Le dépaysement dans la littérature.
Par Ninoka • 3 Juillet 2018 • 1 376 Mots (6 Pages) • 405 Vues
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De plus, « dans ce pays heureux, la cupidité était étrangère ». Ce peuple se qualifiait « d'une seule famille ».
Deuxièmement, ce monde lointain va donc éclairer les dysfonctionnement de notre société de manière implicite. Par exemple, dans les fables de La Fontaine, tous les animaux sont associés à une personne importante de notre société. Cette auteur essaie de nous démontrer que notre société est complètement injuste et corrompue. En effet, dans Le Corbeau et le Renard, le corbeau représente la noblesse, le pouvoir alors que le renard, lui, est associé à un courtisan rusé. Effectivement, l'oiseau est appelé « Maître Corbeau », de plus, il est positionné de manière à dominer le renard : « sur un arbre perché ». Certes, il ne dit pas beaucoup de répliques mais contrairement à l'autre animal, il possède quelque chose, il « [tient] en son bec un fromage ».
Le renard quant à lui, est dans une position d'infériorité. Il est au sol, en bas. Il parle mais ne possède rien. Cependant, le renard tient le langage : « Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois ».
Les différentes sociétés exposées par ces écrivains nous obligent à réfléchir aux problèmes et aux difficultés que notre société rencontre.
Les différents auteurs vont se servir de la stratégie du détour afin de nous démontrer les problèmes de la société dans laquelle nous vivons.
Premièrement, cette stratégie permet de ne pas choquer le lecteur, de ne pas le mettre face à une réalité trop directe. En effet, si les écrivains ne se contentaient d'énoncer ces problèmes, ils pourraient heurter la sensibilité du lecteur. De plus, il ne chercherait pas à savoir si ce qu'on lui dit est vrai ou pas, il ne réfléchirait pas lui-même. Seul le fait de le confronter à une société inconnue peut le faire réagir.
Effectivement, dans les Lettres Persanes de Montesquieu, nous pouvons observer que la société des Troglodytes est étrangère à « la cupidité ». Néanmoins, il n'affirme pas que la nôtre l'est, bien que c'est ce qu'il sous-entend. Seulement, avec cette méthode, ce n'est pas blessant.
Deuxièmement, la réflexion est efficace dans la mesure où le lecteur participe à l'élaboration du sens. L'apologue se développe à travers une approche métaphorique dont le comparant est explicite mais le comparé implicite. Il propose un jeu de rébus. Le lecteur est invité à dévoiler l'allégorie, à déchiffrer le sens dissimulé. À lui de comprendre que le lion est un prince, que le Renard est un courtisan, que la Cigale est un artiste dans les « Fables » de La Fontaine. À lui de comprendre, que cultiver son jardin dans l'extrait de Candide est une métaphore, que le bonheur est possible sur Terre et non seulement dans le jardin d’Éden. À lui de comprendre que la maîtrise des besoins dans les textes du corpus est une critique des faux besoins des sociétés occidentales. L'apologue par le travail d'écriture, par le charme de la fiction impose un travail de décryptage au lecteur, le travail qui le conduit au sens, produit de la fusion entre forme et signification.
Troisièmement, le détour par la mise en scène d'un monde lointain est efficace car il est paravent littéraire. Il permet de détourner la censure.
À travers ces trois exemples, nous pouvons voir que les auteurs veulent nous montrer que l'efficacité de la réflexion tient à la stratégie du détour.
Pour conclure, les différents auteurs nous évoquent des mondes lointains et inconnus voir imaginaires avec des peuples heureux et simple afin de nous faire réagir aux dysfonctionnement de la société dans laquelle nous vivons tout en évitant la censure.
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