Que signifie être empereur romain?
Par Andrea • 13 Mai 2018 • 2 154 Mots (9 Pages) • 520 Vues
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B) Les pouvoirs étendus de l'Empereur :
Grâce à l'imperium, l'empereur est tout puissant. Son pouvoir est absolu, complet et illimité, sans partage et sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit. L'imperium est la puissance absolue et complète d'un officier sur le champ de bataille. Il a le droit de vie et de mort sur les hommes. Cette puissance qui était divisée entre plusieurs magistrats est avec l'Empire dans les mains d'un seul homme. L'empereur décide de la paix et de la guerre, lève les impôts et est le maître des dépenses publiques. En sa qualité de Pontifex maximus, il est le maître des cultes publics et du droit religieux. Aucun autre pouvoir ne limite le sien. Chaque nouvel empereur a un rôle aussi indéterminé qu’immense. L’empereur peut légiférer directement par un édit ou un simple rescrit qui a la même force qu’une loi votée par le Sénat, car tout ce que l'empereur décide est légal. Il ne consulte le Sénat qu’à sa propre convenance et en obtient ce qu’il veut.
Comme l'empereur peut décider de tout, à chaque difficulté on lui demande de s’en mêler. L'empereur a droit de vie et de mort sur tous ses sujets. Il peut même faire exécuter un sénateur sans jugement, car la vie de tout homme, est à sa merci. L'empereur détient donc seul le pouvoir véritable, tout en affectant d’être un serviteur responsable de l’État. Cette ambivalence était l’essence même du césarisme. De fait, le cérémonial, le culte impérial et le caractère sacré des images impériales créent un fossé entre les empereurs et le reste des hommes. De plus, aux yeux du peuple, l'empereur n’est pas un mandataire, mais un maître, un être supérieur par nature à ses sujets. La cour impériale ne fait que les pousser vers la mégalomanie.
L'autorité de chaque empereurs formant l'Empire romain évolue, par conséquent cela entraîne dans l'Empire un changement au niveau de la manière de gouverner ainsi l'empire romain connaîtra deux grandes périodes.
II – Le pouvoir impérial : un mécanisme constant
Plus d'une cinquantaine d'empereurs se succèderont au règne de l'Empire romain, Empire qui sera caractérisé par deux périodes, la première de -27 à 284 (A), et la seconde de 285 à 476 au moment de la chute de l'Empire d'Occident.
A) Le principat :
Il est mis en place par Auguste, sous couvert de restaurer la République et de maintenir les institutions existantes. Sous le principat il y a donc toujours un sénat, des consuls, des préteurs, et des édiles. Si les apparences de la République sont maintenues, le pouvoir passe entre les mains de l'empereur.
La seule existence légale de ce dernier est son titre : il est princeps sénatus c'est-à-dire « Prince du Sénat ». Dans les faits le princeps est le premier sénateur, auparavant nommé par les censeurs, à parler au Sénat. C'est pourquoi on peut appeler l'empereur « prince », et c'est aussi pourquoi cette période est appelée principat.
Au-delà de ce titre très républicain, Auguste se fait décerner d'autres pouvoirs, détachés de leur fonction antérieure. Il se fait ainsi décerner un imperium dit maius, c'est-à-dire la possibilité de commander à tous dans et hors des limites de l'Urbs, de commander aux armées, et enfin aux provinces. C'est en vertu de cela que le Prince nomme ses représentants dans les provinces que le Sénat lui a « octroyées », lesquels représentants sont appelés legati augusti (« légat d'Auguste »). Est aussi attribué à l'empereur la tribunicia potestas, ou « puissance tribunicienne ». Dans les faits, cela ne lui donne aucun pouvoir particulier, hormis l'interdiction (du fait du caractère sacré du tribunat de la plèbe) de porter atteinte à sa personne, et un rapprochement évident de l'empereur avec le peuple, cette puissance faisant de son détenteur le représentant du peuple. Renouvelée chaque année, elle sert d'ordinaire à dater les règnes des empereurs, jusqu'à très tardivement. L'empereur détient enfin la fonction de pontifex maximus c'est-à-dire « Grand pontife », il est ainsi le chef de la religion civique romaine.
Certains empereurs se feront attribuer périodiquement la censoria potestas (« puissance censoriale ») afin de modifier la composition du Sénat. Domitien est nommé « Censeur perpétuel », et on prend par la suite l'habitude de considérer que l'empereur détient de facto cette puissance censoriale.
L'autre titre, avec celui de princeps est celui d'Augustus. Sa connotation est nettement religieuse, et correspond plus à un surnom qu'à un titre. Auguste a par contre refusé la dictature revêtue à vie par son grand-oncle César.
Cette période restera gravée dans les mémoires pendant le reste de l'Antiquité et même après comme celle d'un âge d'or, où règnent la paix et la prospérité : c'est la fameuse Pax romana.
B) Le dominat :
La première phase du gouvernement impérial, le principat, se termina avec la crise du troisième siècle (de 235 à 275), qui vit dioclétien s'auto-proclamer Empereur. S'écartant des formes républicaines, plus ou moins respectée depuis Auguste, en vigueur donc durant les trois premiers siècles de l'Empire, Dioclétien et ses successeurs choisirent plutôt de montrer ouvertement le pouvoir impérial, adoptant un style de gouvernement plus influencé par la vénération des potentats orientaux de l'Égypte et de la Perse antiques que par la collégialité civique qui régnait au sein de la classe gouvernante durant la république romaine. L'Empereur pour dioclétien est ainsi le fils de Jupiter, son pouvoir se trouve légitimé non plus par le Sénat ou par le Peuple mais directement par les Dieux.
C'est également sous le Dominat que se développa la sacralisation de l'Empereur, visible par exemple dans le cérémonial qu'il fallait observer durant une entrevue avec lui (plusieurs génuflexions, embrasser la pourpre impériale... ce qu'un Romain de la République n'aurait jamais supporté), mais c'est aussi sous cette période que l'on vit apparaître une véritable cour impériale. Le Palais impérial (ou palais sacré) possède un grand nombre d'esclaves, hiérarchisés (au sommet se trouve le Primicier de la Chambre Sacrée), mais également des courtisans,
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