Condorcet, Réflexion sur l'esclavage des nègres (1781)
Par Stella0400 • 3 Novembre 2018 • 1 533 Mots (7 Pages) • 1 652 Vues
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B- Un destinataire implicite : l'homme Blanc
- « je sais que vous ne connaîtrez jamais cet ouvrage » situation d'énonciation
- Condorcet en évoquant « votre suffrage ne procure point de place dans les colonies » ligne14 s'adresse bien à l'homme blanc et non pas à l'esclave
- la structure anaphorique « telle est » (ligne 23) cherche à mettre sous les yeux du destinataire européen, « l'idée que vos maîtres ont de la bonté de leurs droits »(ligne 23) « la conscience qu'ils ont de leur humanité à votre égard »(ligne 24)
ici il s'adresse implicitement aux destinataires européen et non pas aux esclaves
Transition : Après avoir mis en lumière deux destinataires différents l'un implicite l'homme blanc et l'autre explicite l'esclave nous pouvons donc nous demander comment Condorcet cherche à faire réagir le lecteur sur la question de l'esclavage.
III- Comment Condorcet cherche à faire réagir le lecteur sur la question de l'esclavage ?
A- Il cherche à persuader le lecteur par le sentiment
- Condorcet cherche à faire réagir les bancs par l 'ironie « même vertu que les blancs » (ligne 7 )
- « injure »( ligne 10), dans « je ne vous fait pas l'injure de les comparer à vous »(lignes 10-11) il joue sur la notion d'attaque pour provoquer la culpabilité
- « vos maîtres ont la bonté de leurs droits » (ligne 23) ironie ces droits sont 'iniques' => contraires à la justice, qui n'est pas égal, donc il faut les combattre
- « la douceur d'être béni par vous me sera toujours refusée » (ligne18) le mot « douceur » amène un changement de ton mettant fin au ton ironique , bénédiction de l'esclave comme une douceur donc l'esclave non seulement a un statut identique à celui des blancs mais il a un pouvoir d'apaisement spirituel. Condorcet est conscient que son combat semble chimérique.
- « insolence », « absurde », « sophisme » (lignes 29 à 30) ces mots ont tous une connotation négative :
- l'insolence démontre une fierté mal placer de l'esclavagiste
- l'absurde montre des actions contraire au bon sens
- le tyran exerce une autorité qui ne devrait pas être légitime et légitimé
- sophisme critique d'un raisonnement absurde
toutes ces qualificatifs cherchent à provoquer un sentiment de honte chez l'esclavagiste.
Transition : Nous avons donc montré que Condorcet d'une part critique l'esclavage en utilisant la persuasion par les émotions. Mais Condorcet convainc également le lecteur par la raison.
B- Il cherche à convaincre le lecteur par la raison
- nègre aucun pouvoir social → parallélisme de construction avec « se déshonorent en défendant leurs causes » contre « honorés en défendant la vôtre »
- « tous ceux qui se sont enrichis dans les îles », au siècle des lumières, commence à surgir l'idée que tous les êtres humains on le droit de s'enrichir → libéralisme économique mais s'enrichir en vendant des esclaves n'est pas morale → par contre Condorcet met l'accent sur le fait que les esclaves n'ont pas assez d'argent pour soudoyer les avocats
- « vous n'avez pas de quoi soudoyer les avocats » (ligne 15)
- « droit » (ligne 21) renforce l'idée de justice et elle renforce le « point permis » (ligne 22) → contraire au droits donc Condorcet critique la législation de son temps
- La structure parallélisme de la fin du texte montre la confrontation entre
- l' « éloquence » (ligne 30) à « la raison » (ligne 30)
- « intérêts du commerce » (ligne 31) aux « lois de la justice »(ligne 31)
- Ce parallélisme de construction cherche à défaire les arguments de des esclavagistes
- Condorcet cherche à faire réfléchir le lecteur sur « l'humanité et la justice »(ligne 34)
la polysémie du mot « communes » ligne 32 et « commun » ligne 33 amène le lecteur à réfléchir
- Sens positif, naturel => appartenant à tout l'espèce
- sens => partage à tous les hommes
Conclusion :
- Condorcet développe son argumentation visant à dénoncer l'esclavage en montrant que l'esclave est un homme comme les autres, il éprouve des sentiments, il souffre et sa seule différence, la couleur de peau. Cet épître est écrit pour deux destinataires, un destinataire explicite l'esclave et un destinataire implicite l'homme blanc. Condorcet cherche donc à faire réagir le lecteur implicite, sur la question de l'esclavage. Il utilise pour cela la persuasion, il essaye également de les convaincre par la raison.
- Ce texte est caractéristique du siècle des lumière qui est une période durant laquelle les philosophes comme Condorcet se battent pour la liberté d'esprit et lutte contre l'esclavage.
- Ce texte est à rapproché d'un autre texte écrit par Montesquieu
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