L'Eldorado de Laurent Gaudé - Fiche de lecture
Par Matt • 30 Janvier 2018 • 1 525 Mots (7 Pages) • 825 Vues
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3) Le poste frontière Ceuta se situe entre le Maroc et la ville autonome espagnole de Ceuta, sur la côte africaine. A côté se trouve la barrière physique de séparation de Ceuta. Elle fait six mètres de haut et est entouré par de hauts barbelés. Son but est d’arrêter l’immigration illégale et la contrebande.
4) Pour les émigrés, l’Eldorado représente un accomplissement, un voyage qui mène au bout de ses rêves. Il s’agirait d’un pays où l’or regorgerait, et où chaque habitant serait riche. Les immigrés risquent leur vie pour poser le pied dans un Eldorado imaginaire en quête d’une vie meilleure en Europe. Ce monde utopique où l’or coule à flots est rêvé par tous afin d’échapper à leur vie misérable.
5) Pour Piracci, l’Eldorado était au départ sa motivation pour partir, dans le but de trouver un sens à sa vie. Il cherche donc à atteindre son Eldorado, « lorsque je pense à ces hommes, fixés sur l’horizon, je les envie ». Sauf que son Eldorado à lui n’est pas l’Europe, mais l’Afrique. Il veut savoir ce que ça fait d’avoir un but, un objectif qu’on ne lâchera jamais pour rien au monde. C’est son rêve. Il veut que ses yeux brillent de cet éclat de volonté qu’il a souvent lu avec envie dans le regard de ceux qu’il intercepte. Mais depuis son arrivée en Lybie, Piracci sait qu’il ne trouvera aucune terre à sa convenance, et que l’Eldorado n’est pas pour lui. Il y a cru un temps, mais a finit par comprendre que ce n’est pas cela qu’il recherchait, mais plutôt un épanouissement personnel. Ainsi, son Eldorado nous laisse penser que Piracci entreprend ce voyage pour se racheter pour tous les immigrés qu’il a refoulés vers l’Afrique, en aidant tous ceux qu’il croise en leur rêve d’Eldorado.
6) La scène qui m’a particulièrement touchée est celle où la femme du Vittoria perd son bébé. En effet, une fois son voyage payé, la femme prend place dans le bateau avec son petit garçon de onze mois. Elle est comprimée avec des centaines d’hommes et de femmes, et tente malgré tout de garder un peu de place pour son bébé. Ils faisaient chauds, et étaient trop serrés. La faim se faisait ressentir, et son bébé pleurait. Mais, le lendemain matin, les émigrés découvrent que l’équipage a disparu. Les morts se font alors de plus en plus nombreux, et les hommes les jettent à la mer pour faire de la place et pour éviter tout risque d’épidémie. Son bébé ne bouge plus, il semble dormir. Les quelques gouttes d’eau sur ses lèvres ne le furent pas réagir. La dame panique. Elle le secoua, lui tapota les joues, en vain. Son bébé était mort, et elle ne savait pas vraiment quand. Elle refuse de le lâcher, le garde encore pendant des heures dans ses bras. Mais, plus tard, deux hommes étaient venus et l’avaient forcée. Elle s’est défendus mais ils réussirent à lui prendre l’enfant, et le jetèrent par-dessus bord, sous ses yeux. Je trouve cette scène horrible, car elle nous montre le déchirement d’une mère qui voit mourir sous ses yeux son enfant, impuissante. C’est très émouvant, et nous montre la réalité de la vie des émigrés à bord de ces navires.
7) Ce roman peut ressembler parfois au genre de la tragédie. En effet, on retrouve des situations sans issue. Par exemple, lorsque Piracci part pour trouver un sens à sa vie, on sait qu’il ne pourra pas éviter un dénouement malheureux. On ressent donc de la pitié, pour ce personnage qui se retrouve impuissant face à son destin. Ou bien, lorsque Jamal quitte son frère car il est trop malade pour continuer son périple. On sait alors que ce personnage mourra, seul, dans son pays. Pour Soleiman, on pourrait penser que son périple vers l’Europe est infaisable. Pourtant, celui-ci réussi à passer la frontière et aura peut-être une vie meilleure. Si sa mort est évitée, elle a en revanche pesé comme un risque tout au long de l’intrigue.
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