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Le principat Augustéen

Par   •  24 Juin 2018  •  4 821 Mots (20 Pages)  •  562 Vues

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Nous pouvons nous poser la question suivante : De quelle manière ces extraits écrits après l’avènement d’Auguste, nous permettent de comprendre, Comment César Octavien devenu Auguste, a envisagé sa place dans les institutions romaines, dans le but d’avoir un rôle prépondérant et sans concurrence tout en restant dans le cadre institutionnel ?

Annonce de Plan :

- Une titulature égale à son prestige : une autorité morale incontestée

- Caïus Octavius Imperator

Velleius Paterculus ouvre son récit, sur le retour de César Octavien après la bataille d’Alexandrie, comme il est dit {Ligne.1} : « Après que César fut revenu en Italie et dans la Ville » cad à Rome. En effet, celui-ci revient de la Bataille d’Actium qui mit fin au guerre-civile opposant Marc-Antoine & la Reine d’Egypte Cléopâtre VII à César Octavien. A la ligne 22 du premier texte il est dit : « Les guerres accomplies sous cet imperator, le globe terrestre pacifié par ses victoires et de si nombreuses réalisations hors d’Italie et chez nous épuiseraient un auteur qui se destinerait à utiliser tout le temps de son âge à cette seule œuvre ». Deux aspects se fondent au sein de cette citation. Premièrement, les nombreuses réalisations d’Octave : tel qu’il est dit par l’énumération des faits, à la ligne 9 : « Les guerres civiles étaient finies dans leur vingtième année, les guerres extérieures terminées, la paix ramenée, la fureur des armes calmée partout », qui fait également échos à la ligne 29 : « Les Alpes peuplées de nations sauvages et rudes furent domptées. Les Espagne furent pacifiées après des luttes dures et conduites avec des résultats divers »

Le 13 janvier 27, date du calendrier de Préneste, au terme d'un long discours au Sénat, Octave rend au Sénat et au peuple romain ses pouvoirs et l'État, auquel il a rendu sa liberté et la paix. Les sénateurs refusent et, selon un scénario certainement préparé, ils lui attribuent le pouvoir proconsulaire pour dix ans. À partir de ce moment, Auguste détient un pouvoir absolu. En 19 av. J.-C., il refuse une nouvelle fois la censure, reçoit les insignes consulaires à vie et partage le pouvoir pour cinq ans : Agrippa reçoit l'imperium proconsulaire majeur ainsi que la puissance tribunitienne.

On peut surtout, appuyer l’utilisation du terme imperator apparaissant à la ligne 22 et sous-entendu dans l’ensemble du document. En effet, la manifestation publique du pouvoir impérial est imbriquée dans les traditions et l’appareil institutionnel de les res publica, il est indispensable de déterminer les modes précis de l’exercice de ce pouvoir. Octave est créé imperator par la proclamation des soldats suivie de l’approbation du sénat. Ainsi Octave est apte à recevoir, sur proposition du sénat et par le peuple, ses pouvoirs publics dont nous reviendrons dessus plus tard. Octavien est un général victorieux, lui permettant d’asseoir son action de façon permanente dans la tradition républicaine. Octavien reçoit le droit d’utiliser la couronne civique en chêne {corona civica}, comme ornement au-dessus de la porte de sa maison et les lauriers comme symbole, comme il est dit dans notre second extrait : « Le Sénat a décidé qu’une couronne de chêne devait être placée sur la porte de la maison de l’empereur César Auguste pour avoir rendu la res publica au peuple romain » Ainsi, cette couronne est traditionnellement portée par un général romain lors d’un triomphe, maintenue au-dessus de la tête par un serviteur, permettant de rappeler au triomphateur que malgré ses exploits, il reste un mortel (memento mori).

A la ligne 1, Velleius Paterculus marque la célébration de ses titres : « Par quel cortège venu à sa rencontre, il fut reçu, quelle fut la magnificence de ses triomphes et des spectacles qu’il donna ». A titre de rappel, le triomphe est une cérémonie romaine au cours de laquelle un général vainqueur défile dans Rome à la tête de ses troupes. Il est ainsi le général en chef {duces} comme il est précisément rappelé à la ligne 6 des Fastes d’Ovide : Le sénat décide de remercier les Dieux, de la victoire romaine. Sous Octave, sur l’ensemble de sa carrière, celui-ci a reçu plus de 890 journées d’actions de grâces, expliquant alors la réaction de Velleius Paterculus : « cela ne peut même pas être exprimé dignement sur la matière d’une œuvre convenable à plus forte raison dans celle d’un tel abrégé »

- Augustus

Le 16 janvier 27 av. J.-C., au début de son consulat, le Sénat sur l'initiative du sénateur Munatius Plancus donne à Octavien le titre inédit d'Augustus, lui conférant ainsi une autorité morale incontestable. Ce titre se perçoit dans l’ensemble des documents. En effet, Velleius Paterculus l’utilise dès lors à la ligne 7 : « Les hommes ne peuvent rien espérer des dieux, les dieux ne peuvent rien procurer aux hommes, rien que l’on puisse concevoir en matière de vœu, rien qui puisse être développé par la bonne fortune qu’Auguste n’eût pas réalisé pour la République ». Le titre Augustus, qui dérive du terme augere, peut être traduit littéralement par « le plus illustre ». Il s'agit d'un titre qui lui confère davantage une autorité religieuse que politique. L'origine de ce nom est à rapprocher des augures de l'ancienne religion romaine : les augures interprètent les volontés de Jupiter, telle est question de la bonne fortune, déterminant ce qui est « fas », permis par les Dieux, et « nefas », interdit par eux. Ce changement de nom permet à Auguste de marquer la différence entre la période de terreur et de guerre civile qu'il a vécue sous le nom d'Octave ou Octavien et la nouvelle ère de paix qu'il instaure pour l'Empire, sous le nom d'Auguste. Ovide le marque ainsi, à la ligne 2 : « Ce n’est que tard que tu as porté tes titres véritables ».

- Princeps

Un troisième titre majeur se retrouve au sein de nos documents. Toujours, au sein du document de Velleius Paterculus, se trouve le titre de « princeps » à la ligne 31. En ce qui concerne le titre de princeps, il dérive de l'expression latine primum caput qui signifie littéralement « la première tête ». Ce terme sert à l'origine à désigner le plus ancien ou le plus distingué des sénateurs dont le nom est cité en premier à la tribune. Sous la République, princeps est devenu un titre honorifique donné à ceux qui ont bien servi l’État. Dans le cas d'Auguste,

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