Lautréamont, Le Pou, Les Chants de Maldoror, IX, 1868
Par Orhan • 16 Octobre 2018 • 1 461 Mots (6 Pages) • 1 351 Vues
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2) la grandeur de leur imagination et de leur haine
3) la mention des ravages gigantesques qu'ils font :
- v.4-5 énumération puis « tout » déterminant totalisant
- v.10 CC temps « en un clin d'oeil »
- v.11 disparition, même annihilation du cachalot
- v.14-15 CC manière : disparition de la peau presque magique
- v.18 « la quantité de mal »
II) La provocation du poète qui revendique sa haine des hommes et du lecteurs
A) Le poète prend à parti le lecteur
- P2 récurrente :
- pronoms personnels et déterminants possessifs
- verbes à l'indicatif (présent v.1 et futur v.6)
- verbes à l'impératif v.2, 3, 6
- opposition avec la P1 v.2, 6, 12, 17
+ « vous autres » v.1 insiste sur l'opposition avec « je »
+ antithèse content/mal et je/race humaine v.18
- les conseils du poète se transforment peu à peu en menaces :
- v.12 présent
- v.16 impératif x2
- v.17 conditionnel menaçant
= gradation
→ le poète revendique le fait de ne pas appartenir à l'humanité grâce à toutes ces oppositions
+ il revendique sa supériorité sur les autres hommes, mais dans la connaissance et la fascination pour LE MAL
B) Maldoror provoque par le caractère hyperbolique et la presque absurdité de ses fantasmes, des images qu'il invoque pour glorifier le pou
- v.5 dévoration du corps comparé au fait d'avaler une goutte d'eau = comparaison hyperbolique
- v.10 tour emphatique « malheur à » + cachalot infiniment grand VS pou minuscule
→ insistance dévoré + CC temps + CC concession + annihilation = hyperbole
- v.11-12 éléphant grand VS pou
+ danger hyperbolique « conseille », « périlleux », « gare à vous »
- v.14-15 : le travail des poux est presque traité de façon fantastique : disparition mystérieuse de la peau des victimes
C) La volonté de choquer et de repousser par l'appel aux sens du lecteur
= SYNESTHESIE – le lecteur doit physiquement être écœuré et angoissé à la lecture
- v.5-6 vue microscope
- v.4-5 + v.14 toucher, douleur donnée à s'imaginer
- v.16-17 confusion entre le toucher et la goût avec l'image repoussante du fait d'embrasser un pou
→ le poète suscite les sens du lecteur pour mieux le dégoûter, ce qui là encore est aux antipodes de la poésie traditionnelle
III) L'émergence et l'affirmation d'une poésie maudite, novatrice et provocatrice, aux antipodes de la tradition poétique
A) Une recherche langagière et poétique indéniable
- exploration de territoires jusqu'alors inexplorés en poésie
// derniers vers des FDM « Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe / Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ! »
= exploration du Mal propre aux poètes maudits
= invocation de créatures non plus merveilleuses, mais monstrueuses
- construction d'une poésie fantastique et emphatique :
- métamorphose du pou en soldat héros, ennemi de la race humaine
- emphase/hyperbole dans les images invoquées et dans la malédiction adressée aux hommes v.17-19 : apostrophe – opposition P1/P2 – parallélisme = haine inextinguible du poète
B) Le poète assoit une esthétique de la laideur pour mieux revendiquer sa marginalité
- le poète est celui qui voit le beau là où les hommes en sont incapables, il est aussi celui qui peut expérimenter le Mal sans en être abîmé :
- glorification du pou // Baudelaire en parlant du monde : « Tu m'as donné ta boue ,et j'en ai fait de l'or »
- le poète se dresse seul face à l'humanité, à l'image du pou + il s'identifie davantage à lui qu'à nous hommes
- onomastique Maldoror // mal doré, vision méliorative, glorification du Mal qu'on peut encore une fois rapprocher de Baudelaire (FDM)
- ici le pou, insecte maudit par les hommes, est presque une créature bénie par le poète qui s'identifie, car comme lui, le pou veut tourmenter/tourmente les hommes. On a aussi toujours cette vision du monde qu'ils ne comprennent pas et qui ne les comprend plus non plus.
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