"Et la mer et l'amour" de Pierre de Marbeuf auteur du XIXe ( Recueil des vers )
Par Ramy • 14 Novembre 2017 • 1 345 Mots (6 Pages) • 1 786 Vues
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Allez où il vous plaira : votre charte est si large que vous avez à vous
le privilège de votre temps. Faites ce que vous voudrez ; c’est à vous de
vous pardonner à vous-même le crime d’égoïsme.
Moi, je suis fait pour attendre, bien que l’attente soit un enfer, et je ne
blâme pas votre plaisir, innocent ou coupable.
"Demain, dès l'aube... " de Victor Hugo auteur du XIXe ( Les Contemplation )
Il était important pour moi de mettre Victor Hugo dans cette anthologie. J'ai donc pris ce poème où il témoigne d'un amour paternel à sa defeunte fille. Dans ce poème Hugo fait ou refait un voyage imaginaire. Ce texte demeure une relation privilégier entre un père et sa fille, comme dans la plupart des poèmes de mort et d'amour.
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
"Les Yeux d'Elsa" de Louis Aragon Auteur du XXe
Ce poème d'Aragon en Alexandrins a été écrit pendant la guerre de 40. Ce poème peut-être qualifier de "grand chant national" mais aussi d'un poème d'amour lyrique. Il est rempli de figure de style agisant sur la sonorité telle que des alliterations, des assonances ou des diérèses. J'ai choisi ce poème car il represante très bien l'amour en temps de guerre.
Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés
Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé
Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche
Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août
J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa
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