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En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?

Par   •  11 Novembre 2018  •  1 220 Mots (5 Pages)  •  552 Vues

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Axe 2 – Pas que réaliste

Introduction. Néanmoins, la fin de Nana ne s'arrête pas à sa dimension naturaliste. Nous pourrions dire que Zola transcende son mouvement pour confectionner un dernier portrait non seulement saisissant de par cette réalité froide et corrompue qu'il décrit, mais également porteur d'un message plus profond qu'il exprime de plusieurs manières, qui ne rentrent pas dans le cadre du réalisme. Nous débuterons donc ici par l'analyse de l'aspect hyperbolique de la description du corps, puis nous nous concentrerons sur le travail de mise en scène, avant de conclure ce développement sur la portée politique et symbolique du récit.

[Paragraphe a] Tout d'abord, Zola use d'un style hyperbolique pour choquer le lecteur en le faisant osciller entre horreur et fascination. Il a recours à plusieurs hyperboles, « le cadavre commençait à empoisonner la chambre », « un charnier, un tas d'humeur et de sang, une pelleté de chair corrompue », « la figure entière », « une moisissure de la terre », « cette bouillie informe », donnant un certain relief à la maladie, l'animant presque. Il s'attarde longuement sur les détails sordides de la défiguration du personnage, dont « on ne retrouvait plus les traits », nous montrant finalement que Nana n'est plus rien, dépossédée de ses sens, de sa beauté, de son humanité : « un œil, celui de gauche, avait complètement sombré dans le bouillonnement de la purulence, l'autre, à demi ouvert, s'enfonçait, comme un trou noir et gâté. », « le nez suppurait encore », « une croûte rougeâtre, partant de la joue, envahissait la bouche ». Le lecteur se retrouve enfermé dans ce dernier paragraphe avec un sentiment de répulsion croissant, ce qui tranche avec la neutralité propre au naturalisme. Le rythme et la construction de celui-ci ne nous laisse pas souffler, passant en revue tous les ravages de la maladie à la fois avec une précision médicale, mais teintée de cette idée de corruption générale, tranchant avec la neutralité propre au naturalisme, qui atteint et « envahi » Nana, qui à son tour « empoisonne un peuple », une hyperbole là aussi. Proche de l'horreur surgit la fascination, à la fois dans cette contemplation de la maladie à la loupe, mais surtout dans la fin du paragraphe, quand on retrouve une dernière trace de la beauté disparue de l'héroïne : « sur ce masque horrible et grotesque du néant, les cheveux, les beaux cheveux » nous rappellent ce qu'était la jeune femme à l'aide de deux métaphores, « gardant leur flambée de soleil, coulaient en un ruissellement d'or », et ce qu'elle n'est plus, « Vénus se décomposait ». L'auteur amplifie ainsi l'impact de ses descriptions par plusieurs hyperboles et une sorte de gradation sur l'ensemble du paragraphe, nous enfonçant dans l'horreur avant d'ouvrir une porte sur les restes de cette beauté perdue, pour finir par rappeler que la corruption « venait de lui remonter au visage et l'avait pourri », mettant cela en parallèle avec le début de l'effondrement du régime, établissant presque un lien de cause à effet symbolique, « ce ferment dont elle avait empoisonné un peuple ».

[Paragraphe b] Ensuite, ce dénouement est très mis en scène, presque cinématographiquement. Bien qu'il y ait peu de dialogues, tous directs, la première scène est ironiquement très vivante. L'auteur commence

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