Nova Urbs de Néron
Par Stella0400 • 15 Juin 2018 • 2 188 Mots (9 Pages) • 533 Vues
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→ Néron instaure des « surveillants » afin d’éviter les spéculations d’eau et l’accaparement de cette denrée par certains. Cependant cette problématique illustre le paradoxe du comportement de l’empereur qui fit construire après les incendies un nouveau tronçon de l’Aqua Claudia (aqueduc édifié par Claude) dans le but d’alimenter exclusivement sa propre demeure.
→ Son action est donc controversée car elle prône défendre l’intérêt général tout en servant ses intérêts propres.
TR : La Nova Urbs construite sur les cendres de l’ancienne prend en compte les faiblesses de la « vetus Roma » pour édifier une ville plus sécurisée et un cadre de vie agréable pour les romains. Néron souhaite également par cette reconstruction embellir la ville par des constructions colossales et très innovantes sur le plan architectural, constructions qui glorifient son principat et fascinent par leur faste. Cette reconstruction utile et nécessaire à la population se double donc d’une instrumentalisation politique de l’empereur artiste souhaitant avoir la main mise sur l’édification de la nouvelle ville.
- Un empereur idéaliste épris de démesure qui embellit la ville par ses ambitions colossales
- Une puissance publique très investie dans la reconstruction de la ville pour servir un double objectif : empêcher une reconstruction anarchique spontanée et rebâtir selon sa réglementation.
Le texte permet de voir clairement une volonté de l’empereur de contrôler la reconstruction et d’en règlement les moindres détails : on relève d’ailleurs le terme de « règlements » imposé par Néron.
Celui-ci repense de façon rationnelle l’organisation de la ville de Rome et en précise les caractéristiques : mesure de « l’alignement des immeubles », « on élargit la dimension des rues, on réduisit la hauteur des édifices, ou ouvrit des cours, on y ajouta des portiques pour protéger la façade des insulae ».
→ Par ces mesures Néron tente de désengorger le cœur de la ville et de limiter les incendies qui se propageaient rapidement en raison de la concentration des habitations. Dans cette perspective il interdit également les « maisons mitoyennes ».
→ Néron fait évoluer le modèle traditionnel des habitations et remplace la « domus » (maison classique familiale avec un atrium au centre) par des insula (immeuble d’habitation collectif qui se développe en hauteur pour plusieurs familles, tout en interdisant les immeubles de plus de 17mètres). Ce nouveau modèle d’habitation correspond mieux aux 2 problèmes de Rome : le surpeuplement et la rareté du terrain.
Matériaux aussi sont réglementés : Pierre de Gabies ou d’Albe résistantes au feu
Cela participe à la sécurisation de la ville mais aussi à son harmonie, à son embellissement. Cet embellissement se double d’infrastructures colossales commandées par l’empereur Néron.
- Un empereur tout puissant à l’esprit démesuré et fastueux, fasciné par le grandiose et la rationalité grecque à l’origine d’innovations et d’infrastructures nouvelles.
- Par le terme de « Nova Urbs », Néron entend également profiter de cette reconstruction pour instituer une Nouvelle ville dans le sens d’une sorte de renaissance, de l’avènement de temps nouveaux et fastueux.
Il fait table rase de l’ancienne partie de Rome : évacue les décombres (cit) via le port d’Ostie à l’embouchure du Tibre à 35 km de Rome pour tout reconstruire, à ses frais pour une grande partie.
- A cette époque le fiscus regroupait le trésor public et le trésor privé de l’empereur qui se confondait : l’empereur dilapidait donc une partie du trésor public pour la reconstruction de la ville mais aussi pour édifier sa propre maison. Il est également fait mention de « primes » données aux habitants pour la reconstruction de leurs demeures.
→ Empereur : investissement quasi illimité pour cette tentative de reconstruction : illustration de sa démesure.
- Il est important de noter la fascination de Néron pour l’art, le faste, le pouvoir et l’organisation, la rationalisation grecque. La construction de la ville et notamment de sa « Maison d’Or », la Domus Aurea avec des (jaunes) montre sa volonté de glorifier son personnage et de se placer à la hauteur d’un Auguste ou d’un Alexandre. Néron fait d’ailleurs construire à l’entrée de son palais une immense statue de 30mètres de hauteur à son effigie.
- Cette création architecturale de la Domus Aurea, orchestrée par les architectes attitrés de Néron « Severus et Celer dont l’imagination audacieuse consistait à réaliser, au moyen de l’art, même ce que la nature avait refusé, et à gaspiller les ressources du prince » est néanmoins un laboratoire d’innovations et de faste esthétique et architectural : on inclut pour la première fois des mosaïques, des ouvrages en ciment et certains motifs picturaux inspireront plus tard les artistes de la Renaissance.
Avec plus de 200 pièces et certaines dépassant plus de 10 mètres de plafond, ce titanesque palais construit au pied du Palatin jusqu’à celui de l’Esquilin est destiné à remplacer l’ancienne demeure impériale ravagée par les flammes. Il fait partie intégrante du plan urbain de la « Nova Urbs » dont il illustre le caractère ambivalent dans la mesure ou il occupe une partie importante de cette Nouvelle Ville, encore preuve de la démesure et de la folie de son possesseur.
3. Un échec relatif de son entreprise finalement modeste et critiquée bien qu’utile à la ville de Rome.
Cette construction colossale demeure comme le symbole de l’ambition de Néron et de son goût pour le faste et la démesure. Cependant si son objectif initial était de redorer son blason en se représentant comme le digne héritier d’Auguste auprès du peuple, Néron échoue par le biais de cette construction trop importante en contradiction avec les problématiques de Rome et son besoin crucial d’espace. Tacite, critique à l’égard de Néron, évoque pour parler de la « Nova Urbs » des quelques parties de Rome que « la demeure impériale avait épargnée ».
→ Néron a ainsi perdu l’opportunité de regagner un soutien populaire perdu lors des exécutions arbitraires de chrétiens accusés par l’empereur d’avoir allumé le feu de 64 et perdu à cause des soupçons du peuple concernant la responsabilité de Néron lui même dans
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