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Nourriture au 17ème siècle

Par   •  17 Mars 2018  •  1 589 Mots (7 Pages)  •  499 Vues

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Des témoignages existent ainsi de bandes de paysans vidant consciencieusement les étangs de leurs poissons. En fait nombre de seigneurs ne se faisaient pas d'illusion et louaient leurs droits selon un procédé bien connu en Histoire: mieux vaut encadrer soi-même ce que l'on ne pourra de toute façon pas empêcher. Il faut donc être bien conscient du fait que la cuisine "paysanne" et/ou "à l'ancienne" tant louée de nos jours est plus l'apanage des laboureurs et ménagers (moins riches que les premiers) que du gros des gens. C'est à dire la minorité paysanne (quelques familles par village) qui possède ses terres, et ses bêtes, contrairement aux fermiers qui-eux- sont locataires (c'est le vrai sens du mot fermier en français) et n'ont pas de charrue. Pour être précis ils paient une taxe, l'affermage, au propriétaire, qui peut aussi bien être le seigneur que le laboureur du village (laboureur qui emploie même des paysans sans terre: les journaliers/brassiers). Les rapports dominants/dominés dans le monde paysan sont donc bien plus complexes que la vulgate ne le laisse penser...

Revenons à cette fameuse cuisine "paysanne": outre les catégories déjà citées, elle est évidemment faite par la bourgeoisie. C'est elle qui peut acheter les produits de la campagne, ou les faire venir de ses terres limitrophes des villes, vraies ceintures maraîchères. Elle se fournit également chez les vendeurs de marée, qui font venir avec difficulté à Paris les morues pêchées sur les bancs de Terre-Neuve; mais également les harengs, le "poisson-roi" du Moyen-âge toujours fortement consommé. Pêché par les Hollandais dans les eaux anglaises, il fut même l'une des causes d'une guerre entre les deux pays. C'est dire son importance...

Finalement les soldats font partie de ceux qui ont le moins de soucis quant à savoir ce qu'ils vont manger. En effet ces quasiparias, qui ne sont pas encore les citoyens-soldats de la Révolution et de l'Empire, vivent, selon l'expression consacrée, "sur le pays". En clair, ils vont chercher la nourriture là où elle se trouve: chez l'habitant. Et ce d'autant plus que la distinction entre civil et militaire n'est pas aussi tranchée que de nos jours: les premières casernes n'apparaissent que sous Louis XIV. Auparavant (et encore pour un certain temps) les soldats étaient cantonnés chez l'habitant, particulièrement pendant l'hiver où on ne se bat pas au XVIIe siècle! Ce "logement des gens de guerre" était très mal supporté, d'autant plus que nobles et ecclésiastiques y échappaient. Or si Napoléon n'hésite pas à faire fusiller un pillard pour l'exemple ou à payer de sa poche des gens lésés... Ce n'est absolument pas le cas sous louis XIV où le paysan craint autant "ses" soldats (le sentiment national est encore balbutiant quoiqu'en marche) que ceux de l'ennemi.

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