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Stances à marquise

Par   •  2 Octobre 2018  •  1 726 Mots (7 Pages)  •  1 308 Vues

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[pic 15]

-Toutefois l'impératif n'a pas la même valeur = Un poème de Ronsard = invitation, incitation.

Le poème de Corneille est une mise en garde :

L'objectif est de faire prendre conscience à la belle qu'ils sont égaux face aux ravages du temps : Corneille se fait cassant (v4) '' Vous ne vaudrez guère mieux'' ,(v12) ''Vous serez ce que je suis''

Les ravages du temps se font sentir dans : [pic 16]

*L'analogie des roses et du front : Corneille convoque le topos de la femme fleur, hérité de la Renaissance (Ronsard dans la tradition pétrarquiste à souvent comparé la femme à une rose).

Dans le cas présent sont visage sera marqué comme le front du poète ''Comme il a ridé'' (v7-8)[pic 17]

*Les effets de symétrie (propres à l'écriture de la stance) permettent de marteler une évidence : Le temps pour tout le monde. Les effets du tempus fugit sont ainsi répétés dans le deuxième et troisième strophes avec la même structure.

Les deux premiers vers sont consacrés à la vérité générale, elle est indiscutable et sonne comme une sentence.[pic 18]

Détails :

-Strophe 2 : La généralité est marquée par le terme ''choses''

-Strophe 3 : La généralité est marquée par le caractère indiscutable du cours des planètes.Il est égal au temps qui passe : Lois universelles, alternance (jour/nuit).

Remarque :

Contrairement à Ronsard, Corneille ne s'en inquiète pas, il se sert de ce constat pour avertir la femme que sa beauté est éphémère.

Les deux derniers vers soulignent la conséquence inéducable, le caractère : -Implacable[pic 19]

-Impitoyable

-Inexorable

Détails :

Strophe 2 : Le futur de certitude ''saura'' (v7) marque la dégradation inéluctable de sa beauté. Corneille accroît cette expression en le juxtaposant au passé composé ''a ridé'' qui marque une action achevée dans le passé.

Strophe 3 :Parallèlement, le chiasme des vers 11-12 '' On m'a vu ce que vous êtes //Vous serez ce que je suis'' réfléchit de façon spéculaire

Ce qui à été ''On m'a vu'', [pic 20]

Ce qui sera ''Vous serez'' et [pic 21]

Ce qui est ''Ce que je suis''[pic 22]

On notera que dans ce jeu de renversement les pronoms se répondent en écho : Je – Vous

*Le temps agi sur elle et sur lui même (v9) + emploi de l'adjectif possessif ''nos'' x2 (v10), ce qui implique que le temps est le seul véritable acteur par conséquent cette femme n'a rien d'exceptionnelle au yeux du poète puisque sa beauté passera et elle portera les rides qui recouvrent sa peau.

Synesthésie = Sentiments , sensations

Réminiscence = Le souvenir.

2 La supériorité de l'artiste

-Un registre épidictique inattendu.

*Alors que le lecteur s'attend à un éloge de Marquise, il assiste à son blâme, le poète emploie un ton suffisant et moqueur pour s'adresser à cette femme.

*Le mot charme est important (= chant incantatoire qui manifeste le pouvoir de la parole poétique : Le pouvoir de l'artiste est ici celui du poète)

[pic 23]

Marquise : Beauté physique = soumise au temps. '' Ceux-là seront usés (Futur antérieur)[pic 24]

Corneille : Génie intellectuel = intemporel. ''Durer encore'' (Impacte de encore)[pic 25]

La beauté est donc relativisée par le temps qui passe, Corneille oppose le physique (Marquise) au talent poétique (de Corneille). Le 1er est temporaire tandis que le second est immortel.[pic 26]

-Le discours procède à une inversion des rôles.

*La comparaison des deux types de charmes conduit à une inversion des rôles :

Celle qui détenait le pouvoir de séduction par sa beauté se trouve démunit face aux ravages du temps contrairement au poète qui ne les subit pas. Ce changement est marqué par l'adverbe ''Cependant'' (v13).

*Marquise devient donc celle qui doit courtiser au lieu d'être courtisée.

Remarque :

N'oublions pas que Corneille est un dramaturge et que Marquise est une actrice.Leur relation ressemble à un rôle au théâtre, il incarne le vieux barbon qui cherche à plaire.

-L'ironie permet à Corneille de souligner la supériorité du poète.

*La formule cinglante ''Vous ne vaudrez guère mieux'' dénonce avec humour la prétention de la femme qui ose repousser le poète parce qu'il est trop vieux. Corneille sourit de l'ironie de la situation : Le temps est plus fort que Marquise car il fera disparaître ses charmes. Ses vers en revanche graverons sa beauté à jamais :

Vers 13 à 16 Cependant j’ai quelques charmes

Qui sont assez éclatants

Marquise-Thérèse de Gorle

Pour n’avoir pas trop d’alarmes

De ces ravages du temps.

Vers 23 et 24 Et dans mille ans faire croire

Ce qui me plaira de vous.

Lecture annexe :

-Oscar Wilde : Le tableau de Dorian Gray

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