La radicalisation
Par Ramy • 8 Juillet 2018 • 1 314 Mots (6 Pages) • 420 Vues
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En milieu ordinaire (ouvert) également. Je pense ici au Educateur d'AEMO qui interviennent au domicile des gens, au travail des éducateurs de rue, œuvrant dans les zones prioritaires d'éducation, les quartiers dits « sensibles », au contact d'une jeunesse désabusée, ségréguée, précarisée ou en perte de repères sociaux, qui ne se reconnaissent plus à travers une société dans laquelle ils ne pensent plus avoir la place qu'on ne leur accorde d'ailleurs pas. Cette jeunesse en plein questionnement et à la quête d'une solution palliative à leur situation, constituant une cible « facile » pour les prédicateurs qui auront bien en tête d'adapter leur discours aux besoins de ces jeunes, qui rêve de changement, d'un idéal impossible dans leur microcosme actuel. Et comme le montre si bien le film « ne m'abandonne pas » avec Shamya qui est à Sciences Po, cette problématique peut se repérer dans l'univers de l'enseignement (collège, lycée, université) ou tout simplement et là ou c'est le plus pernicieux : chez soi, dans son propre foyer.
- En quelques lignes faites nous part de votre positionnement professionnel au regard de cette problématique ? 5 à 10 lignes
D'un point de vue professionnel, avec une posture éthique qui dicte mon positionnement en tant que futur éducateur spécialisé, je suis d'avis qu'un processus entamé reste réversible, si tant est qu'on aie été à même d'en percevoir les signes et d'en comprendre les mécanismes, les logiques, pour pouvoir proposer aux personnes victimes d'une radicalisation, un « possible » différent de ce qu'on leur a servi. Mon travail autour de cette pratique, consistera à oeuvrer pour un changement non seulement des comportements mais aussi d'une façon de penser et donc de processus cognitifs installés par le biais d'un discours formaté et formatif. Je conçois donc que ce que le langage a pu fortifier, le langage peut le défaire. Toute l'ampleur de ma mission résidera dans la communication, l'échange et les stratégies psychologiques adoptées pour amener l'autre à douter de la viabilité du mode de pensée radicaliste. Le travail avec la famille, qui est d'ailleurs, le dernier lien en général que les aspirants rompent avant le départ pour la Syrie (par exemple), me semble donc primordial dans le processus de déradicalisation. La reconstitution du lien familial étant à mon sens, l'élément par lequel il faudra entrer dans notre approche systémique, psychologique de la personne, pour la réintroduire dans cette notion de système nucléaire auquel elle appartient d'abord et dans lequel elle a une place, un rôle à jouer en interaction avec les autres membres, « partenaires » sociaux, pour l'amener à une échelle plus grande par la suite, à repenser les liens sociaux positifs qui l'unit à la société républicaine, démocratique dont il provient.
Le principe d'éducabilité donc prévaut également dans ce cadre, à mon sens. L'Homme est perfectible.
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