Vivait en se multipliant», v. 22 et 24; «mouvement rythmique», v. 27).

-Tout cela donne l’impression qu’un tableau s’anime progressivement sous nos yeux.

3/ Le processus de transformation artistique

-Le poème «Une charogne» est aussi une réflexion sur le travail de l’artiste. On note ainsi le champ lexical de l’art: «musique» (v. 25), «mouvement rythmique» (v. 27), «ébauche» (v. 30), «toile» et «artiste» (v. 31).

_Mais c’est plus précisément au travail du peintre que Baudelaire fait référence («sur la toile», v. 31).

-Cette métaphore nous oriente sur le sens du poème :Le poète doit, comme le peintre, décomposer le réel pour ensuite le recomposer à partir de l’imagination et de la mémoire (voir à ce propos l’essai de Baudelaire: «Le Peintre de la vie moderne»).

- A la fin du poème, Baudelaire met en évidence la capacité de sublimation de l’art, qui seul peut préserver la beauté de la femme: «Que j’ai gardé la forme et l’essence divine/De mes amours décomposés!» (v. 47-48).

-Le poème s’achève sur un éloge de la poésie ( seul occurrence du pronom Je) : le poète conserve la part la plus belle, la plus élevée («divine») du sentiment amoureux, qui lui est appelé à disparaître avec la matière («mes amours décomposés»).Cependant, le poète se moque de lui-même et fait preuve d'ironie puisque l'adjectif «divine» rime avec vermine.Conclusion :

Ce poème est une sorte de réécriture, de parodie des poèmes du carpe diem. Baudelaire se joue des clichés lyriques et cherche à choquer et provoquer le destinataire. Mais il montre également que la laideur peut se transformer en œuvre d'art :la carcasse horrible et obscène devient une «fleur du mal». C'est donc le rôle de la poésie que d'extraire du réel la beauté et de la conserver. Le poète arrive à traiter le thème du carpe diem de façon différente et prouve ici sa modernité, en détournant les clichés de la poésie traditionnelle. Ici on peut faire un rapprochement avec les peintures des vanités. Les «Vanités» sont des œuvres d'art qui nous rappellent que nous sommes mortels et que notre vie s'achèvera un jour. Exemple:Vanité de Philippe de Champaigne (1602-1674).

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