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Quentin Metsys Prêteur

Par   •  27 Mars 2018  •  2 283 Mots (10 Pages)  •  383 Vues

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Dans la moitié droite, un autre axe (également au tiers de la composition) relie la signature de l’artiste (près du livre) – regard de la femme (œil gauche) – livre de prière.

Le peintre a eu le souci d’inscrire ses personnages dans un cadre rigoureusement établi, sorte de quadrillage du tableau. Le décor d’inscrit en effet à partir d’un ensemble de lignes géométriques nettement déterminées : lignes horizontales constituées par les étagères, par le dos de la banquette sur laquelle est assis le couple, et au premier plan par la tranche de la table piquée de clous tapissiers. Les lignes horizontales signalent un univers stable, rassurant, sécurisant.

A ces lignes horizontales s’articulent des lignes verticales : porte entrebâillée, et au fond à droite juxtaposition des lattes de bois. Deux éléments viennent trancher dans cette géométrie qui suggère la quiétude et la stabilité :

· les lignes obliques des deux bustes inclinés l’un vers l’autre (voir rétro page 23)

· Perturbation introduite par le miroir rond qui réfléchit un autre espace, oblique et flottant. Nous y voyons s’inscrire la tête d’un autre personnage, et au delà de la fenêtre, s’esquisser la perspective d’une architecture (gothique). Il faudra revenir sur ce miroir qui pose de multiples problèmes d’interprétation, dans le tableau de Quentin Metsys, mais aussi dans ceux de plusieurs peintres flamands : il s’agit en effet d’un objet usuel, qui permettait de suivre de l’intérieur le spectacle de la rue. Pour l’heure, notons dans cette scène intérieure, la double ouverture sur le monde extérieur qui nous est proposée avec la porte et la fenêtre.

· La perception du réalisme uniforme de cet espace ne correspond pas à la vision que l’œil effectuerait de ce même espace dans la réalité. Mise en point spécifique de l’œil sur certains détails. Le rendu de la peinture est lisse comme le reflet du réel dans le miroir.

Observez le cadrage de la scène ? Comment se justifie-t-il ?

Le cadrage est très serré, centré sur les deux personnages

Identification du lieu :

Quels sont les éléments qui peuvent nous permettre de dater et épisode ? De dire où il se passe ? Où se situe cet épisode ?

Où se passe la scène ? Comment qualifier de lieu ?

S’agit-il uniquement d’une scène d’intérieur ?

Il s’agit bien de l’intérieur d’une boutique, mais notons dans cette scène intérieure, la double ouverture sur le monde extérieur qui nous est proposée avec la porte entrebâillée par laquelle on aperçoit l’extérieur et la fenêtre d’où vient la lumière.

D’où vient la lumière ? Est-ce anodin ? Quels sont les éléments que l’éclairage met en valeur ? Quelle atmosphère cela crée-t-il ?

L’essentiel reste ce qui se passe dans cette boutique où l’éclairage frontal qui met en valeur les personnages provient vraisemblablement de la fenêtre à gauche de la pièce, réfléchie dans le miroir. Sans être parcimonieuse, c’est une lumière douce qui se diffuse dans cette pièce rendue exiguë par un cadrage resserré. Elle contribue à la mise en place d’une atmosphère, celle qui baigne tant de tableaux de l’école flamande, notamment le primitifs : une atmosphère de quiétude, la suggestion d’une univers paisible où chacun se trouve à sa place pour accomplir la tâche qui lui est impartie.

Que dire des couleurs ? Comment sont-elles utilisées ? Quelle atmosphère cela crée-t-il ?

Couleurs douces et chaudes : harmonie de bruns, des vers et des ocres. Rouge de la robe. Atmosphère de sérénité, suggestion d’un univers paisible.

Si on trace une diagonale partant du coin gauche haut vers le coin droit bas, on observe qu’au dessous de cette ligne, couleurs sombres avec de rares touches colorées. Au dessus de cette ligne, luminosité des jaunes rosés des carnations, ocres des boiseries, des reliures de parchemins.

Le décor et les objets

En prenant appui sur le titre du tableau préciser le métier de l’homme : en quoi consiste-t-il exactement ?

Selon les références que l’on consulte, le tableau porte un nom différent : on nous parle tantôt d’un prêteur, tantôt d’un changeur. En réalité, il faut savoir qu’en Flandre, et notamment à Bruges ou Anvers, villes d’affaires om circulaient les richesses, et berceaux du capitalisme, un même homme remplissait usuellement la triple fonction de banquier, de prêteur sur gages et de joaillier.

Recensez les éléments du décor et commentez les. Quels sont les objets présents sur le tableau ? Quelle est leur fonction ? Les objets ont-ils une fonction purement décorative ? Quels sont les objets qui correspondent à son travail ?

Juxtaposition de :

· pierres précieuses (perles),

· bijoux (bagues)

· pièces d’or

· orfèvrerie (assiette d’étain et aiguière)

Cela peut nous déconcerter, mais il faut se souvenir que les dots à cette époque étaient constituées en partie de bijoux, et que la valeur marchande de ceux-ci était prise en compte autant que leur fonction de parure. Les bijoux ne sont d’ailleurs pas ici proposés à la seule contemplation, mais sont destinés à être évalués à l’aide de la fine balance (qui possède une autre signification symbolique). Notons la présence d’instruments de mesure et de précision, qui implique un travail minutieux et concentré.

Tout, dans ce tableau, renvoie au contexte de cette Flandre de la Renaissance, opulente et riche. C’est là qu’a vécu le peintre et l’authenticité de son témoignage ne fait aucun doute. On se trouve à l’époque charnière où l’or va l’emporter sur le métal blanc : notre regard est attiré par cet amas de pièces, témoignant de l’opulence d’Anvers, plaque tournante du commerce en ce début de la Renaissance.

Témoignent de cette opulence les objets précieux et fragiles comme l’aiguière posée au coin du tableau, la fiole et les perles de verre qu’on aperçoit sur l’étagère.

D’autres

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