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Le livre au XVe siècle : du manuscrit à l’imprimé

Par   •  3 Avril 2018  •  2 750 Mots (11 Pages)  •  338 Vues

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La Bible à 42 lignes imprimée dans un tout nouveau caractère, gothique et sophistiqué, muni de nombreuses abréviations, a été achevée en 1455. C'est un véritable monument typographique qui nécessite 3 350 000 signes et plus de 300 caractères typographiques différents.

- Les trois étapes de l’impression

- la composition : on assemble les caractères sur des lignes droites de longueur identique pour former le texte désiré.

- l’imposition : on dispose les pages de manière à ce qu'elles tombent dans le bon ordre de lecture lors de la pliure (en effet, lors de l'impression, les pages ne sont pas imprimées une par une, dans leur ordre numérique, mais en bloc). On obtient alors des cahiers qui sont ensuite assemblés les uns à la suite des autres, lors de la reliure.

- l’impression : les caractères disposés de manière à former le texte à imprimer (= la forme) sont encrés. On presse ensuite la feuille sur la forme avec une presse à bras.

- Il est possible d'imprimer autant d'exemplaires d'une même page que souhaité. La préparation est longue et minutieuse (il ne faut PAS faire d'erreurs dans la disposition des caractères !) mais permet de gagner beaucoup de temps lors de l'impression et de multiplier les exemplaires.

- Le métier d’imprimeur

- Métier difficile et lourd.

- Figures d’imprimeurs

Les imprimeurs sont des humanistes et des savants qui mettent la typographie au service de leurs projets intellectuels et esthétiques. Ils corrigent notamment les éditions fautives des classiques de l’Antiquité et font évoluer la typographie dans un souci économique de réduction des caractères et une volonté de lisibilité.

L’imprimeur humaniste Alde Manuce et ses italiques

- Né en 1450, il fit de solides études classiques, apprenant le latin à Rome et le grec à Ferrare. Son projet était d’éditer et d’imprimer à grande échelle tous les classiques de la littérature grecque. En 1490, Alde Manuce s’établit comme imprimeur à Venise. Sa première publication fut une grammaire grecque et latine de Constantin Lascaris (1495). Il multiplia les éditions grecques et latines. Érudit, il parlait couramment le grec et écrivait dans cette langue ses dédicaces et ses préfaces. L’entreprise éditoriale de Manuce se révéla fort complexe dans la mesure où les manuscrits grecs étaient rares et pour un même texte présentaient souvent des variantes déconcertantes. Profitant de la présence à Venise de nombreux réfugiés byzantins, il réunit des érudits grecs qu’il employa à collecter, relire et éditer les textes classiques.

- Mais la grande innovation d’Alde Manuce est l’invention de l’italique : bien plus serré que les romains traditionnels, l’italique permettait à l’imprimeur de gagner de l’espace et d’abaisser ainsi les coûts de production. Le premier livre imprimé avec ce caractère fut un Virgile paru en 1501.

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- Alde Manuce épousa la fille d’un imprimeur et fonda une dynastie puisqu’à sa mort, en 1515, ses fils poursuivirent son œuvre, à Venise ou à Rome.

- On doit aux Manuce d’avoir répandu la littérature grecque en l'imprimant sous la forme de volumes si petits et vendus à un prix si compétitif, qu’on a pu prétendre qu'ils avaient inventé le livre de poche.

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L’imprimeur-éditeur humaniste Josse Bade

- Josse Bade, né en 1461 ou 1462 près de Bruxelles, fut d'abord élevé chez les Frères de la Vie commune à Gand et poursuivit ses études à Louvain puis en Italie. Il enseigna les belles-lettres à Valence et à Lyon et commença à publier chez le libraire lyonnais Jean Trechsel, dont il devint le correcteur attitré et le conseiller littéraire et dont il épousa la belle-fille. En 1499, il s’établit à Paris et à partir de 1501 publia à son propre compte (près de 400 publications connues tant par la qualité de leur exécution typographique que par la correction du texte et les commentaires savants). Son atelier était le rendez-vous des humanistes (il publia les œuvres de Guillaume Budé et d’Érasme).

- Il fonda lui aussi une dynastie : ses quatre filles épousèrent des libraires, dont Robert Estienne, et son fils Conrad devint imprimeur à Genève.

- Un monde hiérarchisé

On a un chef d’atelier, des correcteurs (qui sont souvent les auteurs eux-mêmes), des margeurs, etc.

- De véritables réseaux

C’est celui qui fabrique le livre qui le vend.

On vend sur catalogue, lors des foires ou encore grâce à des commissionnaires.

- L’imprimerie à la conquête de l’Europe

- Le temps des incunables

- Étymologie et définition

Incunable (vient du latin incunabulum, qui signifie « berceau », sous-entendu de l’imprimerie) = livre imprimé en Occident avant le 31 décembre 1500.

- Quelques chiffres…

La production totale d’incunables est estimée autour de 30 000 à 32 000 éditions du XVe siècle conservées. L’Italie (35 % du total) et l’Allemagne (34 %) sont les plus gros producteurs d’incunables, la France est assez loin derrière avec 18 %, suivie des Pays-Bas (8 %), de l’Espagne (3 %) et de l’Angleterre (1 %).

La croissance du nombre d’incunables est presque exponentielle à partir de 1470-1475.

Un célèbre incunable : la Chronique de Nuremberg

- Le Liber chronicarum (Livre des chroniques) de Hartmann Schedel (1440-1514), publié à Nuremberg par Anton Koberger en latin puis en allemand en 1493, est un ouvrage exceptionnel à tous égards. Ce grand in-folio de 326 feuillets, chronique universelle qui va de la Création du monde au Jugement dernier, ne comporte pas moins de 1 804 gravures sur bois, dont 652 planches spectaculaires. C'est l’incunable illustré à la fois le plus célèbre et le moins rare au monde (puisqu’on en conserve plus d’un millier sur un tirage initial de l’édition latine

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