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Le Colbertisme

Par   •  6 Novembre 2018  •  2 008 Mots (9 Pages)  •  369 Vues

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II – Protéger à tout prix le travail et l'industrie en France métropolitaine.1 – La politique protectionniste et réglementariste

Premier objectif de Colbert ; édicter des règlements. Les “élites” ne doivent pas quitter le pays, c’est une première forme de protectionnisme. Des règles usuelles sont éditées et expliquées par l’État pour respecter le savoir-faire (les femmes ne sont pas acceptées dans les manufactures, les enfants très rarement), Colbert aurait d’ailleurs souhaité pouvoir s’appuyer sur le dévouement protestant, mais sur ce point le Roi maintint ses positions. On réglemente aussi les produits (travail en amont et en aval) ; en 1669 un édit sur le droit de marque des droits de laine prend application. La réglementation se fait aussi bien dans le domaine industriel qu’artisanal. Toute source de main d’oeuvre est bonne à prendre. L’enfermement des pauvres est défini par un édit en 1662, c’est à la fois une mesure visant l’ordre public et la contribution aux activités manu factorielles. Mais les crises répétées à la fin du siècle mettront cette politique à mal. De même l’État agit dans le domaine de l’agriculture, où il se heurte aux mauvaises conjonctures. Colbert innove aussi sur un tout autre point ; il octroi un monopole provisoire de fabrication et de vente aux entreprises naissantes. C’est un modèle de lancement. On voit bien à partir de là que le but de Colbert est avant tout de stimuler l’activité manufactorielles.

2 – Favoriser les manufactures

Dans sa politique, Colbert va plus loin que simplement protéger ce qui existe déjà. Il favorise le plus possible la création de manufactures et les entrepreneurs en tout genre. Le Dictionnaire historique de la France moderne définit la manufacture comme ceci : « L'expression peut désigner un établissement où sont concentrés les ouvriers, l'outillage et les capitaux. Mais le terme désigne aussi une nébuleuse d'ateliers artisanaux dans lesquels se réalisent des travaux liés les uns aux autres jusqu'à la finition complète d'un produit et sa commercialisation par un marchand fabricant. La manufacture est donc là une aire de production organisée autour d'un centre de commercialisation ». Pour favoriser cette pré-industrie, l’État injecte des capitaux, met en place des avantages fiscaux, passe des commandes importantes, sollicite les marchands et les financiers à fournir des fonds aux entrepreneurs innovants, et va même jusqu'à accorder le monopole à certaines entreprises. C'est le cas de la Manufacture de fer blanc ouverte à Beaumont-la-ferriére en 1665 par des ouvriers Allemands qualifiés. Avec ces conditions avantageuses, environ 400 manufactures ouvrent en France entre 1670 et 1683. Autre exemple célèbre, la Manufacture Van Robbais à Abbeville, fondée par le Hollandais Josse Van Robbais en 1665. Celui-ci veut fabriquer des draps fins façon hollandaise, production qui intéresse fortement l’État, car elle limite l'importation de ce type de produits. Tout est bon pour garder Van Robbais : on le naturalise, on l'exempte d’impôts, on l'autorise à pratiquer le protestantisme. L’État donne 20 000 livres pour sa manufacture et lui en prête 80 000.

En favorisant les manufactures, le colbertisme favorise une production nationale qui crée de la valeur. Cela permet en quelques décennies de concurrencer d'autres pays d'Europe, sur le textile notamment.

III – Favoriser et améliorer le commerce intérieur et l'exportation

1 – Un besoin de concurrencer le reste de l'Europe

Outre le fait de faire venir des travailleurs qualifiés d'autres pays en France, Colbert estime que pour concurrencer le reste de l’Europe, il est nécessaire de privilégier la qualité des produits. Il veut remédier à la qualité médiocre dont se plaignent les clients étrangers en fixant des normes précises à respecter. Ces règlements s'appliquent selon les cas à une ville sur un produit particulier, ou au royaume entier, comme c'est le cas pour l'édit sur la qualité des toiles de 1669. En 1673, un autre édit tente cette fois ci d'organiser les professions en métiers jurés, un système qui, bien qu’ancien, était encore recherché au XVIIe siècle. Si Colbert essaye d'imposer les métiers jurés, c'est surtout pour obtenir des garanties sur la qualité des produits. Dans le même but, le corps des inspecteurs de manufactures est instauré. Par ces nombreuses règles, Colbert contribue au succès que connaîtront les produits Français à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Pour faire une concurrence plus efficace à la l'Angleterre et à la Hollande, Colbert (qui les qualifie de “bêtes noires” pour la France) met également en place de nouvelles organisations pour le commerce avec les colonies.

2 – Mettre les colonies au service de l'économie.

Afin d'exploiter pleinement le potentiel économique des colonies, Colbert fait fonder quatre compagnies sur le modèle des sociétés par actions anglaises et hollandaises. Chacune est chargée d'un trafic précis : La compagnie des Indes occidentales en 1664, la compagnie des Indes orientales en 1665, la compagnie du Nord en 1669 et la compagnie du Levant en 1670. Les investisseurs à cet ambitieux projet étaient principalement des officiers et des nobles de la cour. Les colonies ont un rôle exclusivement commercial, et non politique. Les règles de l’Exclusif s’appliquent en France comme en Hollande ou en Angleterre ; les îles et leurs denrées sont réservées aux français, le commerce entre îles est interdit, tout comme l'activité de transformation, qui est réservée à la France métropolitaine. La France vend vers l’est des tissus de laine ou des marchandises des îles. On vend aux îles du vin, des tissus et du vinaigre, on leur achète du sucre, du café et du tabac. On achète des épices aux Hollandais, du blé et des marchandises de navigation (bois, goudron, plomb …) aux Allemands. Colbert est, concernant la situation commerciale du pays, malgré toutes ses règles, presque libéral. “La liberté est l’âme du commerce, tout ce qui tend à restreindre cette liberté et le nombre de marchands ne peut rien valoir.” écrit-il. Ses trois grands textes législatifs sont tournés vers un objectif purement commercial ; les ordonnances sur les eaux et forêts de 1669 visent à mettre le plus possible de bois à disposition de la marine, elles seront complétées par celle sur le commerce en 1673

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