L'île aux esclaves - Marivaux
Par Plum05 • 18 Mai 2018 • 1 434 Mots (6 Pages) • 1 073 Vues
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deviendra le maître, et Iphicrate sera le domestique. Euphrosine et Cléanthis se font
connaître : elles sont venues sur le même bateau que les deux autres.
Trivelin demande à Arlequin et à Iphicrate de sortir.
Scène 3. Travelin, Cléanthis, Euphrosine
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Demeuré avec les deux femmes, Trivelin déclare qu'elles devront également intervertir
leurs rôles.
La troisième scène est la célèbre scène du portrait : lorsque Trivelin lui demande de
décrire sa maîtresse, Cléanthis se lance dans une longue description péjorative, qui
commence par les adjectifs "Vaine, minaudière et coquette", soufflés par Trivelin.
Trivelin demande finalement à Cléanthis de sortir.
Scène 4. Travelin, Euphrosine
Durant la troisième scène, Euphrosine s'était sentie très offensée par les propos de son
ancienne servante, au point de demander à plusieurs reprises à Trivelin l'autorisation de
partir, se retrouve en tête à tête avec le maître de l'île des esclaves.
Euphrosine accuse d'abord Trivelin : "Vous êtes des barbares", ce à quoi celui-ci
rétorque en protestant de son honnêteté : "Nous sommes d'honnêtes gens qui vous
instruisons, voilà tout : il vous reste encore à satisfaire une petite formalité".
Cette "formalité" que Trivelin demande à Euphrosine, est d'admettre la véracité du
portrait que Cléanthis a fait d'elle, ce qu'elle finit par faire.
Scène 5. Arlequin, Iphicrate, Trivelin
La première didascalie précise qu'Iphicrate et Arlequin ont "changé d'habits" – le
thème du travestissement, d'un rôle social à l'autre, est récurrent chez Marivaux.
Arlequin danse et chante, et se dit heureux de l'attitude de son nouveau domestique.
Trivelin lui demande de faire à son tour le portrait de son maître, et si l'ébauche qu'Arlequin
fait d'Iphricrate est péjorative, elle est loin d'être aussi mordante que celle de Cléanthis
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envers sa maîtresse : "extravagance et misère (...) étourdi par nature, étourdi par singerie"
Scène 6. Cléanthis, Iphricrate, Arlequin, Euphrosine
Lorsque Trivelin quitte la scène, les deux couples valet/maître interchangés peuvent
commencer à jouer leur nouveau rôle : une mise en abyme théâtrale se produit. Arlequin et
Cléanthis s'efforcent de jouer les maîtres, en mimant un discours amoureux – mais ils n'y
réussissent guère, ils ne s'aiment pas, et s'estiment trop honnêtes pour mentir à ce sujet.
Ils forgent alors le projet de s'amouracher chacun du maître ou de la maîtresse de
l'autre – ce qui est un premier pas vers la dévalorisation de leur nouveau statut social.
Scène 7. Cléanthis et Euphrosine
Cléanthis déclare à Euphrosine qu'elle devra aimer Iphicrate : "Mais vous avez l'esprit
raisonnable, je vous destine à lui, il fera votre fortune ici, et vous aurez la bonté d'estimer son
amour, et vous y serez sensible, entendez-vous ; vous vous conformerez à mes intentions, je
l'espère, imaginez-vous même que je le veux." Euphrosine est au désespoir.
Scène 8. Arlequin et Euphrosine
Arlequin tente de séduire Euphrosine, ce qui donne l'occasion d'une scène comique,
puisqu'il imite les codes de séduction de ses maîtres. Il ne pense pas qu'Euphrosine devrait lui
résister, étant donné qu'il lui est à présent supérieur socialement. Cependant, Euphrosine ne
cède pas : Marivaux montre ainsi que, même si elle a perdu son statut social officiel, une
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maîtresse est une maîtresse. En un mot, le rang social est inné, et non acquis.
Scène 9. Iphicrate, Arlequin
Arlequin fait à son ancien maître le "commandement" d'aimer "la nouvelle Euphrosine",
c'est-à-dire Cléanthis.
Arlequin se montre très bouffon, autant que son ancien maître se montre sérieux :
IPHICRATE : (...) Je me meurs, Arlequin, et tu perdras bientôt ce malheureux maître qui ne te croyait
pas capable des indignités qu'il a souffertes pour toi.
ARLEQUIN : Ah ! Il ne nous manquait plus que cela, et nos amours auront bonne mine. Ecoute, je te
défends de mourir par malice ; par maladie, passe, je te le permets.
Mais Iphicrate réussit
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