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NANTAS de ZOLA ( Etude du suicide de Nantas)

Par   •  24 Janvier 2018  •  1 354 Mots (6 Pages)  •  1 789 Vues

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est toutefois freiné par l’ adverbe « lentement » ( l.71 ) et le verbe « mollir » (l.71 ) qui suscite l’ hésitation de Nantas qui prend le temps d’ imaginer les grands projets qu’ il aurait entrepris si « Flavie l’ avait compris » ( l. 73 ) . Puis il s’accélère à nouveau « il leva son arme » avant une dernière pause descriptive (l.79-83) qui ajoute au suspense et prépare la chute (l.84). Après le connecteur logique « mais » précurseur du dénouement, le rythme devient rapide, introduit par l ‘ adverbe « violemment » (l.84) suivi de verbes de mouvement « entra », « détourna ». Avec l’entrée de Flavie, il n’ y a plus de temps mort. Les phrases s’enchaînent, courtes ou ponctuées de virgules, de points d’exclamation (l.84-92) qui évoquent l’émotion de Flavie.

Le parallèle entre la scène du suicide de l’incipit et celle de l’épilogue va permettre à l’auteur de montrer l’évolution des rapports de Nantas avec le pouvoir et l’argent. D’abord suicidaire car il est persuadé que sans eux la vie ne vaut pas d’être vécu, le voici de nouveau suicidaire et conscient qu’ils ne permettent pas de tout acquérir et surtout pas l’amour. Son ambition a changé, ce n’est plus l’ascension sociale ou la mort, mais, l’amour ou la mort « la mort seule restait une certitude » (l.56). Cela va l’amener à remettre en cause les valeurs auxquelles il croyait le plus : la force et la volonté qui lui ont permis sa grande ascension sociale mais pas la possibilité de se faire aimer de Flavie « la force…n’avait pu lui donner Flavie » (l.78). Ambitieux sans scrupule au début du marché, il est gêné par la complicité qui l’a lié à Melle Chuin dés le début mais aussi par celle qu’ils ont créé depuis (ll.33) « complicité honteuse ». Nantas regrette son comportement, à ses yeux digne d’un enfant, et qui le fait tomber dans le piège de la passion « il s’était sottement pris à aimer Flavie ». Le champ lexical de l’enfance (l. 59-69) « puérile », « haleine d’enfant », « punition », « écolier maraudeur » contribue à renforcer l’idée de bêtise de gamin à laquelle il compare son engouement. L’opposition entre le lexique de l’obstination « fortune », « pouvoir », « volonté », « force » et celui du renoncement « regret », « à quoi bon », « dédain de force » « mollir » montre que cette passion lui enlève toute motivation « à quoi bon cette dépense de volonté »( l.61). Il éprouve une sensation d’anéantissement exprimé par le champ lexical de l’effondrement « craquait », « s’écroulait », « emporté » et la comparaison entre la fragilité de son ascension sociale avec la fragilité d’un « château de cartes »

Les sentiments de Flavie ont également évolué. Le mépris qu’elle éprouvait pour Nantas qui s’était vendu pour satisfaire ses ambitions de puissance et de richesses au début de la nouvelle, s’est peu à peu transformé en admiration puis finalement en amour. Elle a renoncé à sa fierté « son orgueil » de fille noblepar rapport au parvenu que représente Nantas à ses yeux et elle a finalement consenti à lui déclarer ses sentiments « elle trouva le mot qu’il attendait » (l.89). Elle cède enfin à l ‘amour et renonce à l’indépendance qu’elle a revendiqué tout au long de la nouvelle « tout son être dompté » (l.91) et qu’elle a souhaité dès le début du marché.

Conquise et admirative, elle est attirée par la volonté et la force de Nantas « tu es fort » à laquelle il ne croyait plus au point de souhaiter la mort. La spontanéité de son amour, les gestes rapides et efficaces qu’elle trouve au dernier moment pour sauver Nantas « elle détourna le coup » montre son profond attachement à son mari. Ainsi, elle est émue d’avoir pu éviter le pire « essoufflée, étranglée »

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