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Le milieu montagnard, entre traditions et nouveaux usages

Par   •  19 Août 2018  •  1 763 Mots (8 Pages)  •  467 Vues

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III. Le renouveau montagnard.

A. Tourisme blanc, tourisme vert : le nouvel « El Dorado ».

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Affiche touristique vers 1900

La renaissance des régions de montagne des pays développés est arrivée avec le tourisme. Dans un 1e temps, à la fin du 19e s., il s’agit d’un tourisme aristocratique qui permet le lancement de stations alors essentiellement estivales (Chamonix et Megève en France). Ce tourisme se démocratise dans les années 1960 avec l’avènement de la société de consommation et le développement des loisirs de neige. En 1962, l’Etat met en place le « Plan Neige » afin de doter les montagnes françaises d’infrastructures aptes à capter ce nouveau tourisme (stations de 2e et 3e générations créées ex-nihilo au niveau de l'étage alpin sur l'adret, pistes de ski sur l'ubac, etc.).

Un très grand nombre de stations (= lieu spécialement aménagé et/ou conçu pour permettre l’hébergement des touristes et la pratique d’activités de montagne) sont construites, on en compte 233 en France tournées principalement vers le ski alpin dans les Alpes, les Pyrénées et dans une moindre mesure le Jura, le ski de fond dans les massifs moins élevés (Massif central, Vosges, Jura). Les JO d’hiver de Grenoble en 1968 et d’Albertville en 1992 ont constitué pour les Alpes françaises un coup d’accélérateur pour l’essor de ces régions grâce aux infrastructures (sportives et autoroutes notamment) construites pour l’occasion, les activités industrielles se réorientent vers le ski : production de matériel (l’usine Rossignol à Sallanches en Haute-Savoie est la dernière usine de fabrication de skis en France, l’usine Salomon de Rumilly en Haute-Savoie a en effet été délocalisée en 2008), remontées mécaniques, etc.

Les années 1980 voient l’avènement d’un tourisme vert, familial et d’aventures. Les régions de montagnes s’adaptent et deviennent des destinations touristiques : la montagne offre des emplois et recrutent parfois jusqu’en plaine.

B. Le nouveau défi : développement économique et préservation de l’environnement.

Le développement d’activités économique en montagne s’est longtemps fait au détriment de l’environnement (autoroutes dans les vallées et leur lot de nuisances atmosphériques et sonores, prélèvements d'eau pour la neige artificielle). Mais aujourd’hui, pour renforcer l’attrait touristique de ce milieu, les aménageurs sont tenus de respecter le cadre naturel. Les premiers parcs naturels nationaux français ont été ainsi créés pour préserver le milieu montagnard exceptionnel pour sa faune et sa flore : le parc de la Vanoise est ainsi créé en 1963 bientôt suivi par ceux des Pyrénées (1967), des Ecrins (Alpes, 1973) et du Mercantour (Alpes, 1979). Les parcs nationaux de Guadeloupe (1989) et de la Réunion (2007) protègent un milieu montagnard particulier puisqu'il s'agit de massifs volcaniques. Dans ces parcs, le "cœur" ou "zone centrale" est soumise à une réglementation très stricte.

Aujourd’hui, les sociétés montagnardes essaient de concilier développement économique. et préservation du milieu par une urbanisation contrôlée, l’emploi de matériaux locaux, le respect de contraintes environnementales lors de la création d’axes de communication, la limitation des accès… Actuellement, la plupart des activités qui s’implantent en montagne sont faiblement polluantes et emploient une main-d’œuvre qualifiée qui, elle-même, recherche un cadre de vie préservé.

Histoire des arts : La montagne dans la peinture

Le paysage montagnard a souvent servi d'arrière-plan, c'est le cas notamment chez Léonard de Vinci :

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Léonard de Vinci, La Vierge, l'enfant Jésus et Sainte-Anne,1500

Chez Léonard, la montagne en arrière-plan est représentée par l'usage du fameux "sfumato" c'est-à-dire légèrement floue et dans une teinte bleutée propre à suggérer l'éloignement et la perspective. Ici, la représentation réaliste de la montagne témoigne de l'intérêt de Léonard pour les phénomènes géologiques mais l'évanescence liée à l'emploi du sfumato est aussi propre à suggérer poésie et mystère.

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Carl Gustav Carus, Haute montagne, vers 1824

Carl Gustav Carus est l'un des principaux peintres romantiques allemands et a fait de la montagne l'un de ses sujets de prédilection. La montagne devient alors le sujet même de la peinture. Lecteur attentif d'Alexander Von Humboldt, l'un des fondateurs de la géographie des montagnes, il a traduit dans ses paysages montagnards à la fois son sens de l'observation mais aussi les questionnements métaphysiques (solitude de l'individu dans un paysage sans vie, présence d'un sapin mort au premier plan) propres au romantisme.

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Paul Cézanne, La montagne Sainte-Victoire vue de Bellevue, vers 1885

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Paul Cézanne, La Montagne Sainte-Victoire vue des Lauves (1902-1904)

On ne pouvait pas évoquer la montagne en peinture sans traiter le cas de la montagne Sainte-Victoire dans les Alpes provençales et véritable muse de Paul Cézanne qui lui a consacré près de 80 tableaux. Même sujet mais exploration du paysage et surtout évolution technique chez Cézanne qui va, à travers cette série d’œuvres aller vers sans cesse plus d'abstraction faisant la transition entre le courant impressionniste dont il est issu et la peinture postimpressionniste qu'il va fortement influencer notamment le fauvisme pour sa recherche sur la couleur et le cubisme pour sa réflexion sur les formes.

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