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Guerre de Voltaire

Par   •  16 Janvier 2018  •  1 549 Mots (7 Pages)  •  669 Vues

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3,4,5- Les hommes de religion => vocabulaire dévalorisant « les harengueux »(18), « misérables…âmes »(31), « philosophes »(33).

Paragraphe 6 : Voltaire parle de lui pour mettre en évidence la cruauté de la guerre. En se mettant lui –même en scène, Voltaire nous fait vivre à la première personne sa propre mort. Il nous fait vivre notre propre mort par procuration. A travers le « Je », nous mourons à vingt as. Le sixième paragraphe est une phase interrogative => Elle pousse à réfléchir.

• Par l’emploi du registre pathétique :

Le recours à la première personne « Je » crée cette tonalité d’autant que ce « Je » est un pauvre jeune homme de vingt ans, le plus bel âge de la vie, en train de mourir dans des « tourments inexprimables ». La répétition de l’adjectif « dernier » insiste avec émotion sur la fin. Cependant, ce jeune homme semble plus intéressé par la mort des femmes et enfants et par la destruction de sa ville natale que par sa propre mort, cet altruisme renforce le pathétique de la scène. On peut encore remarque qu’à la fin du paragraphe, les sujets des verbes sont des parties du corps, les yeux et les oreilles comme s’il avait déjà perdu son unité, comme s’il était déjà presque mort. Enfin, la question oratoire renforce encore le pathétique car elle rend vivante la scène et on entend la dernière phrase du jeune homme avant le silence.

3. Efficacité de la dénonciation voltairienne

Les registres utilisés donnent au texte son efficacité outre le pathétique, l’ironie est aussi très présente. En effet, Voltaire feint d’adopter le point de vue de l’adversaire, il présente par exemple la réaction des chefs devant le nombre de morts comme si elle était normale c’est-à-dire sans commentaire ; ailleurs, il semble éprouver de l’admiration pour le raisonnement des prêtres dans la phrase : « ils prouvent en trois points et par antithèses » (24-25) mais la suite va détruire cette impression. Il utilise dans le paragraphe 4 la répétition du terme « éternel » (26-27) ainsi que l’emploi des exemples qui mettent en évidence la disposition qui existe entre le fait et la punition.

Il recourt aussi à la fausse logique : il semble s’émouvoir du manque de créativité que révèle l’utilisation du Te Deum en diverses circonstances et non de la participation de la religion à la barbarie ; il gomme volontairement la cause de la condamnation par les prêtres , des femmes ou des pauvres pour rendre ridicules leurs propos.

Les périphrases « Les manteaux écourtés » (chasuble), « la chemise » (surplus), « la robe »(la soutane), « l’étoffe bigarrée »(l’étole), « La chanson » (Te Deum ), « Les harengueux » (prêtres).

L’utilisation des périphrases permet de désacraliser la religion et de montrer le décalage entre les comportements réels des prêtres et les comportements attendus.

Les antiphrases « bonheur » (de faire égorger) (3), ou « comble de grâces » (quelques villes détruites) (6), « le merveilleux de cette entreprise infernale » (1), « marche gaiment au crime ». Périphrase, antiphrase, oxymore sont des figures de l’ironie.

De même que l’emploi des chiffres « deux ou trois mille morts » => (insuffisant/mécontent). Les descriptions : « dix mille d’exterminés par le feu et par le fer »(5) « quelque ville a été détruite de fond en comble »(6), « on chante à quatre…longue »(7), l’emploi d’un vocabulaire positif qui n’a pas sa place dans le texte « bonheur » (paragraphe 1) « chanson » (paragraphe 2)gaiment (paragraphe 3), l’énumération : « conjurations, séditions, brigandage… ». ces différents procédés dénoncent la barbarie de la guerre.

Plus on avance dans le texte, plus Voltaire se fâche, le ton de l’auteur va crescendo : les apostrophes, « Misérables, médecins des âmes » (3) et l’exclamation « Philosophes moraliste » (33), l’impératif « brûlez »(33) ainsi que l’assertion « Tant que … nature entière » (34).

Dans le dernier paragraphe, voltaire va mettre en confort une énumération positive (moins abstraite) et une description affreuse (mais concrète) de la guerre. Cette confrontation va mettre en évidence l’urgence de la situation. Il faut d’abord s’interroger, s’attaquer au viol.

La deuxième proposition du texte va rendre véritablement compte de l’absurdité de la guerre « le tout pour des prétendus intérêts d’un homme que nous ne connaissons pas ».

Mais le texte gagne aussi en force car il ne se contente pas de dénoncer, il fait des propositions : Voltaire nous propose ici « La religion naturelle » autrement dit le déisme, qui « empêche les massacres » alors que « la religion artificielle » les encourage.

Conclusion

Ce texte, sous forme d’un essai est un véritable réquisitoire contre la guerre. En quarante-quatre lignes, Voltaire va multiplier les procédés qui vont sans appel condamner la guerre : aucune justification de la guerre n’est possible.

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