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Médecins et soignants du XIIe au XIVe

Par   •  29 Mars 2018  •  5 505 Mots (23 Pages)  •  377 Vues

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A Montpellier, la première partie des études durait 3 ans, dont 6 mois devaient se dérouler obligatoirement en dehors de Montpellier. Au terme de cette formation, ils subissent devant un jury un premier examen d'une durée de 4 heures, qui, si l'issue était favorable leur permettait d'accéder au baccalauréat. Pour prix de leur réussite, ils devaient assurer eux-même trois cours consistant à lire et commenter publiquement des textes médicaux. Il y a ensuite l'examen de licence, au cours duquel l'étudiant devait soutenir 4 thèses, de deux jours en deux jours sur des sujets indiqués la veille. 8 jours plus tard, un ultime examen dénommé les « points rigoureux » lui imposait de traiter deux sujets, l'un portant sur la maladie, l'autre sur un aphorisme d'Hippocrate. La réussite de cette épreuve lui assurait l'accès à la licence. S'ensuit une cérémonie de remise de diplôme, en présence de 2 de ses professeurs au domicile montpelliérain de l'évêque de Maguelone. Le jeune magister avait pour ultime obligation de donner des cours à l'école durant 2 ans.

Un nouveau parcours scolaire s'impose pour ceux qui veulent aller plus loin. C'est les triduanes, examen se déroulant sur 3 jours, matin et soir pendant au moins une heure. Le candidat devait alors se plier à l'exercice de questions réponses imposé par le jury. En cas de succès, il parvient au grade suprême : docteur en médecine. La cérémonie est grandiose, on lui remet le bonnet carré surmonté d'une houppe cramoisie, une ceinture dorée, un anneau d'or, un ouvrage d'Hippocrate et on fait prêter serment.

Enfin, à Paris, l'organisation des études se fait encore différemment, du fait de son ampleur et de sa renommée. Son organisation ne diffère pas des autres universités de l'Occident, à l'exemple de Bologne. L'université est réglée comme suit : les professeurs, dénommés « maître régents » n'exercent leurs fonctions que par périodes de 2 ans. Le renouvellement du collège professoral donne lieu à une élection du doyen parmi les « anciens », par les « nouveaux ». L'enseignement de l'anatomie, de la physiologie et de l'hygiène avait lieu le matin. La journée, les étudiants commencent à 6 heures en été, à 7 heures en hiver. L'après-midi est réservé à la pathologie, la thérapeutique et la matière médicale (médicaments).

Après avoir été bachelier des arts (trivium, quadrivium), l'étudiant peut prétendre au baccalauréat de médecine après 3 ans d'études. Les candidats subissent un examen général (examen publicum) devant une assemblée de maîtres. Ils allaient ensuite apporter la preuve de leur temps d'études (probatio temporis auditionis) au doyen. Ils comparaissent ensuite devant un jury de 4 à 6 maîtres, qui, pendant près d'une semaine évaluent leurs connaissances : le premier jour, ils sont interrogés sur l'anatomie et la physiologie,le 2eme sur l'hygiène, le 3eme sur la pathologie. 2 jours plus tard, ils présentent un commentaire sur un aphorisme d'Hippocrate, puis le jury vote le samedi.

Certains bacheliers pouvaient être admis en licence. Pour cela ils devaient se livrer à une probatio temporis : ils doivent établir que depuis le début de leurs études de médecine, 5 ou 6 années d'études se sont écoulées. Puis il y a l'examen particulare, durant lequel le futur licencié visite individuellement chacun de ses maîtres pour discuter librement de médecine. Un vote final classait ainsi tout les candidats reçus.

Après l'obtention de la licence, on a en théorie achevé ses études et l'on peut pratiquer en ville. Cependant depuis 1271, à Paris, toute prescription de médicament était soumise à une approbation magistrale, donc la licence ne suffisait pas pour exercer à Paris même. Cela conduit à souhaiter de passer l’échelon supérieur.

L’ultime étape pour atteindre le grade de magister comprend 2 épreuves : la première, la vespérie, consiste en une disputatio. La seconde, le principium est une leçon magistrale délivrée devant les maître régents.

A partir d'un modèle Salinerien quelque peu différent des universités du XIV, le fonctionnement des études pour devenir médecin s'est peu à peu institutionnalisé. Cependant, chaque université possède sa méthode d'enseignement, pour parvenir à l'aboutissement d'une prédominance de la scolastique.

1.3) La diversité et multiplication des méthodes d'enseignement

Avant le XIe, l'enseignement médical de Salerne fut fondé sur quelques textes relativement simples, tirés de la science médicale antique. Une méthode se met cependant en place, c'est l'intérêt pour l'étude systématique et la confrontation clinique. C'est une sorte de redécouverte empirique de la méthode hippocratique. Le développement de l'enseignement Saliterien se doit grâce aux travaux de Constantin l'Africain mais aussi grâce à Gérard de Crémone (1114-1187), chanoine de la cathédrale de Tolède, qui va traduire au cours du XIIe siècle en latin les livres de Galien, d'Aristote, de Rhazès, d'Avicenne et d'Abulcasis, entraînant un profond bouleversement dans l'enseignement de la médecine en Occident. Le grand livre de cours de l'époque était le De aegritudinum curatione, immense encyclopédie de 173 chapitres , attribué à Cophon l'Ancien, rassemblant des traités d'auteurs différents de toutes les époques. Suite aux ordonnances promulguées par Frédéric II, il est par ailleurs institué que l'étude des ouvrages authentiques d'Hippocrate et de Galien devra être effectuée de manière pratique et théorique.

L'ensemble de cet enseignement médical permet aux étudiants venant d'Europe entière d'obtenir le premier diplôme d'exercice de la médecine décerné par le collège médical de Salerne.

Un ouvrage immense rédigé , le Flos medicinae ou Regimen sanitatis salernitanum, va rendre l'école célèbre. Il sera écrit par l'ensemble des étudiants et maîtres de l'école. Son utilisation impactera jusqu'au XIXe siècle et sera prépondérante durant le Bas Moyen-Age.

La chirurgie est étudiée grâce à Roger de Salerne et sa Cyrurgia, et son élève Roland de Parme qui l'enrichit de quelques aditiones en 1200. Ainsi, suite aux ordonnances de Frédéric II, la pratique de la chirurgie est interdite à tout chirurgien, à moins que celui-ci possède des certificats, attestant ses suivis

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